Saint-Denis-du-Port - l'église

Avant la révolution le village de Saint-Denis-du-Port, à l’est de Lagny, était une paroisse ; paroisse qui avait été groupée avec celle de Saint-Laurent-lès-Lagny en 1488.

La nomination de la Cure appartenait au treizième siècle à l'Abbé de Lagny comme l’indique le Pouillé, elle est alors nommée simplement Ecclesia de Portu, sans aucune mention de Saint Denis. Mais dans le Pouillé du quinzième siècle et les suivants elle est nommée Curatus S. Dionysii de Portu. L'Abbé de Lagny, Seigneur de tout le Village, est aussi gros Décimateur.

Les guerres de la Fronde, dont Lagny ressentit les horreurs, portèrent atteinte aux églises de la région, dont celle de Saint-Denis-du-Port ; l’église en ruine a été d’après certains historiens reconstruite en 1651, la nouvelle église étant plus petite que l’ancienne ; Jean d'Huguenat de Marnay est alors détenteur du fief de Saint-Denis-du-Port. Des réparations importantes y sont effectuées en 1786, faisant dire lors de l’inventaire de 1793 qu’elle a « été reconstruite à neuf en 1786». C’est une espèce de chapelle sans collatéraux. Il y a au milieu du chœur la tombe de Jehan de Marseille, Seigneur du Fief de Saint-Denis et autres datée de 1624. L’abbé Lebeuf signale que c’est un gisant de religieux, il précise en outre que cette église est bâtie sur l'angle de la cour de l'hôtel du fief et il y a une porte qui de cet hôtel rentre dans le chœur. Le plan de l’ancien chemin de l’église, le plan d’intendance et le cadastre napoléonien dont nous disposons permettent de localiser avec précision l’église.

Le culte n’y est plus célébré depuis août 1792, une seule paroisse réunissant alors les trois paroisses de Lagny (Saint-Sauveur, Saint-Paul, Saint-Fursy) et celle de Saint-Denis-du-Port avec comme église paroissiale l’abbatiale Saint-Pierre. Saint-Denis-du-Port reste une commune jusqu’en 1846 où elle est rattachée à Lagny.

Comme pour les autres églises nos disposons de l’inventaire, réalisé le 9 janvier 1793. Il y avait trente-neuf chaises, un banc d’œuvre en chêne, un fauteuil et deux chaises de bois de tourneur foncées de paille et deux bancs dans l’église ce qui nous donne une idée de sa surface, environ quarante mètres carrés. Le maitre autel est surmonté un tableau représentant Saint-Denis dans un cadre en bois de chêne. L'église est dotée de deux chapelles. La chapelle de droite dédiée à la Sainte-Vierge dont l’autel est surmontée par un tableau représentant  l’Annonciation dans un cadre de bois de chêne peint en gris. L’inventaire ne nous donne pas de renseignement sur la dédicace de la chapelle de gauche. On peut supposer qu’elle est dédié à saint Laurent, en effet en 1709 le cardinal de Noailles prend la décision de détruire la chapelle de la paroisse de Saint-Laurent, paroisse dont il ne reste plus guère d’ouailles ; celle-ci étant restée seule au milieu des champs après destruction des maisons par les guerres. L’abbé Lebeuf précise que lors de cette démolition on devait réaliser un tableau de saint Laurent pour une chapelle dans l’église de Saint-Denis où l’on célébrerait l'office le dixième jour d'août, fête de ce saint.

A la révolution la cloche a été fondue, elle pesait 406 livres de métal. Il y avait donc un clocher possiblement au-dessus de la croisée de transept. La description de l’abbé Lebeuf permet de dire que l’église disposait d’une sacristie et qu’un presbytère d’au moins deux pièces jouxtait l’église, mais il ne parle pas de clocher .

Sur le plan d’intendance l’église est orientée est-ouest avec abside à l’est. Un bâtiment, plausiblement le presbytère, occulte le mur ouest, le portail d’entrée est dont situé au nord dans un petit enclos. La sacristie est probablement le petit bâtiment qui fait sailli au nord-ouest de l’église.

Jean-Baptiste Le Prince a été inhumé en 1781 dans l’église. Un médaillon sculpté par le sculpteur Pajou ornait sont tombeau, celui-ci est actuellement dans les collections du musée de Bruxelles.

Le 22 mai 1793 Jacques François Bidault, propriétaire, demeurant à Saint-Denis-du-Port achète l’église et le cimetière. En thermidor de l’an IV (juillet/août 1796) il se rend également acquéreur du presbytère.

Je n'ai pas retrouvé la date de la démolition de l'église !