Le schisme d'Irshou 6

Le schisme d’Irshou.

Mais ici, je prie le lecteur de se souvenir qu’au moment de l’Histoire où se placent ces faits indéniables, l’ancien Monde, l’ancien Cycle fondé par Ram avait atteint un degré de culture scientifique peu ordinaire.

C’est pourquoi nous allons voir Irshou, avant de recourir aux armes, affirmer son opposition dans l’Intelligence pure et dans le domaine des Principes les plus transcendants.

Comme tous les schismatiques, tous les sectaires et tous les révolutionnaires du Monde, sauf de bien rares exceptions, Irshou fut un ambitieux, un impuissant à reconstruire ce qu’il voulait détruire, pour s’y substituer.

Combien il est difficile pour des esprits occidentaux "modernes", formatés par une tradition culturelle faisant remonter l'humanité civilisée à guère plus de 3000 ans avant l'ère commune, et encore, que dans de petites zones géographiques , - laissant le reste de la terre soit en friche naturelle, soit peuplée d'ancêtres simiesques -, d'imaginer qu'avant même qu'ils ne redécouvrent l'usage de la partie supérieure de leur bas intellect, de brillantes civilisations hautement développées, tant sur le plan des sciences appliquées, que dans le domaine d'une très haute spiritualité, aient pu rayonner sur une surface considérable de notre planète. Pourtant, il suffirait de faire sortir ces esprits des limites étroites d'une ignorance auto-entretenue et pérennisée par une transmission éducative dogmatique, pour qu'ils soient capables de donner une amplitude nettement plus large, sans être pour autant grandiose, à leur vision historique d'une terre déjà si ancienne. Croire que l'histoire de l'humanité se résume à nos malheureuses 10.000 dernières années, ce n'est plus être simplement aveugle, c'est en plus être profondément stupide. Mais pour paraphraser un adage populaire : avant nous le déluge... Et avant ce dernier déluge (environ - 12.000 ans), l'être humain, ou ce qui s'en approchait le plus dans le règne animal, n'était qu'une espèce de mammifère parmi d'autres sans que la moindre trace de ce que nous appelons civilisation, ne puisse lui être attribuée en dehors de quelques éclats de pierre taillée. L'ineptie de ce roman historique chimérique est pourtant démontrée ne serait-ce que par l'exemple des grottes de Lascaux, dont les fresques sont grossièrement estimées à environ entre 18.000 et 20.000 ans selon les datations et les études d'objets découverts dans cette grotte, sans même savoir si ces objets sont contemporains des fresques ou s'ils ont été apportés quelques milliers d'années après la réalisation de ces ornementations. La qualité esthétique des oeuvres de cette grotte démontre sans contestation possible, que leurs réalisateurs étaient tout, sauf des primates grossiers et incultes. L'extraordinaire modernité du tracé, dans sa pureté et son élégance, indique un niveau de conscience et des facultés intellectuelles particulièrement supérieures à celles de notre modernité actuelle. De plus, il est maintenant presque avéré, que ces peintures seraient en relation directe avec des connaissances cosmiques pouvant rivaliser en sérieux et précision avec celles qui sont actuellement les nôtres.

Comment croire sérieusement, que l'humanité, qui se manifeste par des périodes de cycles, avec naissance, croissance et disparition de civilisations successives, n'ait pas pu avoir, dans un temps nettement plus lointain à celui de notre vision culturelle actuelle, des civilisations aussi, et probablement plus développées, que celles que nous connaissons... Que restera-t-il de notre civilisation si sophistiquée, dans 100.000 ou 500.000 ans, après plusieurs catastrophes géologiques, climatiques ou environnementales ?... Qu'il suffise de s'imaginer ce que nous deviendrions si demain, brutalement, l'ensemble du système informatique qui gère le moindre des aspects de nos vies particulières et collectives, tombait durablement en panne ? L'ensemble de nos connaissances, qui se trouve concentré dans des bibliothèques, enregistré sur un mauvais papier rapidement biodégradable, ou sur des supports informatiques qui demandent tant de moyens annexes (matériels, logiciels, énergies, et comptabilités) pour être accessibles simplement à nos cinq sens organiques, n'offre pas une garantie de longévité supérieure à quelques siècles, alors que les connaissances de ces civilisations antérieures, qui sont parvenues à un très haut niveau de développement, nous parviennent encore après des dizaines de milliers d'années, pour servir d'interrogation et d'élévation à nos petites intelligences arrogantes. Il est en réalité moins ridicule et moins ignorant de croire que l'humanité a eu des civilisations lointaines très nettement développées, et qui plus est, dont le niveau de développement était tel, notamment en sagesse et en science, que nous ne sommes même pas encore parvenus à pouvoir les égaler. Quoi qu'en pense l'opinion générale, qui n'est jamais d'une grande crédibilité, en prenant simplement l'exemple des ressources de la science informatique, qui se répand sous la manifestation d'une profusion d'objets dont l'utilité réelle est des plus discutable, celle-ci n'apporte pas à l'individu la possibilité de faire progresser ses facultés supérieures d'un iota ; ce serait même le contraire, si j'en crois le nombre croissant d'accros aux jeux vidéo, degré zéro de la culture, ou de cette grande entreprise de lobotomisation collective qu'est la télévision ; ou encore cette machine d'appauvrissement du langage que sont les téléphones portables et leurs SMS... Derrière la vaniteuse façade d'une pseudo modernité, se dissimule en vérité une dégénérescence continuelle de la partie la plus noble de l'individu, je veux parler de l'état de sa Conscience qui est le seul véritable critère de développement ; et comme l'état de Conscience d'une civilisation, n'est que le reflet des Consciences des membres qui la composent, cela permet de se faire une idée de la nôtre, de sa grandeur ou de sa petitesse.

