Carnet du Rémora page 6

La pensée la moins juste éloigne de la Haute Magie.

L'idée que peut se faire un profane ignorant de la Haute Magie est plus proche des manifestations des saltimbanques illusionnistes, ou celles de sorciers destructeurs que de sa réalité profonde et majestueuse.

Si pour le corps physique un geste juste fait la différence entre l'amateur et le professionnel, pour le corps intellectuel ce sera la maîtrise d'une juste réflexion causale qui distinguera le bavard frivole de l'expert ayant autorité. Pour le corps spirituel, la distinction entre le Mage et le sorcier, se fera sur la base d'une pensée juste en Vertus. Une pensée peut être juste dans l'involution comme dans l'évolution, seules les vertus d'une pensée juste orienteront celle-ci sur le chemin de l'évolution.

Le pouvoir négatif et nocif du sorcier s'exercera sur les forces subhumaines qu'il contraindra à le servir, avant qu'il ne finisse asservi par elles ; celui du Mage s'exercera avec le concours des forces surhumaines qui accepteront de lui apporter leur aide si l'oeuvre est conforme aux lois de la Divine Providence, tout en respectant son libre arbitre.

Ce qui distingue le Mage du sorcier est donc la Vertu et le vice, la première est don, générosité, libération et amour ; le deuxième est commerce, rapport force, cupidité et asservissement.

Claude Le Moal 5 Nov 2008

Note N° 36

Pour recevoir le flux des énergies supérieures qui sera véhiculé par les pensées d'une autre nature que celles du corps physique et intellectuel, la Conscience devra parvenir à la pratique de la méditation de façon constante. Cette méditation orientée "évolution" permettra à la Conscience de percevoir de l'âme-de-vie les vérités supérieures qui formes son corps éthérique. Comme l'âme-de-vie est en méditation profonde pendant la durée de l'incarnation, la Conscience qui est sa faculté volitive, n'entre en harmonie vibratoire avec elle qu'en utilisant le même mode d'expression : la méditation. Ce processus d'harmonisation et de purification est admirablement décrit dans le Cantique des cantiques de Salomon, avec le retour de l'épouse vers l'époux ; ou encore le fameux mariage dans les Noces Chymiques.

Ce n'est que lorsque la Conscience est en osmose vibratoire avec son âme-de-vie, que l'être humain retrouve ses aptitudes à la Haute Magie. Pour y parvenir, il faut nécessairement être sur le degré le plus élevé de l'échelle de l'évolution terrestre, ce qui suppose un haut niveau de Connaissance, et la capacité par la Conscience de dominer volontairement les attractions magnétiques de ses corps inférieurs. Ce n'est qu'en maîtrisant ces puissantes attractions qu'il est possible de pénétrer dans un nouveau champ d'expériences. Le plus sur moyen d'y parvenir consiste encore à suivre la voie qu'ont empruntée les sages les plus avancés dont les traces sont encore visibles dans la mémoire de l'humanité.

Méfions-nous de la mémoire, qu'elle soit celle de l'humanité ou celle d'un individu. Il y a la mémoire volatile et périssable de l'éphémère et de l'illusoire, et il y a la Mémoire des choses intemporelles et des lois immuables. Les traces qu'il convient de suivre sont bien évidemment celles qui revêtent ce caractère intemporel ; ce qui s'est le plus approché de la vérité, acquiert nécessairement une part d'intemporalité que nous retrouvons dans les vérités que nous ont laissés certains sages, et qui se révèlent vraies aujourd'hui, avec la même pertinence qu'elles avaient il y a 500, 1000 ou 10.000 ans.

Ceci pour la mémoire de l'humanité. Pour ce qui est de la mémoire individuel, chaque note du Rémora est indissociable des autres, qu'il convient d'avoir en mémoire pour qu'elle révèle sa cohérence et sa pertinence. Comme il convient de relier ces notes aux articles qui figurent sur le site du Grand-Oeuvre d'Hermès Trismégiste.

