Le fief de Deuil est le plus important des fief sur le territoire de Gouvernes, c’est un fief indépendant[1] ; il est cité pour la première fois en 1240 sous le nom de Duel, puis il apparaît au cours des siècles, jusqu’en 1615, sous les noms de Dueil ou Douay.
Le nom de Deuil dérive probablement d’un mot celte, sa forme ancienne « Diogito » signifie lieu bas et évoque une clairière avec des sources et des étangs.
Le terme de Deuil est utilisé pour la première fois en 1634.
En 1541 il appartient à Nicolas Gaudète écuyer d'Egligny et de Dueil en Brie, il meurt devant Boulogne sur mer, dans l’exercice de ses fonctions de commissaire d’artillerie; son cœur seul est rapporté à Gouvernes.[2]
(Voir « les tenants du fief de Deuil »)
« Deuil relève de l’abbé de Lagny, le fief de Deuil, consiste en deux grands corps d’hôtel, granges, estables, cour, colombier et jardin, le tout contenant 8 arpents…il relève de plusieurs particuliers - vaut le fief 15 livres par an (extrait de l’inventaire de Nicolas Der, notaire royal à Meaux) »[3]
Me Doulcet fait lever et rédiger en 1773 un « Plan Géométrique du cantonnement de chasse du Fief de Deuil » (actuellement au Musée Gastien Bonnet) qui nous renseigne sur l’importance du fief : il a alors une surface de 166 arpents 78 perches, (à Lagny, la perche était de 19 pieds et l’arpent contenait 100 perches) soit 63 ha 53 ares (environ un quart de la surface du territoire de Gouvernes).
Du château rasé après la révolution il reste des bâtiments de la ferme dont le porche d’entrée dit « Louis XIV ». C’est après la révolution qu’est construite sur l’emplacement du château la « maison de Campagne » actuelle. La tempète de décembre 1999 endommage la toiture. Quinze ans après les travaux de reparation n'ont pas été commencés... Le mur sud de la demeure est aujourd'hui éventré.
[1] - EBERHART, 1975, p2.
[2] - M.F.de GUILHERMY, 1879.
[3] - LEPAIRE Jacques-Amédée, 1880, p531.