Les vignerons sont nombreux sur les registres paroissiaux jusqu'à la catastrophe du phylloxéra qui débuta en 1863 (introduit en France en même temps que des plants américains que des pépiniéristes de Pujaut dans le Gard voulaient acclimater) le mildiou détruisit ce qui restait entre 1880 et 1890; après cette période les terrains furent plantés en pommiers. La Brie produira des pommes à couteaux pour alimenter Paris et des pommes à cidre, jusqu'après la dernière guerre.
Le versant sud de la vallée du rû Gondoire était favorable à la culture du raisin, Monsieur Bernier Robert entretenait encore il y a quelques années une vigne au 34 rue du fort du bois.
Quel goût le vin de Conches avait il ?
Etait-ce un vin digne de figurer sur la table du roi, comme celui de Dampmart ou un vin de consommation courante ? Le vin de Dampmart se rapprochait dit-on de l'actuel blanc de blanc de Champagne.
Il est probable que l'on préparait la piquette, boisson alcoolisée au goût de raisin, pour désaltérer les ouvriers de la ferme ; il était préparé avec le marc de raisin (frais ou fermenté) additionné de sucre et d'eau.
On préparait également la poirée, boisson à base de petite poires âpres pour la consommation de tous les jours.
De 1627 à 1694, j'ai relevé 42 vignerons dont certains figurent plusieurs fois (12 entre 1627 et 1636, 10 entre 1637 et 1646, 8 entre 1647 et 1656, 5 entre 1657 et 1666, 4 entre 1667 et 1676, pas entre 1677 et 1686, 3 entre 1688 et 1694).
Le premier d'entre eux Antoine Bery aura 5 enfants, Antoine Musnier (1638...) et Pierre Ducharme (1640...) auront chacun 8 enfants. Grégoire Dilustre est le seul à être noté Maître vigneron (en 1636). Quand l'adresse figure c'est le four du bois qui revient le plus souvent, le Laurençon en second lieu ; ce qui s'explique par la bonne orientation des coteaux.
Entre 1694 et 1759 il n'y a aucun vigneron à Conches, (les périodes d'extension et de limitation de la culture de la vigne en France se sont succédées ; en 1731 Louis XV interdit les nouvelles plantations ; en 1789 la Révolution rétablit la liberté de culture) puis figure 9 vignerons, le dernier Furcy Germain Gendret épouse Marie-Louise Saintevrain en 1842.
De retour des vignes les ouvriers passaient binette sur l'épaule, seule celle-ci était visible par dessus le mur de la ruelle ; d'après les anciens cela explique le nom de ruelle binette que porte cette ruelle actuellement.
Le café Gendret (rue de Tournan) avec ses sept jeux de boules attirait beaucoup de monde après la dernière guerre; il y avait une buvette en bas du terrain qui évitait aux boulistes de se fatiguer a remonter pour se désaltérer.
Il y avait un terrain de camping sur Conches après la guerre, l'entrée se trouvait au niveau de l'actuel 31 rue binette; la baraque des sanitaires existait encore en 2000.