Note N° 37

Le premier domaine de connaissance auquel accède la Conscience sur la voie de l'initiation supérieure, est celui comprenant le principe des formes quelque soit le plan de manifestation. Cette connaissance amène la Conscience à percevoir la réalité de sa nature inférieure et son état d'imperfection, ou de perfectibilité, résultant du manque de maîtrise de ses facultés supérieures et de l'étendue de son ignorance.

Cet élargissement des champs de cette Conscience, par l'accession à ce domaine de connaissance, provoque son isolement de sa propre famille (famille héréditaire, de race, de culture ou de pensées), car si cette Conscience comprend aisément que le niveau d'évolution de ses semblables ne leur permet pas d'accéder à ce domaine de connaissance, l'ignorance de cette famille aura pour conséquence de considérer ceux qui la dépassent comme étrangers à elle, avec le sentiment de défiance et de crainte, émotions négatives, qui accompagnent cette incompréhension.

Cette Conscience qui s'élève par le résultat de son travail dans le corps spirituel, se verra insensiblement isolée et tenue en suspicion inamicale au sein de sa propre famille. Ce phénomène a été décrit par la petite histoire de la caverne de Platon qui en résume l'archétype...

Les deux seules choses que l'être humain, limité à ses formes physiques et intellectuelles, ne peut pas regarder en face sont : le Soleil et la Vérité. Aussi, lorsqu'il constate que certains en sont plus capables que lui, par des moyens qu'il croit ne pas avoir, il est dans l'ordre inférieur des choses qu'il développe à leur égard méfiance, jalousie et antagonisme.

L'épreuve de la Conscience qui s'élève commence avec la confrontation des pôles négatifs et positifs. Comme il est difficile de demander à celui n'ayant pas les connaissances et les capacités de comprendre ce à quoi il est confronté, c'est donc à celui qui sait qu'il revient de devoir gérer les antagonismes naissants. La difficulté n'est pas des moindres, car elle suppose, pour être surmonter, la pratique de qualités non plus instinctives, mais parfaitement contrôlées par la Conscience comme : l'humilité, la tolérance, la force de ne pas se laisser emporter par les émotions ; un sens supérieur de la responsabilité, celui qui consiste à ne se préoccuper que des autres ; une éthique du devoir de celui qui sait vis-à-vis de celui qui ne sait pas, et bien d'autres vertus sans la pratique desquelles, la tentative d'élévation se solderait rapidement par un atterrissage forcé.

Recevoir les richesses des lumières de la Divine Providence, élargit le champ des possibles de la Conscience, mais pour parcourir l'étendue de ce champ des possibles, la mise à l'épreuve reste incontournable. Cette mise à l'épreuve se fait par le don et le partage pratiqués avec mesure et discernement. Donner brutalement trop de nourriture à un affamé peut-être tout aussi préjudiciable que de ne pas le nourrir...

L'apprentissage de la sagesse est un art de transmutation de soi, dans un environnement inhospitalier propre à solliciter les facultés supérieures sans lesquelles cette transmutation n'est pas possible. Recevoir des vérités est un savoir sans grand intérêt. Seul la mise en pratique transforme ces vérités en Connaissances, c'est en cela que repose l'alchimie spirituelle comme l'indiquent les trois extraits suivants ayant fait l'objet d'articles dans le Grand-Oeuvre d'Hermès :

Koot Hoomi Lal Singh :

Le succès d’une tentative comme celle que vous proposez doit être calculé et basé sur une parfaite connaissance des gens qui vous entourent. Il dépend entièrement des conditions sociales et morales des gens vis-à-vis de ces questions les plus profondes et les plus mystérieuses qui puissent stimuler l’esprit humain les pouvoirs divins dans l’homme et les possibilités contenues dans la Nature...

