Le Sanatorium de Zuydcoote

Film situation 1914>>> Film situation actuelle>>> Au XIVe, il existe déjà à Zuydcoote, un hôpital pour enfants, vieillards et infirmes, ceci à une époque ou le village est florissant. Mr Vancauvenberghe, maire de St Pol sur Mer, homme d'affaires industrieI dans la filature, fonde en 1888 le Sanatorium de St Pol sur Mer, pour les enfants des grands centres industriels du Nord, atteints d'affections chroniques et de rachitisme. La nécessité de l'agrandissesanatorium zuydcoote origineelsanatorium zuydcoote origineelment du Port de Dunkerque oblige la construction d'un nouvel établissement. C'est à Zuydcoote que se porte le choix. Pour financer ce nouveau bâtiment, une loterie nationale est organisée Au printemps 1902 commencent les travaux du nouveau Sanatorium. Beaucoup d'ouvriers belges sont embauchés, ils arrivent par trains entiers à la halte de chemin de fer. Les briques, arrivent par péniches au pont de Zuydcoote (en provenance de Calais et de la Madeleine). On utilise la pierre d'Euville (Meuse). Les toitures sont recouvertes de tuiles vernissées de plusieurs teintes, formant des mosaïques. . La Ferme Nord est construite en 1910. C'est une ferme industrielle assez innovante. Elle doit répondre à tous les besoins alimentaires du Sanatorium. Pour la viande elle possède son propre abattoir. Le Ier août 1910, le transfert de l'ancien Sanatorium aux nouveaux bâtiments est chose faite.

Dès le début, le Sana en plus des soins apportés aux malades reçoit les colonies scolaires pour les mois d'été .

En 1914, Zuydcoote se trouve à l'arrière du front de I'Yser. L'hôpital est mis à la disposition du service de santé des armées alliées dès le premier jour de la mobilisation. Par trains entiers le front envoie les blessés du champ de bataille. Des tombes provisoires sont creusées dans les dunes toutes proches

Entre 1914 et 1918, plus de 100.000 malades et blessés militaires sont accueillis. L'Hôpital est bombardé à plusieurs reprises dont en 1917 ou 7 infirmières françaises, un médecin anglais et un malade sont tués. Dès le 23 novembre 1918, les enfants ont rejoint le Sanatorium. Le départ du dernier blessé militaire a lieu le 9 juillet 1920 .

Le 10 1919, le Président de la République, Mr Raymond Poincaré vint au Sanatorium, remettre la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur à Mr Vancauvenberghe, pour "avoir rendu à la mère patrie des services incomparables en soignant ici 100 000 soldats et pour soigner les maladies les plus redoutables." Après guerre, I'éventail des maladies traitées a bien évolué depuis ses débuts. Le Sanatorium traite toutes sortes de maladies suivant les

données thérapeutiques les plus modernes et les plus classiques. L'éducation et I'enseignement voient le jour dans les années 30.

A la déclaration de la seconde guerre mondiale, l'hôpital se vide, les familles reprenant leur enfant. Il reste 420 malades. Une convention est signée et il devient Höpital militaire, une autre partie reste Sanatorium.

A partir du 10 mai, avec l' invasion de la Belgique, les premiers blessés arrivent, les alertes aériennes se multiplient. Les blocs opératoires, au nombre de 5, travaillent sans interruption. Plus de 600 blessés militaires y sont transportés journellement depuis le 20 mai. Les jours passant, l'intensité des bombardements augmente, les allemands approchent. 70 obus étaient tombés sur le Sanatorium.

Les soldats soot enterrés dans une petite plaine , dans les dunes, entre le chemin de fer et la cité des habitations ouvrières.

Après le 4 juin 1940, les Allemands occupent la moitié de I' établisse­ment pour en faire à leur tour un hôpital.

Le 13 septembre 1940, le Sanatorium est totalement évacué vers Wervicq (15km nord de LilIe) sous I'ordre de I'autorité allemande.

A la libération, le Sanatorium est dans un triste état. Toutes les charpentes ont été démontées pour en faire des pieux antichars ou des pieux Rommel. Tous les métaux ont été récupérés: grilles, poutrelles, lits etc ... Pour un préjudice de plus d'un milliard de francs de I'époque.

Le Sanatorium est entièrement reconstruit 25 ans après. Il n'eut pas droit aux Crédits du Ministère de la reconstruction, il dépend des Crédits du Ministère de la Santé pour qui les sanatoriums ne sont plus prioritaires

Au milieu des années 1960, iJ y a une réorientation vers la rééducation et la réadaptation fonctionnelle. L'hôpital devient un hôpital comme les autres, spécialisé dans le traitement des maladies du squelette et de l'appareil locomoteur.

En 1964 est tourné le film, "Week end à Zuydcoote" scénario tiré du roman de Robert Merle qui a reçu le prix Goncourt en 1949; film d' Henri VemeuiJ avec Jean Paul Belmondo, Pierre Mondy, Jean Pierre Marielle, François Perrier et Catherine Spaak.

La vie, à I'intérieur de I'établissement, s'en trouve un peu perturbée ne serait-ce que par le noir de fumée qui se répand partout et empêche le personnel de faire sécher son linge à l'extérieur.

Aujourd'hui le site est constitué de deux parties :

- L'Hôpital Maritime de Zuydcoote qui est un établissement public départemental, son financement est essentiellement assuré par la Caisse d' Assurance Maladie, iJ est placé sous la tutelle de I' état. Il s'occupe de la rééducation polyvalente des adultes, de la réédu­cation locomotrice gériatrique, de la rééducation des grands brûlés et des traumatismes de la main, de la rééducation neuro vasculaire et des amputés. Dix lits sont consacrés à la rééducation et aux soins des enfants-adolescents.

- L'lnstitut Vancauwenberghe qui regroupe un Institut d'Education Motrice (I.EM.), une Maison d'Accueil Spécialisée (M.A.S.) et un Service d'Education et de Soins Spécialisés à Domicile (S.E.S.S.D.).

Texte tiré du livre "Histoire complète du Sanatorium de Zuydcoote" de Mr René Boulanger de 1988