THORIGNY

Thorigny, raconté par Félix Pascal

(page 343 à 344 - l'orthographe des noms propres a été gardé tel que dans le manuscrit d'origine - d'autres termes ont été corrigés exemple: habitants, au lieu de habitans...)

Situé sur la rive droite de la Marne, bâti en amphithéâtre sur le penchant du coteau, ce village est limitrophe de la ville de Lagny dont il est seulement séparé par la rivière que l'on passe sur un beau pont.

L'antiquité de Thorigny est bien constatée. Dans le VIIe siècle, une riche dame, nommée Ermentrude, fit don à l'abbaye de Chelles, d'une vigne qu'elle avait à Thorigny. Dans le milieu du IXe siècle, les bénédiclines de Morienval avaient reçu de Charles-le-Chauve six manses ou familles dans ce village.

Sous le règne de Charles V, Marie Paillard, fille d'un président au parlement de Paris, était dame de Tho-rigny.

L'église de ce village est une construction du XVIIe siècle ; elle en remplace une plus ancienne. Le clocher est terminé en pavillon, et l'édifice a la forme d'une chapelle.

Parallèlement à cette église et du côté du nord se trouvait une chapelle, appelée Notre-Dame-du-Haut-Soleil, sans doute à cause de sa position relativement à la paroisse ; cette chapelle avait été donnée, en 1195, par Gaucher de Montjay à l'abbaye de Lagny. On voyait une fontaine qui jaillissait dans le coteau au dessus de la chapelle.

A l'est, il y avait encore une autre chapelle, appelée la Madelaine ; elle servait de succursale pour cette par-tie du village qui avoisine Lagny; elle a été détruite en 1740 par ordre de l'archevêque de Paris, et vendue à des particuliers.

Par suite de l'accroissement successif que prit ce village, deux hameaux, l'un à l'est que l'on nommait le Buis ou le Bus, et l'autre le Moutier, en font maintenant partie intégrante.

On trouve à Thorigny plusieurs maisons de campagne que la beauté du site rend extrêmement agréables ; on y comptait autrefois plusieurs fiefs ; on pense aussi que les Templiers ont possédé quelques biens dans celte commune. On y exploitait, il y a peu de temps, une carrière d'albâtre.

Ce village est bordé par la route de Paris à Vitry-Ie-Français, à quatre lieues et demie sud-ouest de Meaux, et à dix lieues nord de Melun. Son territoire est planté en arbres fruitiers. On y cultive la vigne; le reste des terres est en labour et en prairies. Sa population est de 600 habitants