Le schisme d'Irshou 3

Le schisme d’Irshou.

Aux Indes, ce sera la guerre civile des Yonijas.

Sur toutes les côtes du golfe d’Oman, du golfe Persique et du golfe Arabique, ce sera le mouvement des Phéniciens, des Értthréens, des Rouges, à cause du drapeau de pourpre sur le fond duquel s’armoriait la Colombe ponceau, que l’impérial révolté avait prise pour blason de son étendard.

En Égypte, ce sera plus tard l’invasion des Hiksos, ou Irshouïstes ; et cette invasion donnera à ce pays les pharaons arbitraires, les despotes schismatiques, connus sous le nom de Rois Pasteurs.

En Assyrie, en Syrie, ces Yonijas de l’Inde fonderont tous les temples ioniens ou naturalistes, et susciteront partout des révoltes à tendance pseudo-républicaines, jusqu’au moment où ils pourront s’emparer du Pouvoir militaire, pour constituer le Césarisme flétri par Moïse sous le nom de Nemrod,la voie du tigre, le Cycle de l’arbitraire, et de la Force primant le Droit.

Dans la sphère temporelle des causalités gouvernée par le Destin, la Divine Providence se manifeste par le truchement de la Conscience qui accepte de s'élever jusqu'à Elle afin de la servir. C'est au travers de cette Conscience élevée qu'Elle répand ses lumières parmi les ténèbres de l'ignorance et de l'hétérogène.

Mais dans la sphère de la temporalité, tout est cyclique ; après une naissance, une croissance et un apogée arrive l'inéluctable déclin et la mort programmée. L'humanité sur cette terre, qui a derrière elle un nombre considérable de cycles, et donc de civilisations, - qui va bien au-delà des misérables 10.000 dernières petites années -, recommence indéfiniment son parcours ; ainsi, à la fin de la civilisation Atlante la Race Sudéenne, comme l'appelle Fabre d'Olivet, reçue les reliquats culturels, cultuels et scientifiques, de cette civilisation mourante, reliquats qui servirent de ferments à cette civilisation naissante dont la croissance et l'apogée allaient se faire par le truchement de la Race Boréenne (celtique) qui produira en son sein la Conscience capable de s'élever vers l'universel pour en recevoir son inspiration lumineuse et ses lois.

Ram en fut l'élu, de sa racine a germé ce qui deviendra l'Empire Universel du Bélier dont le règne s'étendra sur plusieurs millénaires, et permettra aux lumières de la Divine Providence de se répandre dans un âge d'or de la civilisation. L' ontologie qui est au coeur d'une civilisation est responsable de son amplitude et de sa luxuriance. Plus cette ontologie est proche de la Providence et de l'intemporelle, plus la civilisation qui se développera sur ce terreau fertile, sera grande et majestueuse. Plus elle sera proche du temporel, du sensoriel et du Destin, plus elle sera barbare, violente et mortifère.

De ceci découlent tout naturellement des institutions politiques et sociales en rapport des desseins soit de la Providence, soit du Destin. Et comme cela se produit dans la sphère temporelle, la Providence ne peut que se manifester qu'à des périodes et suivant des conditions qui permettent cette manifestation, sachant, que dans cette sphère, rien de permanent ne peut s'instaurer qui ne soit cyclique.

Lorsque le moment du déclin est arrivé à son heure, l'Empire universel du Bélier a vu naître en son sein l'élément qui allait donner à nouveau la prééminence au Destin. Cet élément, comme c'est régulièrement le cas, c'est présenté sous la forme d'une infime distinction de point de vue dans la doctrine théologique fondatrice qui se trouvait au sein de son Temple.

Le schisme d'Irshou en est l'archétype, alors que la théologie de l'Empire du Bélier, inspiré je le rappelle par la Providence et donc s'approchant le plus de l'Universel, faisait reposer ses Connaissances sur le principe de l'androgynie, Irshou introduisit l'élément qui allait faire passer l'homogène à l'hétérogène, à savoir qu'il fallait distinguer le principe mâle du principe femelle, et donc poser la question qu'engendre cette distinction et qui est : lequel de ces deux principes doit avoir la prééminence sur l'autre, germe d'intolérance qui ne demande pas grand-chose pour proliférer comme le prouve chaque jour du présent, comme du passé...

Nous retrouvons plus proche de nous, cette discrimination dualisante et destructrice dans le principe de transsubstantiation qui nous a donné des belles empoignades et invectives entre les hérétiques tenant du principe, et les hérétiques opposés au principe, dans la théologie Chrétienne, mais je pourrai aussi en citer d'autres.

Pour ceux qui prendront la peine d'aller jusqu'à la fin de la lecture du schisme d'Irshou, qui se trouve dans le Temple d'Hermès Trismégiste, ils pourront constater qu'il ne s'agit pas de quelque chose de lointain et de dépassé, mais d'un phénomène qui est hélas toujours d'une brûlante actualité.

Tout comme il n'est pas possible de comprendre les problèmes actuels du proche Orient et de la Palestine sans inscrire ces problèmes dans une continuité historique qui remonte au moins aux croisades ; il est tout aussi difficile de comprendre l'état de notre civilisation (c'est-à-dire ce qui forge notre culture, notre enseignement et la façon de penser du plus grand nombre) sans replacer son évolution dans une longue continuité historique qui permet d'en comprendre le sens intellectuel, spirituel et ésotérique.

L'Empire universel du Bélier était l'expression de la Providence par son souci d'universalité homogène et harmonieuse, de Justice et de développement spirituel ; cet Empire est rendu possible par une manifestation de la volonté d'une Conscience élevée qui se met en symbiose avec la Providence. Le schisme d'Irshou, à l'inverse, redonne la prééminence aux lois de causalité du Destin et à ses divisions hétérogènes qui se multiplient à l'infini, et dont le caractère destructeur systématique annonce le déclin d'un cycle en cours.

Ceci nous renvoie notamment à l'extrait de la lettre du Maître Koot Hoomi, et sur la nécessité d'élargir notre entendement bien au-delà du cercle étroit de nos petites, (minuscules serait le mot plus juste), préoccupations égotiques d'un présent sans hier et sans lendemain.

La quête de la Vérité implique de savoir où elle se trouve, et à cette question d'une grande conséquence, Fabre d'Olivet y avait apporté la réponse qui me parait la plus juste :

La Vérité, la sagesse et les vertus résident uniquement dans le juste milieu.

Ce que la tradition hermétique appelle l'analogie des contraires, dont la pratique est au début simple comme un jeu d'enfant, mais qui mène rapidement aux travaux d'Hercule.

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