Vers Dorés Pythagore 3

Les Vers Dorés de Pythagore, par Fabre d’Olivet.

Rends aux Dieux immortels le culte consacré;

Garde ensuite ta foi :

La Grèce, qui, par une propagande qui se transmet de façon routinière de génération en génération, et que nous recevons paresseusement, nous est présentée comme le berceau de la civilisation alors qu'elle n'en est en réalité que la dégénérescence. Son rejeton abâtardi qu'est la civilisation Romaine est l'expression la plus manifeste des forces brutales du Destin.

Dans ce premier des Vers Dorés de Pythagore, lors de la précédente étude nous avons vu qu'il convenait d'aller à la recherche du sens Cachant de cet enseignement pour en découvrir toutes les richesses. Les traditions sectaires qui sévissaient au temps de cette fameuse "civilisation" Grecque, et que Fabre d'Olivet appelle pudiquement un "peuple ombrageux", ne doivent pas faire oublier, ce sur quoi repose cette civilisation. Avant le déclin de l'Égypte antique, déclin qui dura plus de cinq siècles, la Grèce n'était qu'une région peuplée d'éleveurs de chèvres, pour résumer brutalement la réalité. Ce n'est qu'avec le déclin de la grande Civilisation égyptienne, déclin qui avait déjà été prophétisé par les grands Hiérophantes, gardiens de l'ontologie de son Temple sacré, que certains Grecs ont pu recevoir une éducation et un enseignement venant de l'Égypte, et qui, avant ce déclin, n'étaient pas accessibles aux barbares incultes. Pythagore a dû attendre très longtemps son admission au sein du troisième cercle du Temple sacré d'Égypte qui conservait depuis des millénaires un Enseignement hautement initiatique, que le postulant devait s'engager à ne jamais divulguer sous peine de mort. Il a d'ailleurs toujours fait en sorte que l'enseignement qu'il avait reçu des Égyptiens, comme des Chaldéens, ne soit jamais accessible aux profanes et aux non-initiés aux mystères. Ses Vers Dorés, ainsi que ses symboles, qui sont parvenus jusqu'à nous, témoignent de cette volonté de respecter les serments prêtés sur ce sujet.

Pour ceux qui voudraient cesser de gober stupidement un enseignement prédigéré qui encense stupidement une Grèce antique comme phare de la civilisation, qu'ils sachent que le rayonnement de ce petit pays faiblement peuplé, est dû aux conquêtes d'Alexandre, assurément pas aussi grand qu'on veut bien nous le présenter dans sa légende, et à la domination de ce peuple sur la plus ancienne culture de la région, celle qui est la source de nos traditions occidentales, je veux parler de l'Égyptienne bien évidemment. L'utilisation systématique de la langue Grecque pour traduire des documents qui sont bien antérieurs à l'existence même de cette nation, au point que les documents bibliques n'avaient plus leurs sources hébraïques, et étaient tous traduits en Grec... Un comble si l'on prend la peine d'y réfléchir un petit peu sérieusement... La Grèce qui n'a laissé que très peu d'archives sur sa propre civilisation a imposé sa langue, de création récente, comme langue de référence pour traduire des textes de civilisations d'une tout autre élévation, et d'une tout autre spiritualité que celle d'un panthéon de dieux à l'anthropomorphisme si exagéré, qui souvent confine au ridicule d'une mythologie essentiellement libidineuse et incestueuse. Si nous devions juger l'arbre à ses fruits et une civilisation à son ontologie, que l’on sache que la bible pour les Grecs se résumait à l'Illiade et l'odyssée d'Homère. Magnifique poème épique s'il en est, mais ce qui est quand même un peu sommaire pour être le socle d'une grande civilisation.

En vérité la Grèce est à comparer à une tribu de pirates qui seraient tombés sur un fabuleux trésor (la civilisation égyptienne en déclin), et après un pillage de plusieurs siècles auraient fait une fête d'enfer qui aurait consacré la dilapidation stupide et désordonnée de ces richesses dérobées. La civilisation Grecque par sa faible antériorité, par le peu d'archives qu'elle a léguées à la postérité, et par son rejeton abâtardi qu'est la civilisation gréco-romaine démontre qu'elle est en réalité une imposture de l'histoire qui repose sur une longue chaîne de propagandes habilement construites, pour des raisons parfaitement cohérentes, afin de nous dissimuler les sources les plus réelles de notre tradition spirituelle.

Le Grèce était constituée de peuples ombrageux, c'est le moins que l'on puisse dire. Ombrageux, qu'il convient d'entendre dans le sens de sectaire et d'intolérant. Son rejeton abâtardi nous a légué la Religion chrétienne, que notre ami Fabre d'Olivet, vivant encore à une époque où son joug tyrannique se fît lourdement sentir, décrit pudiquement comme exclusive et sévère, et pour ne pas la qualifier ouvertement de ce qu'elle est et a toujours été, c'est-à-dire intolérante, sectaire, dogmatique et asservissante, il utilise une image plus sobre comme celle qui veut qu'elle aurait "confondu" tolérance avec indifférence et froideur, et la réserve avec l'hérésie ou l'hypocrisie... Lorsque l'on sait ce a quoi a menée la lutte par cette Religion contre l'hérésie, je pense que notre Fabre d'Olivet, qui ne dissimule que très faiblement l'opinion négative qu'il s'en fait, est manifestement d'une grande prudence dans ses propos.

