Pymandre 6

Corpus Hermeticum: Pymandre.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset : 20 :

Je distinguai tout ceci dans ma vision, grâce à la Parole de Pymandre. Comme j’étais tout entier hors de moi, il me dit encore :

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset : 23 :

"Tu as vu dans le Noùs la belle forme originelle de l’homme, l’archétype, le principe originel antérieur au commencement sans fin." Ainsi me parla Pymandre.

Le regard de Pymandre qui pénètre au coeur de la Conscience d'Hermès est de même nature que la Lumière qui irradiait Moïse lorsqu'il était en contact avec l'Éternel. Seul un Initié de très haut rang peut supporter ce regard pénétrant sans subir une destruction totale. Et même dans le cas de cet Initié, la puissance considérable qu'il perçoit dans l'échange de ce regard (vision spirituelle), ne peut que lui faire sentir l'insignifiance qui est la sienne, et qu'il suffirait d'une infime variation dans le subtil dosage de la densité vibratoire, pour qu'il se volatilise complètement. Il faut une Foi ardente dans l'Amour infini de cette Puissance ultime, pour que notre grand Initié, conscient de la faiblesse de sa condition, tremble seulement devant cette réalité, sans pour autant céder à la peur panique. Par cette indication, le Corpus Hermeticum nous informe du niveau d'élévation qui est celui d'Hermès, et de la maîtrise des vertus qu'il pratique, et qu'il n'est pas raisonnable d'espérer croiser le regard de Pymandre sans avoir atteint les conditions qui permettent de survivre à cette épreuve. Cette redoutable épreuve est donc nécessairement l'indication d'un degré initiatique auquel le disciple peut espérer parvenir. Notons au passage, que le Corpus Hermeticum, comme le font les Tables de la Loi du Sépher de Moïse, part du point le plus élevé de l'évolution, pour descendre les échelons de l'involution.

Puis, quand il releva la tête... La transmission de la Connaissance se fait par la Lumière pénétrante du regard du Divin Créateur. Celui qui se trouve en situation de pouvoir l'accueillir, reçoit une énergie considérable celle des Pensées les plus Justes en vertus qui puisse exister. Et comme cette énergie est diffusée en fonction des capacités du contenant à les recevoir, lorsque le "plein" est fait, dépasser les capacités du contenant deviendrait forcément dommageable pour lui, c'est pourquoi après quelque temps d'un regard pénétrant, ce croisement de visions doit s'arrêter, ce que signifie : Puis, quand il releva la tête...

... je vis dans mon Noùs la lumière, composée de forces innombrables, devenue un monde réellement illimité... Pymandre, le Noùs, la parole lumineuse, vient de transmettre à l’une des progénitures du Divin Créateur, la révélation de sa filiation divine et des pouvoirs qui sont les siens, dont celui de la Vision globale qui est celle de l'âme-de-vie parvenue à se rendre aveugle à toute illusion, comme j'ai eu l'occasion d'en indiquer les principes dans l'article de la VOIX du SILENCE dans le Grand Œuvre d'Hermès Trismégiste. L'âme-de-vie (la Conscience, le Noùs individuel) a la faculté de s'harmoniser avec l'âme du Monde, celle du Kosmos si cher à Pythagore. Elle en a la faculté parce qu'elle est de même nature, comme il est d'ailleurs clairement indiqué, dans les Tables de la Loi du Sépher de Moïse concernant Adam dans sa forme la plus glorieuse : qu'il est capable de lire dans les Pensées de Lui-les-Dieux. Le début du Corpus Hermeticum ne nous dit pas autre chose, car comme il le précise plus avant : seul le semblable connaît le semblable. La Vision spirituelle globale d'Hermès lui fait découvrir l'Univers des forces innombrables qui sont autant d'Intelligences divines, comme j'ai eu à l'expliquer dans l'article concernant les Vers Dorés de Pythagore. Et le monde illimité est celui qui n'a pas de début ni de fin, c'est-à-dire celui de l'intemporalité et de l'immortalité.