Dom Antoine-Joseph Pernety :

Mais enfin en quoi consiste donc la différence qui se trouve entre la Chymie vulgaire et la Chymie Hermétique ? La voici. La première est proprement l’art de détruire les composés que la Nature a faits ; et la seconde est l’art de travailler avec la Nature pour les perfectionner. La première met en usage le tyran furieux et destructeur de la Nature : la seconde emploie son agent doux et bénin. La Philosophie Hermétique prend pour matière de son travail les principes secondaires ou principiés des choses, pour les conduire à la perfection donc ils sont susceptibles, par des voies et des procédés conformes à ceux de la Nature. La Chymie vulgaire prend les mixtes parvenus déjà au point de leur perfection, les décompose, et les détruit.

La Philosophie Hermétique est donc l’école de la piété et de la Religion. Ceux à qui Dieu en accorde la connaissance étaient déjà pieux, ou ils le deviennent (Flamel Hiéroglyp.). Tous les Philosophes commencent leurs ouvrages par exiger de ceux qui les lisent, avec dessein de pénétrer dans le sanctuaire de la Nature, un coeur droit et un esprit craignant Dieu ; un caractère compatissant, pour secourir les pauvres, une humilité profonde, et un dessein formel de tout faire pour la gloire du Créateur, qui cache ses secrets aux superbes et aux faux sages du monde, pour les manifester aux humbles (Matth. c. II.)

Note N° 38

Pour que la Conscience parvienne à se hisser dans son corps spirituel, elle doit d'abord lutter et surmonter les nombreuses difficultés dont celle qui consiste à la maîtrise des émotions, des désirs et des pensées asservissantes. Ces pensées hétérogènes impures viennent naturellement coloniser ses corps inférieurs. Ce n'est qu'après avoir surmonté volontairement ses épreuves qu'elle aura le contrôle de son libre arbitre grâce auquel elle pourra procéder à l'alignement de ses corps inférieurs sous l'autorité d'une Conscience s'exprimant dans le corps spirituel. Cet alignement, lorsqu'il sera stabilisé, lui permettra de découvrir la véritable nature énergétique (force vitale) lumineuse et intemporelle. Cette Conscience illuminée devient ainsi le maître de la sphère temporelle, ce qui ne veut pas dire pour autant qu'elle a la maîtrise totale que requiert cet éveil.

Dans l'Éternel Moment Présent l'augmentation sensible de l'intensité du nouveau rayonnement de la flamme de cette Conscience accédant à la sagesse, sera suffisant pour attirer l'attention de son Maître spirituel qui viendra l'accueillir au sein de son groupe de disciple. L'identification volontaire de la Conscience avec ce groupe et le Maître de celui-ci, ne peut donc intervenir que lorsque la flamme de cette Conscience se développe par la méditation lors d'un alignement stabilisé. Ce n'est que parvenu à cet état qu'elle peut espérer recevoir l'afflux des lumières de la Connaissance intuitive spirituelle.

Il convient ici de comprendre le rapport subtil résultant des Lois de la Divine Providence qui ne s'imposent jamais, mais se reçoivent par adhésion volontaire. Le disciple doit choisir librement et en fonction de ses affinités, son groupe et son Maître. S'il est en harmonie vibratoire (pureté, justesse et homogénéité de pensées), il sera reçu et par ce groupe et par ce Maître. Là encore, nous retrouvons l'application du remarquable principe énoncé par Grillot de Givry qui veut que : la noblesse de l'oeuvre requière la noblesse de l'oeuvrant. Un Maître ne peut pas recevoir dans son aura une Conscience qui n'exprimerait pas par ses pensées une juste et pertinente harmonie. Une Conscience n'ayant pas le niveau vibratoire (connaissances) suffisant pour être dignifiée par son groupe spirituel, ne pourrait prétendre à devenir sur le plan temporel le serviteur de ce groupe.

