Le Grand Arcane 4
Un cartomancie qui conseillerait l’honnêteté et les bonnes moeurs perdrait bientôt sa clientèle de femmes entretenues et de vieilles filles hystériques.
Les deux lumières magnétiques pourraient s’appeler l’une la lumière vive et l’autre la lumière morte, l’une le fluide astral et l’autre le phosphore spectral, l’une le flambeau du verbe et l’autre la fumée du rêve.
Pour magnétiser sans danger il faut avoir en soi la lumière de vie, c’est-à-dire qu’il faut être un sage et un juste.
L’homme esclave des passions ne magnétise pas, il fascine ; mais le rayonnement de sa fascination agrandit autour de lui le cercle de son vertige ; il multiplie ses charmes et affaiblit de plus en plus sa volonté. Il ressemble à une araignée qui s’épuise et qui reste enfin prise dans ses propres réseaux.
Commentaires :
Que de richesses renferme ce court extrait du Grand Arcane d'Eliphas Lévi... D'abord, il nous informe que celui qui engage à la pratique des vertus perd immédiatement l'attention de ceux qui se complaisent dans le vice ; en cela rien d'étonnant penserez-vous ; pourtant si nous poussons plus avant l'application de cette loi universelle de sédimentation des esprits, il apparaît comme évident que l'enseignement le plus occulte et ésotérique qui soit, celui des connaissances ultimes, n'étant accessible que par la pratique des vertus, il est plus que probable que depuis que les sites et les blogs d'Hermès Trismégiste conseillent l'honnêteté et les bonnes moeurs d'une pensée juste en vertus, qu'ils ont perdu le plus grand nombre de ceux qui sont venus sur ces sites pour les mêmes raisons évoquées par notre bon et sage Eliphas Lévi... Ceci me fait penser à ce passage des méditations de Grillot de Givry :
Beaucoup ont entendu discourir du Grand Œuvre. Quelques-uns se proposent de s'y adonner, mais bien peu en abordent la question.
Tous disent : « Plus tard, quand nous aurons conquis le loisir et le calme ». Mais le loisir et le calme ne viennent jamais, tandis que l'Absolu te réclamera sans faute, puisque tu émanes de lui.
Alors, m'apensais-je en mon for, qu'est-il besoin de dissimuler aux profanes un enseignement que de toute façon ils ne pourront jamais comprendre, même en leur mettant de force sous les yeux, et dont les capacités intellectuelles sont tellement sur la tonalité frivole et volage, qu'ils décrochent immédiatement dès qu'il est nécessaire de faire le premier effort, et qu'ils partent, rapides comme le vent, porter leur attention sur ce qui correspond davantage à leurs désirs et aspirations.
Il fut un temps où l'initié devait prêter serment de ne jamais divulguer ce que ses maîtres lui transmettaient. Aujourd'hui où les cultures du paraître, de l'indolence, de la futilité et de la superficialité sont enseignées dès le plus jeune âge, et ardemment cultivées par tous les moyens de communication, il y a si peu de personnes possédant les quelques facultés qui les rendaient capables de simplement identifier l'importance de ce qu'ils croisent, qu'il n'y a plus aucun risque que ces révélations puissent servir au moindre esprit profane, en état de faiblesse structurelle.
Beaucoup d'appelés et peu d'élus, dit ce vieil adage, et si cela était vrai avant l'avènement de la télévision et des moyens modernes de distractions, combien ça l'est davantage aujourd'hui. De son temps, pas si éloigné du nôtre, Eliphas Lévi prenait encore la peine de voiler son enseignement et de n'en révéler que la partie qui permettait aux méritants d'en découvrir la partie non-révélée. S'il avait été de notre temps, Eliphas Lévi aurait parfaitement pu tout dévoiler sur internet, en sachant que compte tenu de l'état de dégénérescence des facultés supérieures des présentes générations, il n'aurait pris aucun risque de rompre son serment de secret et de confidentialité.
