Le maître-autel de l'église de Gouvernes

Ce maître-autel en bois sculpté est offert par la comtesse Picot de Dampierre, châtelaine de Guermantes à l’église de Gouvernes car trop grand pour l’église de Guermantes Cet autel bien que de belle dimension pouvait tenir sans problème dans l’église de Guermantes à laquelle il était destiné. Alors pourquoi ?

C’est en participant au ménage de l’église en vu des journées du patrimoine que je me suis aperçu que l’autel présentait à l’arrière des deux coté et sur sa face arrière plusieurs trous de fixation et que le bois de la partie arrière des cotés de l’autel n’était pas travaillé.

A quoi ces trous pouvaient-ils être destinés ?

En reprenant une carte postale de 1907 représentant l’intérieur de l’église et en l’examinant à un fort grossissement qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir que l’autel que nous connaissons aujourd’hui n’est que la table de l’autel d’origine, et qu’effectivement dans ses dimensions originales il ne pouvait pas trouver sa place dans l’église de Guermantes .

Constitué alors d’une table d’autel (l’actuel autel) et d’un retable comportant quatre niches abritant chacune une statuette (probablement les quatre statuettes conservées dans la réserve de l’église) au milieu un tabernacle surmonté d’un christ en croix et de chaque coté une colonnette avec un ange à son sommet, il occupe alors le fond du chœur de l'église de Gouvernes.

Ce que nous pouvons voir aujourd'hui du maître-autel de l'église de Gouvernes n'est donc que la table de l'autel d'origine beaucoup plus important.

La Comtesse Picot de Dampierre a acquis ce magnifique maître-autel premier prix de l'exposition universelle de Paris en 1847.

Après le concile Vatican II, qui se termine en 1965, la messe doit être dites face au peuple ; qu'à cela ne tienne, la table de l'autel est avancé dans le chœur, le retable est détruit...

Seules quatre statuettes de chêne doré qui ornaient les niches du retable sont sauvées, le reste des boiseries est brulé en même temps que les autres boiseries du chœur...les grille de fonte qui cloisonnaient le chœur sont ôtées. Ces statuettes mesure environ cinquante centimètres, il y a là saint-Vincent de Paul, saint Germain de Paris évêque, saint Clément pape et un moine qui avait perdu ses mains dont le nom n'est pas indiqué sur le socle.

Qui est ce saint sans mains ?

Une main retrouvée par hasard dans un coin de la réserve de l'église s’adapte parfaitement à la statuette elle tient un livre, attribut habituel des diacres et des Docteurs de l’Église. Cet élément n'est pas suffisant pour identifier le saint.

Un détail du vêtement a attiré mon attention : un petite croix sur le col. C'est une croix pattée rouge, une croix de l'ordre du Temple ? Aucun templier n'a été à ma connaissance béatifié. Saint Dominique a été évoqué par plusieurs personnes sans qu'on puisse l'affirmer.

Une palme tenue par une main où il manque le pouce s'adapte également à la statuette ; ce deuxième attribut n'a pas permis d'identifier le saint.

Les recherches continuent...

La table d'autel qui existe aujourd'hui est ornée de cinq statuettes de chêne ciré, il y a là N.S. Jésus-Christ, St Augustin, St Denis, St Jean et St Jean-Baptiste.