...tandis que le feu, investi et subjugué par une force toute puissante, était ainsi parvenu à l’équilibre... Difficile avec les mots d'un langage étriqué de donner ne serait-ce qu'une vague idée de l'amplitude de la Vision d'Hermès et des manifestations du Feu Cosmique. Pour vous permettre d'approcher, même modestement ce qui est évoqué dans cet extrait du Corpus Hermeticum, comme d'ailleurs dans les Vers Dorés de Pythagore, le livre d'Enoch, la Voix du Silence, les Tablettes de Thoth et tant d'autres textes ésotériques au langage volontairement hermétique, je vous propose une lecture attentive sur l'aperçu qui suit, du Traité du Feu Cosmique que nous devons à un grand Initié Tibétain :

"Le corps éthérique, qui est une réplique exacte de sa contre-partie dense, est l'organe du feu actif ou radiant, et, comme c'est bien connu, le véhicule du prana. Sa fonction est d'emmagasiner la lumière et la chaleur rayonnante reçues du soleil, et de les transmettre, via la rate, à toutes les parties du corps physique. En conséquence, on s'apercevra à l'avenir, que la colonne vertébrale et la rate sont de la plus grande importance pour la bonne santé physique de l'homme, et que lorsque la rate est décongestionnée et saine, il y aura peu d'ennuis dans le corps physique dense. Lorsque le foyer physique brûle avec éclat, et lorsque le combustible du corps (rayons praniques) est bien assimilé, le corps humain fonctionne correctement.

La fusion de ces deux feux, qui est complète chez la personne normale et en bonne santé, devrait retenir l'attention du médecin moderne. Il s'appliquerait alors à faire disparaître toute congestion matérielle ou nerveuse, afin de laisser un libre canal à la chaleur intérieure. Cette fusion, qui est maintenant naturelle et habituelle chez tout être humain, était l'un des signes de réalisation ou d'initiation dans le système solaire précédent. De même que l'initiation et la libération sont marquées dans notre système solaire par la fusion des feux du corps, du mental et de l'Esprit, de même dans un cycle antérieur, la réalisation était marquée par la fusion des feux latents de la matière avec les feux actifs ou radiants, puis par leur union avec les feux du mental. Dans la période précédente, les effets de la Flamme divine étaient si lointains et profondément cachés, qu'ils étaient à peine perceptibles, bien qu'obscurément présents. On peut observer la correspondance chez le règne animal, où l'instinct maintient l'intuition à l'état latent, et ou l'Esprit adombre faiblement. Et pourtant, tout cela fait partie d'un tout divin.

Le sujet de la chaleur radiante des systèmes macrocosmiques et microcosmiques sera étudié en détail plus loin. Maintenant, nous ne traiterons que du feu intérieur latent :

a. du Soleil,

b. de la Planète,

c. de l'Homme,

d. de l'Atome.

Il faut se souvenir que dans les véhicules astral et mental, se trouve la contrepartie des centres situés dans le corps physique. Ces centres concernent la matière et son évolution. Une déclaration fondamentale peut être faite au sujet des feux internes du soleil, de la planète, de l'homme et de l'atome : Il existe dans le Soleil, dans la planète, dans l'homme et dans l'atome, un point central de chaleur ou (si l’on peut employer un terme aussi impropre et restrictif, une caverne centrale de feu, ou noyau de chaleur, et ce noyau central atteint les limites de sa sphère d'influence, son cercle infranchissable par un canal triple). L'essence divine qui pénètre l'univers entier, composé de millions de systèmes solaires, est captée par notre soleil et transmise sous forme manifestée jusqu'aux limites extrêmes de notre système solaire, afin que cette essence manifestée soit le sol de base pour la croissance, l'entretien et la destruction de nos mondes : cette essence divine est simplement le Nadam de notre philosophie yoguique : ce Nadam ou OM se manifeste ensuite en sept courants. Le non-manifesté est manifesté ou porté par les ramifications subséquentes. Ces courants sont les sept voyelles ou les sept notes. Ces sept voyelles ou notes doivent avoir une corrélation avec les sept mètres védiques, puisque dans le Vishnu Purana, Parasara décrit les mètres védiques comme les coursiers de l'essence solaire. Some Thoughts on the Gita. p. 74.)

