La Voix du Silence 3

FRAGMENT -1-

Qui veut entendre et comprendre la voix de Nada La "Voix Muette" ou la "Voix du Silence". littéralement il faudrait peut-être lire : "La voix dans le son spirituel", car le mot Nada est l’équivalent Sanscrit du terme Senzar. ’Le son muet’, doit apprendre la nature de Dhâranâ Dhâranâ est la concentration intense et parfaite du mental sur quelque objet intérieur de perception, accompagnée d’un complet isolement de tout ce qui appartient à l’univers extérieur, ou au monde des sens.

Commentaires :

Dans ce deuxième extrait de la Voie du Silence, il nous est révélé une des clés les plus subtiles de l'enseignement occulte et ésotérique : la Voix de Nada, la Voix muette.

Si vous vous souvenez du contenu des précédentes études, vous savez maintenant que la Création repose sur trois grandes puissances (le Ternaire Divin) que sont la Providence, la Conscience et le Destin. Que ces trois grandes puissances correspondent entre elles par le langage analogique, qui est similitude sans pour autant être identité, et qui veut que, par ce principe de similarité, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et inversement.

La Providence est l'état d'intemporalité des immuables Principes de la Divine Création. La Conscience a la faculté de recevoir et d'activer ces principes, selon certaines conditions et par déclinaison. Le Destin manifeste ces Principes en fonction d'une vision plus ou moins juste de la Conscience qui les exprime dans une forme spécifique. La Voix dans la sphère de la Providence sera l'expression des immuables Pensées du Divin Créateur en contingence d'être ; pensées qui sont en même temps la source de l'énergie vitale et ce en quoi cette énergie se résout dans son état ultime. La Voix de la Providence, par déclinaison nécessairement plus imparfaite, sera pour la Conscience ses propres pensées (patrimoine karmique), qui par nouvelle déclinaison deviendront la parole dans la sphère temporelle du Destin.

Lorsque nous avons abordé le sujet de la pensée Juste, selon la loi de Maât, nous avons pu constater que cette pensée, plus ou moins juste, était toujours à l'origine des manifestations dans la sphère du Destin. Cette pensée qui fait germer la manifestation est aussi celle qui est à l'origine du Logos de la création, comme le précise l'Évangile mystique selon Saint-Jean :

1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

Nous devons donc entendre, c'est le cas de le dire, par cette Parole non pas ce que nous entendons dans la sphère du Destin en tant que parole (bavardage bruyant et creux), mais une manifestation hautement vibratoire de la Pensée (énergie source) du Divin Créateur, ce que nous précise cet extrait par : la voix dans le son spirituel...

Il y a ici, depuis toujours, une importante source de confusion et d'égarement pour les ignorants et les profanes. Ceux qui ne se servent que de leurs cinq sens organiques pour nourrir leur intellect réduiront toujours, la "Voix" et la "Parole" à ce qui est pour eux le plus familier et le plus coutumier c'est-à-dire le son d'un organe corporel. Et ceux-là, pourront tendre, même très attentivement, leurs deux oreilles corporelles, ils n'entendront jamais la moindre "Voix", ni la moindre "Parole" ayant un son spirituel. Là encore, nous en revenons aux préceptes de la Table de d'Émeraude qui dit avec sa précision et sa rigueur intemporelle : Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie.

L'exercice qui nous est proposé dans cet extrait de la Voix du silence, n'est pas des plus faciles et va mettre à l'épreuve notre capacité à percevoir le subtil. Il va falloir, pour y réussir, que nous soyons capables de discerner ce qu'est cette Voix subtile, de celle qui dans l'épais nous sert de référence.

