La Bhagavad Gita 2

Le message central de la Bhagavad-Gita est : qu’il ne nous est pas demandé de résoudre les problèmes qui sont à l’origine des Lois Universelles, mais de découvrir l’action que nous devons avoir pour les maîtriser afin d’accéder à la voie de la libération.

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Partir à la découverte des principes de l'universelle sagesse en ayant dès le départ cette précieuse clavicule contenue dans cet extrait, c'est assurément, si nous la gardons précieusement en mémoire, avoir la possibilité d'ouvrir toutes les portes qui se présenteront à nous tout au long de ce cheminement.

Prendre conscience qu'il ne nous est pas demandé de résoudre les problèmes qui sont à l'origine des Lois Universelles, implique un incontestable élargissement du champ de notre conscience, mais aussi de faire preuve de la vertu la plus noble et la plus précieuse pour un quêteur sincère de vérités et qui est : L'HUMILITE.

Car si ces Lois Universelles, qui, si souvent dépassent les simples limites de notre entendement, existent sans que nous en soyons les auteurs, c'est qu'elles s'imposent à nous ; il convient donc en toute Humilité de considérer que nous ne sommes pas là pour changer peu ou prou ces Lois Universelles, ce qui d'ailleurs ne serait pas dans nos minuscules capacités, mais que ces Lois Universelles sont là pour nous changer nous en nous offrant la possibilité d'accéder à nos facultés supérieures.

Si nous avons la faculté de pouvoir profiter du principe génial qu'est la perfectibilité, c'est justement en cherchant à comprendre et à respecter ces Lois qui n'ont pas d'autre vocation que de faire passer chaque création de l'involution à l'évolution, de l'épais au subtil, du mortel à l'immortel.

Mais revenons un instant sur l'Humilité cette vertu libératrice qu'il convient de ne pas confondre avec son vice qu'est l'humiliation. C'est à cause d'un manque certain d'Humilité qu'un grand nombre d'individus se croit dans l'obligation de porter toute une vie le lourd fardeau d'obligations culturelles, sociales et/ou politiques, qui en réalité ne peuvent être remplies que par un processus collectif et non individuel. Ce croire irremplaçable dans l'exercice d'une activité, d'une fonction ou d'un Art, est le meilleur moyen de charger la mule et d'en limiter les mouvements la rapidité, l’endurance et l'agilité. La vanité entre ici en ligne de compte, car combien se sentiraient diminués, déconsidérés, inférieurs s'ils ne parvenaient pas à assumer les illusoires responsabilités qui font la renommée d'un individu au regard de ses semblables, qui ne sont en vérité que des adeptes du paraître au détriment de l'être... Combien s'imaginent qu'ils sont élus par je ne sais quel décret du Destin, pour remplir une mission dont ils sont si imbus, qu'ils pensent sérieusement qu'elle peut changer l'ordre des choses, alors que pour l'essentiel, dans l'exercice de cette mission, ils démontreront une réelle incompétence en comparaison de celle qui est exigée pour assumer une telle mission en pleine responsabilité... Combien s'imaginent être les créateurs d'une chose, alors qu'ils ne font que très imparfaitement redécouvrir ce qui existe de tout temps, ce qui ne les empêchera pas d'en réclamer cupidement la propriété, rendant ainsi ce « créateur » à la médiocrité de son illusion...

L'exercice de l'Humilité implique la pratique d'une pensée Juste, car sans elle il est difficile de ramener l'outrance inflationniste de l'ego à la simple réalité de l'étendue de nos modestes capacités et des limites de notre propre et imparfaite nature. Mais une fois cet exercice pratiqué, combien il est agréable de déposer sur le bord du chemin toutes les charges qui pesaient inutilement sur nos frêles épaules.

L'Humilité est aussi ce qui permet une juste pratique de la responsabilité. Responsabilité qui ne doit pas s'entendre dans le sens du Destin, mais dans le sens de la Providence. Responsabilité qui n'impose rien à personne, mais qui se reçoit par adhésion volontaire. Il découle de tout ceci qu'il est par exemple vain de vouloir chercher à changer le cours des choses en essayant de convaincre une ou des personnes du bien-fondé de notre opinion, il en ressort en général la réaction inverse. Le sage sait qu'il lui est possible de modifier très modestement, presque imperceptiblement, le cours naturel des choses uniquement que par l'exemple...

Et pour être un bon exemple, encore faut-il que nous soyons capables d’éprouver sur nous et dans notre quotidien le plus ordinaire, ce que nous considérons comme nos pensées Justes.

Pour en revenir à l'extrait d'introduction de la Bhagavad Gita, nous pouvons maintenant mieux en comprendre l'extrême sagesse et profondeur, par le fait qu'en toute Humilité nous sommes capables de comprendre que nous n'avons pas à vouloir changer l'ordre des choses (résoudre les problèmes des Lois Universelle), mais que nous devons apprendre à les connaître (ces Lois) et parvenir à les maîtriser afin d'accéder à la voie de la libération... Ce qui rejoint l'axiome des Tablettes de Thoth qui dit si justement:

Connaître les lois c'est être libre.

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