Il n'y a jamais de dérogation dans l'application des Lois justes de la Divine Providence ; chaque étape de l'évolution doit être correctement parcourue ; chaque difficulté surmontée ; chaque pas scrupuleusement franchi, ce n'est qu'à ces conditions que la Conscience parvient à se purifier et acquiert la dignité nécessaire à son admission par le Maître au sein de son groupe spirituel.

Si, à ce niveau d'avancement, certains se posent encore la question de savoir ce que sont ces groupes et qui sont ces Maîtres, alors il serait peut-être sage qu’ils reprennent le cheminement spirituel subtil depuis le début, car il est probable que les vérités qui doivent être reçues directement par une Conscience élargissant continuellement son champ de connaissances, ne l'ont pas été.

Une des règles de la lecture analogique veut que l’enseignement qui est écrit, véhicule aussi l’enseignement qui ne se reçoit que par induction vibratoire...

Note N° 39

Lorsque la Conscience stabilisée dans le corps spirituel a été reçue par le Maître de son groupe, commence un indispensable travail préliminaire pour qu'ils parviennent à se connaître réciproquement, et harmonisent leurs vibrations respectives. La lenteur des processus mentaux du cerveau corporel constituera une série de difficultés que doivent prendre en considération les instructeurs des plans supérieurs et la Conscience du corps spirituel. Pour parvenir à l'unification vibratoire capable de produire des effets relevant de la Haute Magie, il convient que ce qui était hétérogène redevienne homogène, d'où la nécessité de la sortie de l'individualité égotique pour rejoindre un groupe dans le cadre du service désintéressé. L'identification à ce groupe impose à la Conscience la construction d'une trame relationnelle la réunifiant à ce Tout cohérent. Cette trame se tisse lors de la pratique de la méditation d'une part, et par l'exercice de l'épreuve des vérités reçues d'autre part.

Pendant ce travail préliminaire, la Conscience devra surmonter ses difficultés avec Foi et dynamisme, calme et le parfait maintient de l'équilibre émotionnel. Considérer l'épreuve spirituelle comme un enrichissement, car elle demande l'activation de facultés supérieures, est toujours préférable que l'attitude qui consiste à renâcler devant l'obstacle. L'instructeur apportera toujours sa patience et sa compréhension, pour donner le temps nécessaire à la mise à niveau de cette Conscience, à la condition qu'elle manifeste, avec régularité, les efforts indispensables à son élévation.

Tout ceci se passe sur les plans subtils de la méditation profonde pouvant être à chaque instant, interrompue soit par des conditions défavorables du corps physique ; soit par des préoccupations émotionnelles du corps intellectuel ; soit par des réflexions de l'intellect raisonneur comme des préjugés, critiques, susceptibilités, craintes, orgueil... Ces conditions défavorables rendront impossible l'établissement correct d'une communication télépathique. Il est donc indispensable que la Conscience du corps spirituel surveille avec attention la stabilité de l'alignement de ses trois corps et s'applique à conserver sérénité, paix intérieure et agilité mentale.

Pendant ces travaux préliminaires, il est indispensable de s'efforcer d'atteindre à la pureté des motifs. Parvenir à l'équilibre du calme et de l'harmonie pour entrer dans le silence de l'apaisement mental. Cette maîtrise volontaire du calme déterminera le niveau vibratoire de la Conscience au-delà de la mort physique. L'agitation mentale et émotionnelle porte gravement préjudice à l'utilité que la Conscience doit apporter au groupe et au Maître de celui-ci. La confiance ne se décrète pas, elle se mérite. Le courant de communications télépathiques ne peut être établi et stabilisé qu'à la condition que le calme intérieur de la Conscience, dans sa vie incarnée, soit une règle constante. Les instructeurs des plans supérieurs peuvent ainsi atteindre cette Conscience qui se manifeste par un éclat lumineux inhabituel, et lui fournissent les moyens de percevoir, sur le mode subtil, la réalité de cette communication et de pouvoir y répondre comme il se doit.