Les deux lumières magnétiques pourraient s’appeler l’une la lumière vive et l’autre la lumière morte... Par ce passage, nous devons comprendre par lumières, celles de la connaissance, et par magnétisme la tonalité vibratoire. La lumière vive est celle qui a le pouvoir de fécondation propre à la pensée juste en vertus qui s'exprime par un Verbe Vivant, le mot magique de toutes invocations hautement spirituelles. La lumière morte est celle qui n'a pas d'autre pouvoir que de produire des déchets et des putréfactions hétérogènes ; c'est le verbe mort du verbiage creux dans l'océan duquel nous sommes littéralement plongés dans cette sphère du Destin. Qu'il suffise de prendre n'importe quel moyen de communication, pour se rendre compte, si nous prenons la peine d'analyser l'essence, de ce qui est dit ou écrit, aussi long que soient ces discours, cela se résume à peine en une ou deux phrases ; le contenu de ce résumé n'ayant en lui même pas souvent grand intérêt... Pour preuve de l'inefficacité de ce verbe mort, je prendrai en exemple celui de nos jeunes enfants qui ont été soumis pendant de nombreuses années, tant dans le milieu scolaire, que dans leur environnement familial et culturel, à l'abondance de ce verbiage creux; ces enfants arrivés à l'âge adulte, n'ont produit que des générations d'incultes, d'ignorants, de béotiens, d'esprits frustres, grossiers, et d'une indigence affligeante... Croire après ce triste constat, que la démocratie, qui est l'expression de ce plus grand nombre, puisse être autre chose que la pire des choses, serait manifestement faire preuve d'un manque vulgaire de discernement. Une civilisation n'est jamais que le reflet amplifié, de l'état de conscience des membres qui la composent... Lorsque le dénominateur le plus commun à cette communauté est le plus médiocre, la civilisation qui en sera le reflet ne pourra pas avoir une autre apparence, ni une autre ambition, sauf à être profondément vaniteuse. Il y en a hélas aussi...
Pour magnétiser sans danger il faut avoir en soi la lumière de vie, c’est-à-dire qu’il faut être un sage et un juste... Voilà ici résumé ce que j'expliquais ci-dessus. Avoir la lumière de la vie n'est pas un don du hasard ou de la chance, il est le fruit d'une volonté, d'un intense, long et laborieux travail, et d'une pratique régulière des connaissances acquises, dont celles des vertus n'est pas des moindres. Le niveau vibratoire auquel accède celui qui reçoit ces lumières est de l'ordre du surhumain, ce qui dépasse les limites de la nature humaine organique, et s'il n'a pas les facultés supérieures pour en supporter les forces agissantes, alors il risque les délires et les déraisons que ce niveau vibratoire induira sur un esprit frustre, stérile et improductif. Eliphas Lévi, fort justement, nous indique que ce magnétisme n'est supportable que par le sage caractérisé par cette pensée juste en vertus. Car en vérité, il n'y a que lorsque l'on parvient à harmoniser la tonalité de sa pensée intellectuelle avec celle de sa pensée spirituelle, et cette pensée spirituelle avec celle de la Divine Providence, que se produit, lors de la méditation, cet alignement sublime qui permet de recevoir d'en haut cette fameuse lumière de vie, qualifiée d'illumination.
Elpihas Lévi confirme par ailleurs, dans cet extrait si porteur de véritables enseignements occultes, que cette harmonisation qui active le magnétisme n'est pas possible dans le cadre des passions, des désirs et des émotions, comme je ne cesse de le répéter tout au long des articles dans le Grand Œuvre d'Hermès Trismégiste. Les vibrations de basse intensité, subjuguent, fascinent, captivent, charment, hypnotisent ou obnubilent, mais c'est pour mieux faire tomber sa victime sous la domination et l'asservissement de cette séduction barbare et primitive du Destin. Ce magnétisme de basse intensité asservit, alors que le magnétisme de la lumière vive libère.
C'est d'ailleurs la démonstration que nous donnent les têtes frivoles et volages qui sont incapables, par faiblesse et paresse, de faire les efforts d'attention que nécessite un enseignement transmissible uniquement par le langage hermétique de l'analogie. Ce langage, qui, je le rappelle une fois encore, est celui des dieux et des intelligences tellement supérieures aux limites de l'intelligence du cavernicole velu, est le seul qui soit susceptible de nous permettre de hausser considérablement la tonalité vibratoire de l'intellect raisonneur. C'est par ce langage, et par les lumières de vie qu'il transmet, que nous pouvons espérer parvenir à cet état de la Haute Magie qu'est celui du Verbe Vivant ; celui qui exprime une pensée juste en vertus, correspondant à l'harmonie et à l'alignement que j'évoque dans cet article, et qui n'est accessible que pas la méditation, jamais par la réflexion.
Le magnétisme de la réflexion est un épuisement constant de l'énergie vitale, et donc un appauvrissement de ses facultés supérieures, et un asservissement par faiblesse aux lois de causalité du destin. Combien d'individus sur cette terre, font des choses parfaitement contraires à leurs sensibilités et harmonies profondes, simplement par manque de courage et de force pour sortir de l'ornière de la routine asservissante?...
Le magnétisme de la méditation, par le truchement d'une pensée juste en vertus, raccorde son officiant aux sources de l'inépuisable énergie de la source de vie, il en reçoit une régénération puissante, ainsi que la faculté d'en répandre certaines forces de rayonnement, qu'il devra savoir utiliser avec le discernement de la sagesse, cette intelligence vertueuse en action.
Ce magnétisme libérateur est celui de la Divine Providence.
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