Bon, au risque de paraître appuyer lourdement par mes répétitions, je crois quand même nécessaire de le faire encore une fois. La Voix à l'écoute de laquelle nous devons nous mettre, n'est pas constituée par les borborygmes causés par le déplacement de l'air au travers de cordes vocales. Alors penseront certains comment ouïr cette Voix... Ici entre en ligne de compte une de nos facultés supérieures précédemment évoquées, je veux parler de la clairaudience. Si la voix habituelle se perçoit par les organes sensoriels appropriés, la Voix du silence se perçoit par la Conscience et l'écoute subtile qu'elle fait sur le plan spirituel. Comment reconnaît-on cette voix ? Dans la vie courante, chaque voix a une signature sonore particulière, qui fait que nous sommes capables d'identifier assez facilement un interlocuteur connu, d'un autre qui ne le serait pas par nous. Le processus est simplifié à l'extrême et n'exige que peu de capacité autre qu'auditive. Sur le plan spirituel il en est de même, mais à la différence que là il y faut la volonté d'écoute et la concentration mentale, ce que chacun est libre ou non de pratiquer, et il convient de savoir que la différence de tonalité ne se manifestera pas par des voix aux tessitures différentes, puisque la seule que nous recevrons sera en réalité notre propre voix intérieure, mais par des niveaux vibratoires différents de chacune de ses manifestations.

Pourquoi cette voix du silence est-elle notre propre voix intérieure, penseront certains... Ce à quoi je me permets de leur répondre que d'une part, elle est celle qui nous est la plus familière dans la tonalité et dans la langue la plus usuelle que nous utilisons, et qu'elle permet d'autre part, de véhiculer des connaissances qui sont dans les limites de notre capacité d'entendement. Imaginez que vous ayez la possibilité de vous trouver face au Divin Créateur et que vous ayez de surcroît le privilège de pouvoir lui poser une question... Il conviendrait bien évidemment que vous profitiez de la circonstance pour lui poser la question la plus intelligente dont vous seriez capable, mais la plus grande difficulté ne serait pas dans la question, mais, compte tenu de votre faible capacité d'entendement (propre à la nature humaine), dans la façon qu'Il devra avoir de vous rendre le plus intelligible possible, une réponse qui nécessairement vous dépasserait... Nous avons le même problème lorsque nous devons répondre à certaines questions innocentes qui sont posées par des enfants. Ce n’est pas tant la réponse qui est difficile, mais la façon de rendre cette réponse intelligible pour eux et leur faible niveau culturel.

Cette "Voix" est donc notre propre voix intérieure, mais elle se différencie de notre voix par le fait qu'elle véhicule des pensées d'une intensité vibratoire (haute ou basse) qui la distingue de celle qui nous est propre et coutumière. Avant d'entrer dans les prodigieuses applications qu'apporte l'écoute de cette Voix dans le son spirituel, il convient de s'exercer d'abord à la distinguer d'une part, et d'autre part, lorsqu'on commence à y parvenir, à se mettre régulièrement à son écoute. C'est aussi l'enseignement que nous donne la suite de cet extrait.

Dhârana, la concentration intense et parfaite du mental doit se faire en dehors des objets du monde des sens. La formule paraît simple, sa pratique nécessite une longue persévérance, une volonté qui fait appel à la faculté de discernement de la Conscience, ainsi qu'à la première Vertu cardinale qu'est la Force ; ici la Force mentale de concentration sur des pensées spirituelles et non sur des pensées émotionnelles ou sensorielles.

Tout cela nous renvoie inévitablement à la pensée juste en Vertus, c'est-à-dire qui s'est la plus épurée des vices de la sphère du Destin. Dans une de mes petites Clavicules de la Sapience se trouve synthétisé ce principe d'une pensée juste en Vertus et de la dialectique qu'elle permet d'avoir avec les dieux :

719 – Le serment est le langage des dieux, il devient le nôtre lorsque chacune de nos paroles est aussi crédible qu’un serment. Alors seulement, les dieux nous parlent.

La Voix du Silence est donc celle qui s'active en nous lorsque nous parvenons à l'état de subtilité qui en permet sa manifestation, les "dieux" ou les puissances supérieures, ne perdent pas leur temps à entretenir commerce avec qui n'est pas digne d'eux. Parvenir par notre élévation spirituelle, la force de notre attention et de notre concentration mentale, à faire briller davantage notre flamme intérieure, voilà qui permet de nous rendre visibles aux puissances supérieures qui n'attendent que cet instant pour nous gratifier de leurs dons d'amour et leurs lumières de connaissances.

Mais avant d’y parvenir, soyez convaincu qu’il y a du boulot !

A chacun selon ses mérites.

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