L'incompréhension durable, par cette Conscience, aux messages qui lui sont adressés, engendre son inutilité pour les Maîtres se disposant à l'élever en dignité et compétence. L'égalité d'humeur, la pondération et l'équilibre intérieur, sont donc les conditions indispensables à une bonne réceptivité. Mais la Conscience doit aussi se familiariser avec la forme de manifestation de ces messages télépathiques qui se font selon le principe si difficile à comprendre sur le plan de la forte densité des corps physiques et intellectuels et qui est celui du PARLEUR SILENCIEUX...

La Conscience, pendant ces travaux préliminaires, doit concentrer sa volonté pour maintenir fermement l'alignement de ses trois corps, afin de ne pas permettre aux corps inférieurs de troubler la quiétude de sa méditation. Ceci nécessite la maîtrise de la pensée. Ce n'est plus la pensée qui s'impose, comme elle le fait pour le corps physique ou intellectuel, mais la Conscience qui choisit et détermine le type de pensées qu'elle accepte de recevoir. Comme le disait si justement le Maître Koot Hoomi Lal Singh : lorsque je pense aux choses humaines, je suis humain ; lorsque je pense aux choses divines, je suis divin.

Note N° 40

Une fois que la Conscience est entrée en contact avec les Puissances supérieures et que, par son effort constant à la méditation, elle devient sensible au Mental Universel, elle devra veiller à protéger les Connaissances constituées par l'accumulation des vérités supérieures subtiles ayant été perçues. Pour maintenir et développer la pureté de ce corpus de Connaissances, elle devra éviter d'y introduire des pensées inférieures en intensité vibratoire, et impure par la faible amplitude de leur justesse et vertus. La Conscience devra, après les avoir habilement discernés, exercer sa Force et sa volonté de les refouler hors de ce corpus spirituel, pour ne pas disperser son énergie vitale inutilement.

Au fur et à mesure que le champ de la Conscience dans le corps spirituel s'élargit, ce qui se produira grâce à la multiplication des contacts télépathiques avec les plans supérieurs, elle sera soumise à l'épreuve du discernement par l'obligation de procéder à des distinctions de plus en plus subtiles. Le simple discernement primaire du « Bien » et du « Mal » se verra nuancé par des variations allant du « Bien » relatif, au mieux possible, pour en arriver au « Bien » supérieur relatif pouvant aussi devenir un « Mal ». Processus de discernement qui s'appliquera de manière identique à la notion de « Mal ».

La faculté de discernement devra s'exercer aussi régulièrement que possible, avec rigueur morale et une précision accrue par la pratique et surtout par le croisement des vertus. Prenons l'exemple d'une Conscience dans le corps intellectuel : si pour cette dernière ne pas faire le « Mal » suffit à être « Bien », pour la Conscience du corps spirituel ne pas faire le « Bien », chaque fois que l'occasion lui en est donnée, n’équivaut à rien de moins que de faire le « Mal ». L'élévation morale et spirituelle du discernement est ici directement en rapport avec l'exercice positif du libre arbitre, et d'un plus grand sens de sa responsabilité. Responsabilité qui se manifestera sans préoccupation égotique, dans un esprit de tolérance, avec un sens de la mesure et de la Tempérance, conforme à cet aspect de la fameuse loi de Maât qui dit : trop de Maât n'est plus Maât.

Ces travaux préliminaires permettront à la Conscience de parvenir à discerner de mieux en mieux, ce qui provient du psychisme de la nature égotique, ou ce qui provient de l'intuition en communication télépathique. L'un est lourd, envahissant et bruyant, l'autre est léger, disponible sans s'imposer, et se manifeste par un délicat murmure à l'oreille de la clairaudience. Ce discernement subtil offrira la possibilité de résoudre les problèmes de responsabilité, par une utilisation correcte du mental et la production de pensées juste en vertus.

