Koot Hoomi L1.4

Combien, même parmi vos meilleurs amis, parmi ceux qui vous entourent, y en a-t-il qui aient plus qu’un intérêt superficiel pour ces problèmes abstrus? Vous pourriez les compter sur les doigts de votre main droite. Votre race se glorifie d’avoir, en ce siècle, libéré le génie si longtemps emprisonné dans l’étroit vaisseau du dogmatisme et de l’intolérance — le génie de la connaissance, de la sagesse et de la libre pensée. Elle dit que les préjugés de l’ignorance et le fanatisme religieux, mis en bouteille comme le méchant Djinn d’autrefois et scellés par les Salomons de la Science, reposent à leur tour au fond de la mer et ne pourront jamais, remontant à la surface, régner de nouveau sur le monde comme ils le firent jadis; bref, que l’opinion publique est tout à fait libre et prête à accepter toute vérité démontrée. Bien ; mais en est-il vraiment ainsi, mon respectable ami ?

Commentaires :

La poursuite de l’étude de cette très importante lettre du Maître Koot Hoomi, ne peut se faire que très lentement, et extrait après extrait, tant elle renferme d’enseignements dévoilés, partie immergée d’un immense iceberg de connaissances.

La parfaite connaissance de la nature humaine, dans ce qu’elle a de plus universellement terrienne, malgré les différences de conditions, de traditions, de cultures, de climats et de latitudes, permet à Koot Hoomi d’avoir un jugement d’une redoutable justesse, au moins supérieur à celui de son correspondant qui se méprend manifestement gravement sur ce qu’il peut attendre des semblables de son propre milieu. Et la justesse de ce jugement, qui n’est que l’expression d’une pensée juste en Vertus, s’impose par son universalité à une pensée par trop encore saturée d’apparences, de faux-semblants et de complaisances avec les puissantes forces du Destin.

La description redoutable qu’il fait de la race de son interlocuteur dans le siècle qui est le sien, est d’une telle clairvoyance que plus d’un siècle après elle conserve sa totale pertinence. Si le lecteur de cette admirable lettre devait s’interroger sur la crédibilité de son auteur, il a par cet exemple, la démonstration que ce dernier est digne du plus grand intérêt, compte tenu de l’harmonie de son propos avec la confrontation des réalités passées et présentes. Cette petite démonstration nous éclaire aussi sur l'un des aspects les plus occultés de l’initiation, peut être parce qu’il est d’une telle évidence, qu’il dissimule ses puissants pouvoirs aux profanes ignorants, et qu’il est aussi si simple, que les plus grands initiés se gardent d’en révéler l’extraordinaire, que masque son apparence simpliste et débonnaire. La simplicité de cet aspect se retrouve chez les alchimistes par leur matière de faible valeur, qui se trouve partout, qu’un enfant peut utiliser, et dont il ne révèle pourtant jamais le nom véritable...

Cet aspect simple et mystérieux à la fois, que nous révèle implicitement le début de cette première lettre de Koot Hoomi, c’est ce qui permet à la Connaissance universelle de ne jamais se perdre, malgré les désastres récurrents que font subir à la mémoire humaine (destructions de documents et de bibliothèques) tous les barbares des civilisations naissantes, qui, invariablement, commencent leur règne par la mise à sac de la civilisation mourante. Depuis le temps que le cavernicole velu s’emploie à faire des feux de joie avec tout ce qui contient les richesses culturelles, scientifiques, spirituelles, patiemment accumulées par les sages des générations précédentes, il y a fort longtemps que nous serions définitivement descendus au stade ultime de notre involution, celui du primate de notre inconscient collectif, pour cause de perte de mémoire définitive. Heureusement, la Divine Providence veille ; elle veille à ce qu’il y ait toujours un certain nombre de ces sages, qui se donnent pour mission de conserver, autant qu’il leur est possible, l’essentiel des Connaissances indispensables à l’évolution de la conscience incarnée, et surtout que cette Connaissance partielle, puisse se compléter, je devrais dire littéralement se régénérer, par une fonction quasi naturelle qui est contenue dans l’aspect que j’évoquais précédemment et qui est l’harmonisation de la connaissance, avec la tonalité universelle.

Une connaissance n’est pas vraie ou fausse ; dans l’univers, ce qui se manifeste a nécessairement un espace de vérité qui lui est propre, même s’il n’est pas toujours parfaitement compatible avec les autres espaces, ou très peu. C’est pour cette raison que j’ai choisi pour devise Tout est Vrai. Cet axiome ne peut pas avoir de contradiction, du fait même de son universalité, et de plus, son contraire n’est pas viable. Ainsi prétendre que Tout est Faux, implique pour être juste que cela soit vrai, ce qui introduit sa propre contradiction mortelle et la démonstration que Tout n’est pas Faux. À l’inverse pour que tout soit vrai il ne faut pas admettre qu’il y ait quelque chose de faux, ce qui oblige à considérer que nous ne devons plus percevoir la diversité des manifestations sous l’angle qui engendre d’ailleurs le plus d’intolérance, celui du vrai ou du faux, mais uniquement selon l’angle de vérités relatives plus ou moins universelles. La vérité la moins universelle sera celle qui exclut toutes les autres (les hérétiques, les infidèles, les incroyants, les mécréants et autres formes de discrimination) pour ne penser qu’elle est la seule à détenir l'unique vérité... La vérité la plus universelle sera celle qui considérant que rien ne peut être étranger au Divin Créateur ; que ce dernier étant la perfection Absolue ne saurait créer quoi que ce soit d’erroné, il convient donc d’admettre que toutes les vérités relatives, quelle que soit l’étroitesse de leurs espaces de manifestation, font nécessairement partie de la Vérité Absolue.

