Cantique de Salomon 6

Exégèse du Cantique des cantiques de Salomon dans son aspect ésotérique et alchimique, par Jean Vauquelin des Yveteaux alchimiste normand (1651-1716)

Le Mystère occulte du Cantique des cantiques.

1.7 Dis-moi donc, toi que mon coeur aime : Où mèneras-tu paître le troupeau, où le mettras-tu au repos, à l’heure de midi ? Pour que je n’erre plus en vagabonde, près des troupeaux de tes compagnons.

La forme est l’epoux qui paist ses troupeaux dans les pasturages de la science et de la sagesse, où le midy regne, c’est à dire le soleil éclatte et éclaire dans la plus grande splendeur de sa gloire pour connoistre la vérité. Mais comme il y a une lumière fauce aussy bien qu’il y en a une véritable, prenés garde de vous laisser éblouir par l’éclat de la fauce lumière des choses particulieres, et pour l’eviter allés jusques à la source de la veritable.

Le mercure dit vif argent, l’or vulgaire ont leur lumière, qui éblouit d’abord les novices de cet art ; mais elle est fauce aussi bien que celle de tous les estres materiels specifiéz. C’est dans les tenebres qu’il faut chercher la veritable lumière ; elle y brille sous une apparence abjecte et meprisable, car elle n’y sautte pas aus yeus de tout le monde, y estant absorbée, liée et retenue trop fortement.

Ce midy peut estre aussy consideré pour la chaleur du feu qui fait reposer à midy cet epoux en le fixant ; et ce feu est celuy de nature, lequel agit en ce rencontre aussy bien et plus fortement que celuy de l’art. Et les troupeaus errants, qui sont les vegetaus et mineraus, nouris et entretenus par les eaus courantes, sont sous la conduitte des compagnons de cette eau celeste et spirituelle, après laquelle seulle l’épouse soupire, et dont elle est si empressée de se desalterer, pour s’y unir intimement accause de la verrtu ou lumière qu’elle contient.

Je salue la justesse du commentaire que fait notre alchimiste normand de ce verset si hermétique du Cantique des cantiques de Salomon. Je laisse le soin à chacun d'entre vous d'en élargir le propos par une judicieuse réflexion et méditation, il me semble qu'il n'est pas nécessaire d'y ajouter quoi que ce soit.

Alors, comme le dit si bien ce proverbe arabe : Dis quelque chose qui soit meilleur que le silence, sinon tais-toi !

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