Fables alchimiques 2

Dans son admirable et dense ouvrage des Fables égyptiennes et Grecques, Dom Antoine-Joseph Pernety nous délivre des clés infiniment précieuses provenant d'un grand maître Alchimiste.Dans le court extrait, provenant de son texte d'introduction à cet ouvrage, il nous indique un processus que nous retrouvons comme une constante, dans toutes les grandes traditions.L'être humain, de chasseur et cueilleur qu'il est lors de la naissance d'une civilisation, n'accède à la Connaissance que lorsqu'il pratique la première et la plus importante de toutes les sciences : l'agriculture.Pour nous qui sommes tellement familiarisés avec ce qui est devenu une industrie mercantile de plus en plus dévoyée, la banalité de la chose n'éveille que très peu de réflexion sur le sujet. Là encore, nous pouvons constater que la Nature nous dissimule sous le voile épais de l'ordinaire, l'extraordinaire.

Car, si nous prenons la peine d'y méditer, la Science agricole, outre qu'elle assure depuis les origines de l'humanité, sa survie, elle nécessite pour sa pratique que l'être humain, et sa génération, soit capable d'élever son entendement aux choses invisibles que sont les influences des astres et des étoiles.

Il ne suffit pas, après une longue et patiente observation intelligente, de découvrir que c'est la graine replantée qui donnera un nouvel épi d'épeautre, encore faut-il savoir à quel moment...

Car celui qui plante ses graines n'importe quand, récolte des nèfles à la saint-glinglin.

Alors, la première des Science a imposé à l'être humain de se tourner vers le ciel, afin de connaître la course du Soleil, celle de la Lune, les différentes saisons, les équinoxes (zodiaque), les périodes de pluies et de canicules, autant d'influences invisibles qu'il a dû apprendre à maîtriser, pour pouvoir se nourrir et nourrir sa famille.

C'est incontestablement pour cette impérieuse nécessité, que les grandes traditions théogoniques font reposer leur ontologie sur la maîtrise des astres et du zodiaque.

Nous pouvons constater, comme un phénomène invariable, qu'une civilisation naît réellement qu'à partir de la pratique de cette Science qu'est l'agriculture.

Comme nous pouvons, par analogie et suivant le précepte de la Table d'Émeraude, constater sur un plan plus bas que la civilisation, qu'un individu ne s'élève et ne peut s'élever qu'à partir du moment ou il s'intéresse à l'invisible et aux étoiles... Ce qui est en bas est bien comme ce qui est en haut et inversement, mais la quête de l'immortalité passe par ce qui est en haut, et non ce qui est en bas.

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Commentaires ------>

Il ne lui a pas fallu méditer beaucoup pour concevoir et se convaincre que le principe qui constitue son corps et qui l’entretient, était aussi celui qui devait le conserver dans sa manière d’être. L’appétit naturel des aliments le lui indiquait assez: mais il s’aperçut bientôt que ces aliments, aussi périssables que lui, à cause du mélange des parties hétérogènes qui les constituent, portaient dans son intérieur un principe de mort avec le principe de vie. Il fallut donc raisonner sur les êtres de l’Univers, méditer longtemps pour découvrir ce fruit de vie, capable de conduire l’homme presque à l’immortalité.Commentaires :