Une pensée parfaitement juste en Vertus (la plus universelle qui soit) acquiert un niveau vibratoire d’une haute intensité, comme le disent les Physiciens pour leurs formules : elle est juste lorsqu’elle est belle, simple et harmonieuse. Le niveau vibratoire de cette pensée juste en Vertus se manifeste aussi par sa simplicité, qu’il convient de ne pas confondre ici d’avec le simplisme. Ce que l’une est au sommet de la sophistication, l’autre l’est aux profondeurs insondables de l’indigence. Cette pensée juste en Vertus, se reçoit d’autant plus facilement qu’elle est parée d’une beauté et d’une élégance séduisante, sans être jamais ni tape-à-l'oeil, ni vulgaire, ni ostentatoire (simplicité oblige). Enfin, par sa justesse et son intemporalité, elle se soumet sans difficulté à l’épreuve sur l’enclume des contradictions, et surtout à celle de la confrontation d’avec les réalités, non pas ponctuelles, mais universelles. C’est en cela que sa tonalité est en parfaite harmonie avec le plus haut niveau de Connaissance et qu’elle en constitue la clé la plus sure, celle qui permet à l’entendement humain de pouvoir constamment s’ouvrir aux Enseignements universels.

Pour en revenir aux propos du maître Koot Hoomi, nous pouvons d’ores et déjà constater qu’il réunit toutes les qualités d’une pensée juste en vertus, par sa simplicité, son élégance, sa précision redoutable, son intemporalité avérée, pour les lecteurs actuels, et sa plus totale universalité puisqu’il s’adresse à ses contemporains, sans pour autant ignorer les longues générations écoulées, et sachant que son propos résistera à l’usure inéluctable que subit une vérité relative enfermée dans le cercle étroit d’une mode conjoncturelle et temporelle. Koot Hoomi, dans la façon qu’il utilise pour véhiculer les connaissances qu’il veut généreusement communiquer à son interlocuteur, mais aussi, et il ne l’ignore pas, à tous ceux qui seront amenés à lire ses lettres, tient compte de la capacité de compréhension relativement limitée de son lecteur, pour lui transmettre des données sur plusieurs niveaux de perceptions, du plus épais au plus subtil. En faisant une lecture du sens Parlant, son courrier, facile à lire, ne révèle que peu de chose. Suivant le sens Signifiant, il dévoile une certaine densité, mais par le sens Cachant, il dévoile qu’il n’est que la plus petite partie visible d’un Iceberg qui dissimule l’essentiel de ce qui est véritablement à la vue de l’ignorant inculte, paresseux et frivole, et qu'il faudra faire l'effort pour aller le chercher.

Jugeons l’arbre à ses fruits et l’être humain à ses oeuvres, si nous ne voulons pas sombrer dans le maelström de préjugés, qui sont au vice ce que les jugements éclairés sont à la Vertus. Ainsi, pour accorder crédit aux propos qui suivront les différents extraits que j’ai utilisés pour les études dans le Grand Œuvre d’Hermès Trismégiste, encore faut-il que nous soyons capables de reconnaître à celui qui les écrit un certain niveau de crédibilité, et plus ce niveau sera élevé, plus nous devrons engager une attention soutenue pour permettre une harmonisation vibratoire de celui qui reçoit avec celui qui émet.

D’autant que les quelques révélations subtiles que va nous faire le Maître, sont tellement en décalages avec la structure mentale dans laquelle est confinée celle des individus auxquels il s’adresse, qui sont éduqués dans un mode de raisonnement réducteur, simpliste, appauvri, et comble de handicap, infiniment vaniteux au point de se croire supérieurs, qu’il faut une grande abnégation de sa part, sachant par avance que la réussite de son entreprise n’est pas statistiquement garantie.

Retenons pour le moment l’utile information qu’il convient d’extraire de ce présent sujet, à savoir que l’accession à la Véritable connaissance passe par l’harmonisation vibratoire entre l’émetteur et le récepteur, et que la crédibilité de l’émetteur doit s’éprouver sans cesse par le récepteur qui doit ainsi pouvoir accepter de poursuivre ou non dans son ouverture d'esprit à cette ou ces connaissances offertes.

La Véritable Connaissance repose donc sur son inévitable ternaire ; 1) celui de la nature du propos, 2) de la crédibilité de l’émetteur, 3) du contrôle de la véracité de l’un et de l’autre par le récepteur. Lorsque ce ternaire est actif, la Connaissance Universelle se révèle, car il est une chose que ne permettent pas les lois de la Divine Providence, c’est justement qu’elle se perde.

*

* *

Commentaires ------>