Le cycle de Ram, après d'autres qui l'ont précédés, est le dernier en date à avoir atteint un degré de culture et de science si élevé, que Saint-Yves d'Alveydre, après le génial Fabre d'Olivet, a raison de considérer qu'il s'agissait d'une civilisation peu ordinaire. Le schisme d'Irshou, dans une telle civilisation, ne démarre pas par la violence, ce qui est l'ultime solution qui s'offre à l'ignorant inculte et grossier qui utilise ses muscles à la place de son cerveau, mais d'abord sous forme d'opposition intellectuelle sur des Principes transcendants. L'ontologie de l'empire de l'Agneau reposait indiscutablement sur ces Principes transcendants, c'est-à-dire totalement spirituels. Ce qui nécessite, comme j'ai déjà eu souvent l'occasion de l'expliquer dans de précédents articles de l'académie d'Hermès Trismégiste, une mise en harmonie vibratoire d'une pensée juste en Vertus avec la tonalité universelle des lois de la Divine Providence. La plus grande universalité de cette spiritualité résidant dans le fait de pouvoir expliquer de façon homogène les différences, sans jamais avoir la nécessité d'en exclure aucune. Cette spiritualité reposant sur ces Principes transcendants, et le qualificatif employé dans l'extrait qui sert d'étude à cet article, doit s'entendre dans le sens d'universalité, fait obligatoirement appel à l'intelligence la plus élevée, mais là encore, nous avons eu l'occasion, (pour ceux qui suivent attentivement et dans l'ordre de publication, les articles de l'académie d'Hermès Trismégiste) de voir que l'intelligence n'est pas une vertu en soi, car il peut y avoir autant d'intelligence dans le Bien comme dans le Mal, et Irshou en est la plus accablante démonstration. Donc, cette spiritualité reposait nécessairement sur la sagesse qui est l'intelligence en action au travers d'une pensée juste en Vertus.

Comme l'explique d'ailleurs admirablement la fin de l'extrait en exergue, l'intelligence d'Irshou était probablement très grande, aussi grande que celle des gardiens du Temple de la sagesse de la civilisation de l'empire de l'Agneau, mais avec la vertu en moins ; ce qui donne des philosophes dogmatiques ou sophistes en diable; des schismatiques qui s'enferment dans un intellect raisonneur uniquement orienté vers la sphère de causalité du Destin, et sa logique cartésienne stérile ; des sectaires d'une vision réductrice, hétérogène et discriminante, et des révolutionnaires, faisant appel aux archaïsmes les plus barbares des passions et des émotions des masses ignorantes et incultes, finissent par déchaîner des mouvements destructeurs qui invariablement dévorent ceux qui leur ont donné naissance...

Comme la suite de l'histoire va nous le révéler, lorsque l'intelligence cesse de se laisser guider par la vertu, elle perd rapidement en intensité vibratoire, et se coupe rapidement des lumières de la Divine Providence pour se retrouver aux prises avec les lois de causalité du Destin. En cela, l'histoire du schisme d'Irshou est par déclinaison dans l'humanité terrestre, la réplique de l'enseignement universel que nous donnent les Tables de la Loi du Sépher de Moïse au travers du péché originel et de la chute d'Adam.

Un autre enseignement subtil nous est aussi donné, en conformité avec les Lois universelles de la Divine Providence, celui qui veut que l'involution ne commence pas de rien, mais de l'évolution la plus haute, suivant le Principe transcendant de la Genèse qui veut que :

Ce-qui-sera, fut !

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