La Bhagavad Gita 3

La Bhagavad-Gita est une oeuvre de métaphysique et de morale, Brahmavidya et Yogasasstra, science du réel et art de l’union avec le réel. C’est une discipline rigoureuse qui prépare et purifie l’intellect pour lui permettre de percevoir les manifestations des lumières de la vérité. L’âme ainsi illuminée agit alors comme un citoyen du royaume de Dieu.

Commentaires :

Dans ce deuxième extrait à l'introduction de la Bhagavad-Gita, il nous est indiqué qu'il s'agit d'une oeuvre métaphysique. Mais que devons-nous entendre par "métaphysique"?... La métaphysique est la science de l'être en tant qu'être et des vérités générales. C'est la connaissance des causes premières et des premiers principes, ceux qui par leur essence donne à la Création son universalité, et qui ne peuvent donc pas être autre chose qu'intemporels. Car une cause ou un principe temporaire ne concernerait que ce qui dépendrait du cercle provisoire et étroit de cet instant quelle qu’en soit sa durée. La métaphysique est par voie de conséquence ce qui dépasse la science physique, puisque cette dernière ne se concentre que sur ce qui est de nature temporaire et qu’elle a trop l’habitude de prendre cette illusion pour du réel.

Il nous est aussi indiqué, que la Bhagavad-Gita est une oeuvre morale... Qu'est-ce donc que la morale dont il est ici question... Dans son principe, la morale concerne des règles de conduite, soit individuelles, et alors il y a autant de morale qu'il y a d'individus pouvant prétendre à ces conduites ; soit collectives et alors cette morale sociale qui est sensée être commune à une même collectivité se manifeste uniquement par la loi. Ce qui distingue la morale individuelle de la morale collective : la première est constituée de règles que l'individu s'impose à lui-même, la deuxième est constituée de règles qui sont opposables à autrui. Discerner ces deux aspects de la morale permettent de distinguer ce que nous pouvons nous voir opposer dans l'ordre moral, et ce qui ne nous concerne pas, car faisant partie de la morale individuelle de celui qui voudrait nous estimer à l'aune de ses propres règles, et que n'étant pas fondé à le faire, nous aurons toujours la légitimité de les lui retourner comme étant ce qui ne concerne que lui, et inversement d'ailleurs.

Quant à la Morale d'une oeuvre métaphysique, il est maintenant aisé de comprendre que c'est nécessairement celle qui a cours légal dans l'intemporel et l'universel. Ainsi, ses règles sont forcément supérieures à toute autre forme de morale. Cette Morale-là, nous avons commencé à l'aborder petitement au travers des nécessités qu'impose une pensée Juste en Vertus. Elle contient déjà des principes invariables sans lesquels il n'est pas possible de sortir des limites étroites de l'ego et de ses cinq sens organiques et émotionnels. Je ne résumerai pas les précieuses indications qui ont été délivrées tout au long des articles dans le Grand Œuvre d'Hermès Trismégiste, elles sont toujours à la disposition, ce qui ne sera pas éternellement le cas, de ceux qui feront l'effort d'en pénétrer les subtilités. Je profite de cette présente étude sur la Bhagavad-Gita, qui aborde si judicieusement le sujet, pour dire que s'il n'est pas possible d'avoir une pensée Juste en dehors de la pratique rigoureuse des Vertus, il n'est pas davantage possible de pénétrer une oeuvre métaphysique sans un sens moral qui a la volonté de s'approcher autant qu'il sera possible, du sens Moral de l'universel. Et ce sens moral pour qu'il soit le plus élevé possible, doit reposer sur un corpus de pensées Justes en Vertus, cela me semble découler de la plus élémentaire cohérence...

Dans le présent extrait, il nous est indiqué que l'accession à l'oeuvre métaphysique qu'est la Bhagavad-Gita, doit se faire par la science du réel et l'art de l'union avec ce réel. Encore une fois nous devrons appliquer un des précieux principes de la Table d'Émeraude, qui révèle, et révèlera sans cesse, sa pertinence et l'universalité de ses principes. En la circonstance, il s'agira d'être capable de séparer le subtil de l'épais, le réel de l'illusoire. Rappelons pour une bonne compréhension des différents états qui nous préoccupent, que le réel est nécessairement ce qui s'approche le plus de la Vérité Absolue au point d'en acquérir une part plus ou moins grande d'intemporalité, car la Vérité Absolue, est immuable et éternelle, donc la quintessence et la Cause première du réel. Alors que ce qui est du domaine du temporel est forcément illusoire, car n'ayant qu'une durée de vie limitée ; ce qui est temporaire ne peut prétendre à incarner le réel, autrement que pendant l'illusion de sa courte vie, c'est-à-dire pas grand-chose au regard de l'Éternel Moment présent.

Cette union avec le réel, est une discipline rigoureuse nous dit fort justement cet extrait, car elle implique que nous soyons parvenus à activer durablement notre faculté de discernement, celle qui nous permet de discerner le "Bien " du "Mal", ce fruit de l'arbre de la Connaissance. En parvenant à discerner le réel de ce qui ne l'est pas, nous pouvons donc espérer faire l'union avec lui. Cette union n'est pas automatique, elle dépendra toujours de notre libre arbitre qui se manifestera par notre faculté volitive à ne recevoir que des pensées les plus Justes en Vertus ; c'est la condition incontournable pour obtenir un haut niveau vibratoire de notre morale, afin qu'elle puisse espérer entrer en résonance avec la Morale de l'oeuvre métaphysique. Lao Tseu dans une de ses admirables sentences a parfaitement résumé ce principe d'identification de sa propre morale avec la Morale universelle ou l'immoralité :

En se conformant à la vertu, on devient la vertu.

Mais si on pense au crime, on recueille la honte du crime.

C'est pourquoi l'action comme l'inaction traduisent l'invisible harmonie Ou la foi est totale, ou elle n'est pas.

La suite de cet extrait, par sa simplicité et sa cohérence, nous indique les conséquences, je devrais dire les bénéfices qu'il est possible d'attendre de cette pratique d'union avec le réel, je n'ai pas grand-chose à y ajouter, si ce n'est ce que j'ai déjà indiqué dans une de mes petites clavicules de la sapience :

AB – Les Connaissances, sont comme les ingrédients d’une pâtisserie. Vous pouvez tout avoir sur la table correctement dosé, sans le talent et le savoir-faire vous n’en ferez jamais un gâteau.

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