1. Dans le Soleil

Dans le soleil, tout à fait au coeur de celui-ci, se trouve un océan de feu ou de chaleur, mais pas un océan de flammes. C'est une distinction qui peut-être, ne signifiera rien pour certains. C'est le centre de la sphère, le point de combustion interne le plus ardent, mais il n'a guère de relation avec les flammes ou gaz incandescents (quel que soit le terme employé) qu'en général l’on suppose exister, quand on pense au soleil. C'est le point d'incandescence le plus ardent, et la sphère objective de feu n'est que la manifestation de cette combustion interne. Cette chaleur centrale s'irradie dans toutes les parties du système au moyen d'un canal triple, ou par ses "Rayons d'approche" qui dans leur totalité expriment pour nous l'idée de "chaleur du soleil".

1. L'akasha, matière vitalisée, ou substance animée par la chaleur latente.

2. Electricité, substance à polarité unique, recevant l'énergie d'un des trois aspects logoïques. Pour exprimer ceci de manière plus occulte, substance révélant la qualité du Seigneur cosmique dont elle est l'énergie.

3. Rayons de lumière d'aspect pranique, dont certains sont maintenant reconnus par le savant moderne. Ils ne sont que des aspects de la chaleur latente du soleil s'approchant de la Terre, par une ligne particulière de moindre résistance.

Lorsque le terme "canal ou Rayon d'approche" est employé, il signifie cheminement de la radiation solaire du centre vers la périphérie. Ce qui est rencontré pendant cette approche – tel un corps planétaire, par exemple – sera affecté de quelque manière par un courant akashique, un courant électrique, ou un courant pranique, mais tous ces courants ne sont que les feux internes du système si on se place à un point de l'espace universel, et non de l'espace solaire. Il est donc évident que cette question du feu est aussi complexe que celle des rayons. Les feux internes du système solaire deviennent externes et rayonnants si on les considère du point de vue d'une planète, tandis que les feux internes de la planète seront ressentis par l'être humain comme un rayonnement, exactement comme les émanations praniques de son corps éthérique seront ressenties, par un autre corps physique, comme un rayonnement. Ce qu'il faut saisir c'est que tous ces aspects ont trait à la matière ou à la substance, et non au mental ou à l'Esprit.

2. Dans la Planète

Tout au coeur de la Planète – d'une planète telle que la Terre par exemple – existent des feux internes qui occupent la sphère centrale, ou cavernes centrales qui – étant pleines d'un feu incandescent – rendent possible la vie sur le globe. Les feux intérieurs de la Lune sont presque éteints et, en conséquence, elle ne brille pas, si ce n'est par réflexion, n'ayant pas de feu interne susceptible de se mêler, de se fondre à la lumière extérieure. Ces feux internes de la terre agissent, comme pour le soleil, par trois voies principales.

1. La substance productive, ou matière de la planète, vitalisée par la chaleur. Cette chaleur et cette manière jouent ensemble le rôle de mère pour tout ce qui germe, et de protecteur de tout ce qui vit dans ou sur cette matière. Cela correspond à l'akasha, la matière active vitalisée du système solaire, qui nourrit tout, ainsi qu'une mère.

2. Le fluide électrique, un fluide qui est latent dans la planète mais encore peu connu. Le terme "magnétisme animal" le décrirait peut être mieux. C'est la qualité spécifique de l'atmosphère planétaire, ou son cercle infranchissable. C'est le pôle opposé du fluide électrique solaire, et le contact de ces deux fluides, ainsi que leur manipulation correcte est le but – peut-être encore non reconnu – de tout l'effort scientifique actuel.

3. L'émanation de la planète que nous pourrions appeler Prana Planétaire. C'est à cela que l'on fait allusion lorsqu'on dit que Mère Nature donne la santé, et c'est ce que recouvre le cri du médecin moderne, lorsqu'il dit avec sagesse "Retourner à la Terre". C'est l'émanation fluidique de ce prana qui agit sur le corps physique, mais dans le cas présent, pas par l'intermédiaire du corps éthérique. Il est simplement absorbé par la peau, et les pores sont sa ligne de moindre résistance.

3. Dans l'Homme

Au bas de l'épine dorsale sont cachés les feux du système humain, ou feux internes du Microcosme. Ce centre est placé à cet endroit, et de là, ses radiations partent par trois canaux que l'on peut distinguer le long de l'épine dorsale.

