COLLEGIEN

Collégien, raconté par Félix Pascal

(page 322 à 324 - l'orthographe des noms propres a été gardé tel que dans le manuscrit d'origine - d'autres termes ont été corrigés exemple: Habitants, au lieu de habitans...)

Lebeuf, dans son histoire du diocèse de Paris, pense que le nom de ce village ne vient pas, comme on pourrait le croire, de quelque communauté ou de quelque collège qui aurait été établi dans ce lieu, mais d'une altération du mot de basse latinité curtis, d'où l'on aurait fait court, puis cou, et enfin col. En effet, on désigna successivement Collégien sous les noms de Corlogen, Collegen, Collogen, Collogien, Corlorgien, Corlognen , et rien ne constate qu'il y ait jamais eu dans cette commune ni collège, ni communauté; mais si l'on ne saurait admettre la tradition du pays, qui ne repose à la vérité sur aucun fait positif, que jadis, entre Collégien et l'Amirault, un de ses écarts, existait un monastère, du moins il est certain, d'après une bulle du page Eugène III, de l'an 1145, que l'abbaye de Farmoutier y possédait des biens considérables, et, d'après un acte de l'an 1210, que les gens de Collégien ( Cologenum ) étaient hommes et femmes de corps de cette abbaye. On ignore où était le manoir seigneurial, la place qu'on lui assigne étant celle d'un autre château dont nous allons parler. Mais il n'est pas non plus invraisemblable que cette seigneurie du couvent de Farmoutier n'ait influé sur le nom du village.

Collégien est bâti au milieu d'un plateau terminé au nord par la vallée de la Marne, et à l'orient comme à l'occident par des vallons moins profonds où coulent deux ruisseaux qui se rendent à cette rivière, à une lieue sud-ouest de Lagny, a six lieues sud-ouest de Meaux, et à huit lieues et demie au nord de Melun.

Pissecoq , Pissesoc, Pisechoc, Piscoq, était un domaine seigneurial situé à une demi-lieue au sud de Collégien.

Il est question de ce lieu dès l'an 1170 : il est entièrement détruit.

L'Amirault ou l'Admérault, à peu de distance de Pissecoq, qui n'est plus qu'une ferme, était un fief dont le château a été récemment démoli. Il fut possédé en 1643 par Nicolas Castille, baron de Montieu.

Le territoire de Collégien est exclusivement en terres labourables; sa population est de 150 habitants.