Le triste sire de Mongeay

GAUCHER DE MONGEAY.- 1138.

Ce noble seigneur qui avait été très-turbulent sous le règne de Louis-le-gros, fut le premier qui, sous Louis-le-Jeune, osa remuer et oublia les exemples que le précédent roi avait fait de ceux qui s’étaient montrés les tyrans du peuple et les ennemis du trône. Mais le jeune roi, qui cherchait à suivre les traces de son père, marcha sur la forteresse où se retirait ce rebelle, le força à se rendre, et rasa tout, à l’exception de la grande tour (1) que les rois n’abattaient jamais, parce qu’en châtiant les seigneurs, et en rasant leurs forteresses, ils ne prétendaient pas abolir leurs fiefs. (C’était dans la grande tour du fief que les seigneurs recevaient la foi et l‘hommage de leurs vassaux, et qu’ils gardaient leurs titres. De la tour du Louvre, détruite sous les derniers rois de la branche des Valois, relevaient les vassaux de la couronne.)

(1)Aux environs de Lagny, près le village de Bordeau (département de Seine-et-Marne), on voit encore les restes bien conservés de cette tour qu’on dit avoir été bâtie sous les premiers rois de la première race.

Ce texte écrit en 1830 extrait du "Dictionaire de l'ancien régime et des abus féodaux" est d'actualité car aujourd'hui encore on peut écrire : Aux environs de Lagny, près le village de Bordeau (département de Seine-et-Marne), on voit encore les restes bien conservés de cette tour...

M. Paul D*** de P***Dictionaire de l’ancien régime et des abus féodaux, Paris, librairie universelle de P. Mongie l’ainé, boulevard Italien, n° 10. 1830.p 252, 479 pages.