Durant près de quatre-vingt ans il y a eu à Gouvernes une école privée congréganiste tenue par des sœurs ; jusqu'en 1887 par les sœurs de la Providence de Portieux, puis par les sœurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy.
C’est Mme la comtesse de Dampierre, châtelaine de Guermantes, qui crée cette école vers 1860 sous Napoléon III ; elle l’installe dans le « chalet des sœurs »sur le territoire du château de Guermantes dans la montée de l’allée du château.
Le chalet des sœurs ne figure pas sur le plan de géométrique du cantonnement de chasse du Fief de Deuil datant de 1778, alors que les deux rangées d’arbres de l’allée du château sont représentées en détail ;la construction du chalet est donc très certainement postérieure à cette date. Le style de construction correspond à l’architecture du début du dix-neuvième siècle. Nous connaissons par des cartes postales anciennes son aspect dans les années 1900.
Sœur Philippe Robert y est institutrice de 1891 à 1902, sœur CélestineThiebaut de 1900 à 1902.
Entre 1902 et 1904, la séparation de l’église et de l’état mettait sous les feus de l’actualité la petite école :
Le 15 juillet 1902 l’inspecteur primaire de l’arrondissement de Meaux se présente à l’école primaire privée de Gouvernes dirigée par Mme sœur Galland Adèle (Sr Hilda) de la Congrégation des Sœurs de la Doctrine de Nancy dont le siège est à Nancy pour signifier que l’établissement doit être fermé dans un délai de huit jours. Le quatre aout les sœurs demandent la réouverture de l’école au ministère de l’intérieur et des cultes.
Les gouverniauds demandent par une importante pétition le retour des sœurs.
Le 24 octobre 1902 le conseil municipal réuni en séance extraordinaire sous la présidence du maire Gendret donne un avis favorable à la réouverture d’un établissement d’instruction primaire avec classe enfantine argumentant que d’une part la commune est satisfaite des services rendus jusqu’alors par l’école congréganiste et qu’elle n’a pas les ressources pour agrandir l’école municipale.
Malgré cela E. Combes président du conseil, ministre de l’intérieur et des cultes décide de ne pas donner l’autorisation de réouverture de l’école.[1]
La bataille administrative n’était pas terminée car l’école ne ferma ses portes qu’en 1938.[2]
Après le départ des sœurs le chalet a servit à loger du personnel du château de Guermantes. Déolinda et Francisco Ferreira y ont été massacrés à coups de marteau et de couteau le 16 juin 2009 par Jean-Christophe Hamel. (Celui-ci a été condamné à 30 ans de réclusion le 11 octobre 2012 par le tribunal de Melun) Le chalet n'a plus été habité depuis.
Le 19 mai 2013 un incendie ravage le pavillon, souhaitons que le souvenir des évènements qui s'y sont déroulés ne s'efface pas dans la mémoire collective.