Fables alchimiques 7

Dans cet extrait, Dom Antoine-Joseph Pernety nous parle de ces chimistes vulgaires, ceux qui justement sont les rejetons abâtardis de cet Art des arts qu'est l'Alchimie. Les chimistes vulgaires, ou les souffleurs comme les appellent les véritables alchimistes sont aussi les adeptes ce que le bon Dr. Rabelais appelait : la science sans conscience. Ils sont guidés par la soif et la fièvre de l'or, dans son aspect le plus cupide qui soit. Cet or n'est pas l'or des sages, mais celui qui donne la folie à tous ceux qui en font leur idole.

Cette chimie vulgaire et cupide, peut légitimement s'enorgueillir de trouvailles et de résultats sur le plan le plus dense de la manifestation organique, mais elle a vendu depuis très longtemps déjà sa conscience contre un malheureux plat de mauvaises lentilles. Sa soif de l'or se traduit par sa préoccupation constante des profits qu'elle peut espérer tirer de ses recherches. Nous avons donc à faire à nos chimistes modernes qui concoctent des substances, pour l'essentiel parfaitement maléfiques, qu'ils offriront aux agriculteurs, tout aussi cupides de rentabilité, sous forme d'engrais, de pesticides, d'herbicides, insecticides tous terriblement toxiques pour l'être humain tant dans leurs manipulations (les agriculteurs étant la profession ayant le plus de cancers d'origine professionnelle) que dans leurs concentrations dans la chaîne alimentaire et le biotope écologique (pollution et stérilisation des sols et contamination des nappes phréatiques). Ces chimistes vulgaires à l'ardeur cupide, voulant être certains de pouvoir diffuser leurs productions vicieuses durablement, ont inventé une diablerie supplémentaire au doux nom d'OGM... Dont la firme impérialiste Monsanto, - qui n'est qu'une des composantes stratégiques de la guerre verte qu'instrumentalise depuis déjà plusieurs décennies le Pentagone dans le dessein d'une domination militaire, économique et alimentaire du monde -, détient l'essentiel des brevets de ce qui est actuellement autorisé, bien cavalièrement, à être mis sur le marché. Fabriquant les produits chimiques, sans lesquels ces semences n'offriraient aucun intérêt autre que celui de polluer durablement la planète, cette firme a déjà à son actif la pollution des principaux cours d'eau en France, mais probablement dans de nombreux pays, à cause du PCB, dont Monsanto a acheté en 1929 l'entreprise qui en a mis au point la fabrication industrielle, et qui depuis cette date l'a largement diffusé dans la nature avec les effets désastreux que nous commençons seulement à découvrir, et encore pour ce qu'on veut bien nous en dire...

Cette chimie vulgaire et cupide diffuse de nombreux produits toxiques phytosanitaires pour la conservation ou la préservation des récoltes, pour l'élevage des animaux notamment avec des hormones de croissance, dont une, autorisée aux USA, et qui avait pour principale fonction, de développer le pis des vaches laitières et l'accroissement de la production de lait qui en résulte. Principale conséquence de cette hormone miraculeuse : le développement des mammites avec une production importante de lait, mais contenant du pus... Nous devons encore cette géniale invention à notre firme de joyeux chimistes qu'est Monsanto.

Viennent ensuite d'autres acteurs non moins puissants de cette chimie moderne et lucrative, je veux parler des industries pharmaceutiques auxquelles nous devons tant d'ingénieuses découvertes qui se sont répandues dans l'agriculture sous forme d'antibiotiques et autres produits antiparasitaires. Là encore, non seulement l'utilisation intempestive de ces productions chimiques a eu pour conséquence de rendre tributaire le milieu agricole de ces firmes pharmaceutiques, mais en plus leur concentration dans la chaîne alimentaire a fait, qu'ils se sont retrouvés dans nos assiettes et qu'en croyant manger du poulet, pendant des années la population s'est gavée d'antibiotiques rendant la majorité de ceux-ci inefficaces pour cause de germes résistants.