1. La chaleur du corps, canal suivant lequel la chaleur est irradiée, et qui a pour but de réchauffer la structure physique. Cette vitalisation de la matière dense trouve sa correspondance dans l'akasha systémique, et dans la substance productive planétaire.

2. Réceptivité Nerveuse. C'est le fluide vitalisant ténu qui s'applique à stimuler les centres nerveux, et engendre une réaction électrique de contact entre les nerfs et le cerveau. Il faudrait, à l'heure actuelle, étudier ce fluide de plus près. Il correspond à l'électricité systémique, et à l'électricité planétaire.

3. Emanation Pranique. L'émanation qui, par le canal du corps éthérique, correspond chez l'homme au prana solaire et au prana planétaire. Elle apparaît surtout dans l'aura de santé, et n'a rien à voir avec des qualités magnétiques, telles qu'on les interprète habituellement, lorsqu'il s'agit de la personnalité ou de l'homme envisagé comme unité. Je répète ceci car il est absolument indispensable qu'aucune confusion intellectuelle n'existe entre le magnétisme d'une part, qui est une émanation spirituelle, et d'autre part cette émanation qui est purement animale. Il serait sage de faire remarquer ici que cette triple manifestation est présente aussi dans le corps astral et mental, en rapport avec la substance de ces corps. Nous pourrions dire que ce feu, dans sa triple manifestation, représente la totalité du feu essentiel, ou vie active du troisième Logos. Il faut garder soigneusement à l'esprit, que la manifestation du travail des trois Logoï, est l'expression du mental de quelque Entité Cosmique. De même, les sept Entités planétaires, les sept Hommes Célestes, sont sept Logoï (aussi des Etres cosmiques) qui, dans Leur totalité, forment le corps du triple Logos.

Nous avons donc :

1. Le Logos indifférencié – Entité cosmique.

2. Le Logos dans sa triple manifestation :

a. Le Seigneur cosmique de la Volonté Pouvoir

b. Le Seigneur cosmique de l'Amour-Sagesse

c. Le Seigneur cosmique de l'Intelligence Active

3. Le triple Logos, septénaire dans sa manifestation, c'est-à-dire les sept Logoï planétaires"

Je distinguai tout ceci dans ma vision, grâce à la Parole de Pymandre. Comme j’étais tout entier hors de moi, il me dit encore... Remarquons dans cette formulation l'indication précise qui nous est donnée d'une vision spécifique qui provient de la Parole de Pymandre, et qui positionne l'âme-de-vie au dehors de ce "moi" qui n'est rien d'autre que la prison des cinq sens de l'ego de la nature humaine organique. Petite lapalissade qui me semble-t-il a sa raison d'être : si Hermès perçoit la Parole de Pymandre, hors du "moi", c'est qu'il utilise des facultés "d'audition" qui sont nécessairement d'une autre nature que l'audition sensorielle. En vérité, ce passage du Corpus Hermeticum nous informe qu'Hermès en utilisant ses facultés spirituelles supérieures est en état de supraconscience, état qui lui permet d'avoir accès à la vision spirituelle et à l'entendement de la Parole de Pymandre, le Logos de la Création dont je donnerai prochainement quelques explications.

"Tu as vu dans le Noùs la belle forme originelle de l’homme, l’archétype, le principe originel antérieur au commencement sans fin." Ainsi me parla Pymandre... Que dire après une telle description si profonde, si simple et si riche ?

Beaucoup de choses en réalité, tant cette formulation est si riche d'un Enseignement occulte. Mais cet article a déjà dépassé les limites que je m'impose pour ne pas rendre sa lecture trop fastidieuse. Je laisse donc à chacun le soin de se laisser pénétrer intuitivement par les lumières de ce dernier extrait, j'aurai l'occasion, lors de prochains articles d'approfondir d'une manière ou d'une autre la sophistication qui se dissimule dernière une trop grande simplicité qui pourrait le rendre par trop ordinaire et sans grand intérêt.

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Commentaires ------>

Puis, quand il releva la tête, je vis dans mon Noùs la lumière, composée de forces innombrables, devenue un monde réellement illimité, tandis que le feu, investi et subjugué par une force toute puissante, était ainsi parvenu à l’équilibre. Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset : 22 :

À ces mots, il me regarda quelque temps en face de façon si pénétrante que je tremblai à son aspect. Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset : 21 :