GUERMANTES

Guermantes, raconté par Félix Pascal

(page 317 à 318 - l'orthographe des noms propres a été gardé tel que dans le manuscrit d'origine - d'autres termes ont été corrigés exemple: habitants, au lieu de habitans...)

Le nom de ce village fut d'abord le Chemin, mot qui n'avait point alors l'acception que nous lui donnons aujourd'hui, mais qui signifiait un fourneau, caminus. Ce nom avait, prévalu sur celui de Guermantes ou Guermandes, que l'on trouve inscrit dans un manuscrit des moines de Sainte-Geneviève, du XIVe siècle; ou du moins on se servait indifféremment, à ce qu'il parait, à cette époque, de l'un et de l'autre mots, puisque nous trouvons comme seigneurs de cette terre, en 1208, une Marguerite de Chimine, et, en 1362, un seigneur de Chemino. En 1656, cette terre s'appelait encore le Chemin ; elle appartenait à Pierre Fiole, président au parlement. Louis XIV et sa mère y couchèrent. Ce fut seulement vers le milieu du XVIIe siècle qu'elle reprit exclusivement le nom de Guermantes.

Ce village, qui était primitivement un hameau dépendant de la paroisse de Bussy-Saint-Martin, dont il est distant d'un quart de lieue au nord-est, est situé à l'extrémité septentrionale d'un plateau, au sommet d'un petit coteau au bas duquel coule le ruisseau Crochet

Le château, dans une belle position, sur une éminence d'où la vue embrasse un vaste horizon, offre un corps-de-logis avec doubles pavillons; le parc a été dessine par Le Nôtre.

L'église rebâtie au commencement du XVIIe siècle, renferme une tombe de l'an 144o.

Le territoire de Guermantes est principalement planté en vignes, on y recueille beaucoup de fruits. Sa situation est à une lieue au sud de Lagny, à quatre lieues sud-ouest de Meaux, à à neuf lieues nord de Melun, sur la route de Paris en Brie. Sa population n,'est que de 2oo habitants.