Ces productions agricoles étant maintenant pratiquement transformées par l'industrie, cette dernière utilise à son tour les meilleures inventions de nos apprentis sorciers, soit pour les agrémenter sous forme de colorants, d'épaississants, d'exhausteurs de goût, de conservateurs et autres additifs alimentaires dont on sait aujourd'hui, que sur le nombre considérable qui est utilisé, peu on fait l'objet d'étude de non-toxicité, pour ne pas dire presque aucun. Et pour ceux qui ont fait l'objet de ces études, il y aurait beaucoup à dire sur la crédibilité de ces études, et les complaisances politico-administratives dont elles ont bénéficié pour obtenir une rapide autorisation de mise sur le marché. Chacun de ces produits pris séparément comporte une dose de toxicité connue, mais ce qui n'est pas connu, et qui ne figure pas dans les préoccupations des fameuses agences de surveillance sanitaires et alimentaires, c'est leurs interactions, entre des centaines voire des milliers de ces composants chimiques, que l'industrie agro-alimentaire dissémine dans ses préparations. À titre d'exemple, une simple pomme avant d'arriver dans l'assiette du consommateur a subi plus de 22 traitements chimiques...

Sans compter que ces substances finissent par contaminer l'eau dont les normes de potabilité ne prennent pas en compte la présence de ces additifs, molécules médicamenteuses et autres métaux lourds qui viennent s'y accumuler.

Ces bâtards de la chimie vulgaire, comme se plaît à les appeler ce cher Pernety, ne s'arrêtent pas en si bon chemin. La vénération du veau d'or est un culte qui exige une totale dévotion de la part de ses adeptes. Après avoir pollué l'environnement, les productions agricoles, les rations alimentaires, il était dans l'ordre des choses, dans le cadre des lois de causalité du Destin, que les consommateurs soient victimes de ces accumulations de poisons dans leurs assiettes (développement de cancers, d'allergies, de troubles fonctionnels et caractériels et ce, dès un âge de plus en plus précoce). L'état de santé étant une préoccupation prioritaire pour chaque individu, il n'était pas besoin d'être très perspicace pour deviner que ces malades pour cause de mauvaise hygiène de vie, mauvaise hygiène sociale, auraient la tentation d'aller chercher secours auprès de ces thérapeutes sous contrôle presque total de l'industrie pharmaceutique. Nos chimistes vulgaires parviennent ainsi, à contrôler la chaîne de vie de chaque individu, en le rendant tributaire, à tous les stades de son évolution et dés le plus jeune âge, de sa toute puissante industrie chimique. Ils ont bel et bien découvert la formule qui transforme le plomb des nécessités en or des colossaux profits financiers. C'est aussi devenu un puissant instrument d'asservissement des peuples au travers des dépendances qu'ont su constituer ces industries chimiques avec la complicité des gouvernements qui y trouvent leurs comptes, au travers des prélèvements fiscaux et sociaux qu'ils parviennent à faire accepter aux populations par les peurs qu'ils savent si habilement manipuler. Le budget de la sécurité sociale en est la plus criante démonstration. Prélever autant de richesses qui finiront pour l'essentiel dans les poches des industries pharmaceutiques (chimiques), qui n'ont pas pour ambition de guérir, elles ne sont pas folles, mais simplement de soulager en créant au passage un phénomène de dépendance au remède sensé guérir, ce qui est loin d'être le cas de plus de 70% des médicaments utilisés. Nos pays occidentaux n'ont jamais été si développés, si riches, ayant une suffisance alimentaire, une hygiène de vie incomparable à tous les autres pays, un système de prévention, de soins et de "santé" très sophistiqué, mais ce sont aussi les pays où il y a le plus de malades qui consomment des quantités ahurissante de médicaments... Et pourtant, devant ce simple constat de bon sens, personne ne viendrait dire publiquement : cherchons l'erreur... Je ne suis pas très malin, mais je me dis qu'une civilisation qui prétend vouloir faire le bonheur des populations qui la composent, et qui obtient pour résultats une cohorte de drogués accros aux anxiolytiques, neurodépresseurs, somnifères, neuroleptiques, calmants et autres psychotropes, pour ne parler que des maux psychosomatiques, devrait s'interroger sur les fruits de si mauvaise qualité que produit cet arbre du bonheur...

Compte tenu de l'état de corruption de ces gouvernements, et de l'état de pollution de la planète, malgré les gesticulations internationales de ses dirigeants qui donnent l'apparence de vouloir y porter remède, histoire de masquer leur lourde responsabilité dans ce désastre annoncé, il ne faut pas se faire trop d'illusions sur la rédemption possible de nos chimistes vulgaires. Ils seront à l'origine des prochaines catastrophes écologiques, sanitaires, et alimentaires, dont la famine dans de nombreux pays commence à montrer le bout de son nez.

La mondialisation qui s'est faite sur la base d'un romantisme de façade de lendemains qui chantent pour le genre humain, va connaître les mêmes turpitudes que produit inéluctablement la sordide cupidité travestie, pour les besoins de sa cause, en angélisme humanitaire et faussement charitable.