Distinguer ce qui provient du psychisme de ce qui provient de l'intuition éclairée, repose sur des critères assez simples à maîtriser. Les pensées du psychisme ont toujours un rapport avec les petites affaires personnelles de la Conscience dans le corps physique ou intellectuel. Ce qui provient de l'intuition éclairée (celle en communication télépathique lors de la méditation), sera toujours en relation avec l'activité altruiste du groupe. La Conscience, au titre du service volontaire et désintéressé, accomplira ce qu'elle considère comme de nobles servitudes lui apportant la dignité en rapport des responsabilités qui lui seront confiées.

Lorsqu'une Conscience accepte de remplir les obligations de ce service désintéressé, cela permet à son groupe de progresser, car le principe qui gouverne les lois d'évolution est celui qui veut que nul ne puisse s'élever s'il ne parvient pas à élever les autres. Ce processus d'élévation concomitant offre à la Conscience l'opportunité de franchir de nombreux échelons sur l'échelle de son évolution. Cette évolution résultant toujours de la mise à l'épreuve des vérités perçues.

Il convient de déduire et de retenir de ce qui précède, que la véritable intuition éclairée ne vient jamais nourrir des ambitions personnelles, de satisfaire des passions et désirs, et surtout pas d'épanouir un ego asservissant. L'évolution spirituelle de la Conscience est une libération.

Note N° 41

La Conscience doit être considérée comme l’ombre que projette la lumière de l’âme-de-vie.

Le rôle de la méditation est de parvenir à unir les vibrations de l’âme-de-vie avec celles de la Conscience pour qu’elles parviennent à communiquer. Cette communication repose essentiellement sur la synchronisation du niveau vibratoire. Lorsque la Conscience, par la la méditation qui est le moyen d’expression du corps spirituel, commence à répondre à son âme-de-vie, le fameux retour de l’épouse vers l’époux du Cantique des cantiques, le travail d’harmonisation peut se poursuivre par une plus grande profondeur de cette méditation. Car il en est de la méditation comme de toutes choses, elle est affaire de degrés et d’intensité.

Lorsqu’est atteint le degré de l’alignement et de la stabilité, le rayonnement de la flamme de la Conscience dans le corps spirituel est projeté vers le haut (qui ici n’est pas un endroit, mais un état). Le processus de réunification de la Conscience avec son âme-de-vie, - ce que l’ancienne Égypte identifiait par le Ka et le Ba -, ne s’effectue que graduellement dans la période de la vie méditative. Avant d’en arriver au stade ultime, que les Noces alchymiques qualifient de mariage, il y aura le long prélude des fiançailles qui verra l’approfondissement constant de la volonté de la Conscience pour parvenir aux Noces de sa transmutation.

Avant que la Conscience puisse percevoir les subtiles et délicates réponses de l’âme-de-vie, elle doit d’abord réduire considérablement le tumulte des basses vibrations des pensées-formes inférieures. Ce tumulte se traduit par un détournement de concentration de l’attention de la Conscience sur les pensées subtiles au profit du fort magnétisme des pensées-formes épaisses, dont le pouvoir attracteur aura pour effet de détourner une partie de l’énergie vitale qui est essentielle à la Conscience, pour maintenir la cohésion de sa méditation sur le plan éthérique.

Cette communication méditative se différencie de la réflexion des pensées-formes inférieures non par l’intensité du vacarme, mais par l’intensité de son niveau vibratoire grâce auquel elle accède à la forme télépathique et intuitive. La Conscience ne peut pratiquer cette forme de communication qu’en y concentrant toute son énergie spirituelle et qu’après l’instauration du silence et de la stabilité de l’alignement du le corps spirituel. Ce n’est que dans ces conditions que la Conscience parviendra à une écoute d’autant plus fine qu’elle contrastera avec le tohu-bohu de la réflexion intellectuelle et raisonneuse, et son déluge de verbiage creux. Distinguer dans le brouhaha des pensées-formes inférieures, le délicat murmure de la voix du silence qui est le propre de la télépathie, demande l’activation totale de la clairaudience, une des épreuves de la Connaissance.