La Religion chrétienne qu'il convient d'entendre ici dans sa manifestation dogmatique d'un clergé arrogant, totalitaire et tyrannique, et non dans son aspect enseignement spirituel dans ce qu'il a de plus élevé et de plus mystique ; cette Religion, pour assurer sa domination s'est rendue coupable de tant de méfaits tout au long de sa longue histoire, dont le maintien des générations qu'elle devait instruire, dans l'obscurantisme le plus ténébreux n'est pas des moindres, a délibérément fait en sorte d'occulter ou de détruire tout ce qui pouvait permettre à un chercheur sincère de vérité, de remonter aux sources des plus anciennes écoles de sagesse, comme à celles où Pythagore avait puisé ses enseignements, pour nous refiler une légende à dormir debout d'un personnage biblique qu'elle voudrait imposer comme étant un personnage ayant réellement existé, et la Grèce comme berceau de la civilisation, ce qui évite d'aller chercher ailleurs.

La prudence à laquelle est invité l'adepte au travers de ce Vers Doré de Pythagore avait sa raison d'être du temps de celui-ci, pour cause des persécutions dont il a été victime, lui et ses disciples ; mais comme la civilisation Grecque qui avait son influence à son époque, s'est depuis perpétrée au travers de la civilisation Romaine et Chrétienne, cette prudence s'est révélée prémonitoire, et l'expression d'une pensée juste en vertus.

Le plus grand nombre, par paresse autant que par ignorance, adhère aux cultes consacrés, et comme il est toujours infiniment désagréable d'être confronté à ses vices, surtout lorsqu'on s'est convaincu qu'ils étaient des vertus, être obligé de les regarder dans leur cruelle nudité devient rapidement déprimant pour ces adeptes de la Foi aveugle. Comme dit l'adage : il y a deux choses que l'être humain ne peut pas regarder en face : c'est le soleil et la Vérité. Alors, plutôt que d'avoir à sombrer dans la déprime qu'occasionne la révision déchirante de fausses valeurs, il est préférable de jeter l'anathème sur ceux qui seraient en mesure, par leurs pensées Justes en Vertus, d'en ruiner l'édifice intellectuel et si peu spirituel... Je renvoie sur ce sujet, à la citation de Bouddha que j'ai utilisée dans le précédent article, et qui est accessible en cliquant sur la phrase (précédent article..) en haut de celui-ci.

Comprenons bien qu'il ne s'agit pas de mépriser une Religion plutôt qu'une autre, ce qui serait une forme d'intolérance parfaitement contraire à la Sapience Hermétique, chacun est libre de croire ce qui lui convient le mieux, même si cette croyance est basée sur une Foi aveugle, mais nul n'est fondé à vouloir imposer sa Foi à autrui de façon dogmatique, tyrannique et intolérante, ce qui a été et est encore le cas de certaines Religions dont le parcours est jalonné de tant de victimes innocentes. L'activation du libre arbitre et de sa propre volonté est nécessairement un acte rebelle. Vouloir partir à la quête de la Vérité qui passe obligatoirement par une pensée Juste en Vertu, ceci ne peut se faire dans la complaisance coupable d'avec ce qui est du domaine du vice. Lorsque la Vertu négocie à l'amiable avec le vice, c'est toujours au profit de ce dernier et au détriment de la première. La Force, première des Vertus cardinales, consiste d'abord à avoir le courage d'une part de ses convictions rudement forgées dans l'épreuve, et d'autre part de ne pas se dissimuler des réalités objectivement observables, comme la pratique du sectarisme, de la discrimination et de l'intolérance que l'on retrouve dans certaines Religions.

Pour parvenir à une pensée Juste en Vertu, ce qui sera indispensable pour accéder à l'Éternel Moment Présent, il convient d'épurer le corpus de pensées qui structure notre Conscience, seule la Connaissance peut nous permettre d'y parvenir, la Connaissance pas le savoir, comme j'ai déjà eu l'occasion d'en distinguer les propriétés de l'une et de l'autre.

Rends aux Dieux immortels le culte consacré, qu'il convient d'entendre par ne pas vouloir changer l'ordre des choses ; et garde ensuite ta Foi, ce qui signifie, ne pas être dupe des illusions qui sont encloses dans cet ordre des choses...

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Commentaires ------>

… par le second sens, il rassurait les peuples ombrageux de la Grèce, qui, d’après les calomnies qui couraient, auraient pu craindre que la nouvelle secte n’eût voulu porter atteinte à la sainteté de leurs Dieux. Cette tolérance, d’une part, et cette réserve, de l’autre, n’étaient point alors ce qu’elles seraient aujourd’hui : la Religion chrétienne, exclusive et sévère, a changé toutes nos idées à cet égard. En n’admettant qu’une seule doctrine dans une église unique, cette religion a nécessairement confondu la tolérance avec l’indifférence ou la froideur, et la réserve avec l’hérésie ou l’hypocrisie : mais dans l’esprit du polythéisme, ces mêmes choses, prenaient une autre couleur.Commentaires :