Mais enfin en quoi consiste donc la différence qui se trouve entre la Chymie vulgaire et la Chymie Hermétique ?... Voilà une question d'une importance considérable, surtout pour les fervents adeptes de la Science Hermétique. Science hermétique qui se réclame d'une pensée juste en Vertus et qui ne peut se satisfaire des exactions d'une chimie vulgaire, sans âme et sans conscience, uniquement au service du vice et de la corruption. La réponse que nous donne l'auteur de ces Fables Égyptiennes et Grecques, est d'une parfaite simplicité, d'une pureté inattaquable et d'une éthique qui en fait la grandeur et la noblesse.

La première est proprement l’art de détruire les composés que la Nature a faits... Qui oserait contester le bien-fondé de cette affirmation, après avoir pris la peine de constater l'arbre à ses fruits, les civilisations à leur histoire et l'être humain à son parcours ? La chimie vulgaire n'est que pollution, visible ou hélas trop souvent cachée. Elle est la destruction que dissimule la lenteur de ses effets, donnant l'illusion, avant qu'ils ne se produisent, d'être un pseudo progrès pour l'humanité, alors qu'elle en est une calamité démontrée et sans cesse démontrable.

...la seconde emploie son agent doux et bénin. La Philosophie Hermétique prend pour matière de son travail les principes secondaires ou principiés des choses, pour les conduire à la perfection dont ils sont susceptibles, par des voies et des procédés conformes à ceux de la Nature... La Philosophie Hermétique s'efforce de connaître les lois de la Divine Providence, non pas pour essayer de les utiliser à des fins mercantiles étriqués, mais pour se plier à ses lois afin d'en devenir l'expression la plus pure. Ceci rejoint ce que j'ai déjà souvent évoqué dans les précédents articles du Grand Œuvre d'Hermès Trismégiste à savoir : que la Divine Providence se reçoit par adhésion volontaire, que le respect de ses lois implique que nous n'ayons pas la vanité de croire que nous pouvons changer l'ordre naturel des choses, et que par la connaissance de ses lois, nous améliorons notre propre perfectibilité au point de conduire à la perfection les trésors bruts que la Nature nous offre. Ceci n'étant possible que par la pratique des vertus en dehors de laquelle nous demeurons ignorants de ces Lois et de leur subtilité.

La Chymie vulgaire prend les mixtes parvenus déjà au point de leur perfection, les décompose, et les détruit... Encore une précieuse indication que nous donne notre guide dans cet extrait. La Science Hermétique, dans sa préoccupation de se maintenir en harmonie avec les Lois de la Divine providence, a une vision nécessairement homogène. À l'inverse, la chimie vulgaire, sans morale, sans éthique, et sans honneur, animée par l'ardeur cupide, comme celui qui caractérise dans les Tables de la Loi du Sépher de Moïse : Nahash, le serpent de la Genèse, a une vision hétérogène. Nous retrouvons bien là, ce qui distingue la Providence du Destin, et ce qui déterminera la priorité de l'une ou de l'autre sera la Conscience de l'alchimiste ou l'inconscience du chimiste vulgaire. Je vous laisse méditer ces deux versets du Sépher de Moïse dont le contenu vous révèlera l'incroyable intemporalité de cet Enseignement :

- 13°) Et-il-dit IHÔAH, Lui-les-Dieux, à Aîshah (la faculté volitive d’Adam) pourquoi-cela fis-tu ? et-elle-dit (répondant) Aîshah, l’orgueil-cupide (cette insidieuse passion) fit-délirer-moi, et-je-m’alimentai.

- 14°) Et-il-dit, IHÔAH, l’Etre-des-êtres, à-ce-vice-insidieux (passion cupide) puisque tu-as-fait cela, maudit sois-tu parmi-tout-le-règne-animal et-parmi-toute-vie de-la-nature-élémentaire. D’après-l’inclination-tortueuse-tienne tu-agiras-bassement et-d’exhalaisons-physiques tu-alimenteras tous-les-jours-de l’existence-à-toi.

- 16°) A-la-faculté-volitive, il-dit : le-nombre je-multiplierai des-obstacles-physiques-de-toute-sorte-à-toi, et-des-conceptions-tiennes : en-travail-angoisseux tu enfanteras-des-produits ; et-vers-le-principe-intellectuel-à-toi le-penchant-tu-auras-tien ; et-lui il-dominera-en-toi (s’y représentera symboliquement).

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