Autant la communication inférieure est abondante, inconsistante, stérile, envahissante et épuisante ; autant celle des états supérieurs sera toujours simple et élégante, synthétique, profonde, riche de formidables potentialités ; volontairement discrète et réservée et puissamment fécondante et régénératrice.

Note N° 42

Avant que la Conscience ne parvienne à percevoir cette forme de communication, il faut d’abord qu’elle en conçoive la possible réalité. Avant que le téléphone n’existe, il a fallu la Foi de certains qui pensaient que la chose fut possible même si aucun précédent ne pouvait venir valider cette conviction. Il faut ensuite qu’elle se libère de la domination totalitaire de la forme bruyante et tumultueuse si prompte à dénigrer tout ce qui la dépasse. Enfin, il faut qu’elle s’exerce à la pratique régulière de l’élévation de son niveau vibratoire pour parvenir à une synchronisation spirituelle que doit avoir celui qui écoute avec celui qui parle.

La Conscience du corps spirituel souhaitant se mettre en phase avec les nécessités de cette communication télépathique, devra le faire par la concentration d’un état de méditation, l’identification à des pensées juste en vertus servant de support à cette méditation. Cette dernière deviendra d’autant plus profonde et féconde que l’épuration du corps spirituel l’aura débarrassé du tumulte chaotique des pensées-formes issues du corps physique et intellectuel. Cette épuration volontaire, épreuve nécessitant endurance, force, courage et humilité, procurera à la Conscience du corps spirituel, de plus en plus de pensées juste en vertus, fortement vitalisées en énergie éthérique, et grâce auxquelles elle pourra progressivement s’élever. Ce corps éthérique est essentiellement structuré de pensées-formes supérieures dont la caractéristique première est d’être le plus juste en vertus qu’il soit possible.

Une méditation sur ce qui précède, permettra de saisir les étroites corrélations qu’il y a entre les pensées-formes inférieures stériles, dont les basses énergies ne produisent que tumulte, fureur et égarement, et celles des pensées justes en vertus recevant les puissantes énergies subtiles, seules capables de générer les «formes» éthériques les plus pures, celles justement ayant la faculté d’établir une communication télépathique avec les autres formes de même nature.

Ce que la méditation peut produire de plus élevé, repose sur la pleine activité de la pensée juste en vertus. Tous les exercices annexes et accessoires, par exemple le contrôle de la respiration, n’ont pas d’autre objet que de faire cesser ce tumulte intérieur et l’instauration de la sérénité et du silence. Croire que cela suffit pour être en phase avec les rythmes vibratoires les plus élevés, est une profonde ignorance donnant lieu à de graves égarements. Un corps éthérique est d’abord et avant tout vitalisé par la pensée, comme le sont les corps (formes) inférieurs. La Conscience qui veut s’élever dans un corps éthérique, doit procéder comme elle l’a fait pour les autres corps. Elle doit s’identifier à des pensées de plus en plus juste en vertus.

Si la Conscience du corps spirituel dépend de la qualité, de la force, de l’harmonie des énergies-pensées qui lui donnent forme, il en sera de même pour le corps éthérique lorsqu’il focalisera en lui les substances et courants de forces de cette nature éthérique.

Chaque corps doit recevoir les nourritures appropriées à son développement, s’il est aisée de trouver ces nourritures pour le corps physique et intellectuel, c’est déjà une tâche bien plus difficile pour le corps spirituel, et l’épreuve devient surhumaine pour ce qui est du corps étéhrique, c’est un des fameux travaux d’Hercule, celui qui consiste à aller cueillir les pommes d’or du jardin des Hespérides.

Carnet du Rémora Page - 7 ------>