Au profond des rumeurs enfumées
Tremble la sonorité d'un accord de guitare.
Sur le sol s'étale un anneau orangé
En son milieu se dessine l'ombre éparpillée
D'un mouvement gracieux.
Le corps drapé de ses rêves d'enfance,
Du rythme de sa mémoire
Des errances de sa race,
Les pieds nus, la gitane danse
Ses nostalgies, ses peurs et ses espoirs.
Sur ses yeux, le voile des paupières est tiré
Lentement, elle s'approche du feu qui consume son âme,
Le corps tendu comme une lueur de flamme.
Elle redresse les seins et ondule des hanches,
Tourne langoureusement et se laisse envahir
Se livre au plaisir sensuel de bouger en cadence.
Ses mouvements et ses gestes
S'enroulent au désir des notes de musique
La prennent par la main et l'entraînent si loin,
Par delà les remparts du sombre quotidien
Vers ce lieu intime, qu'elle seule connaît
Ce lieu aux accents mystérieux et secrets
Où se tissent et se trament
Au fil de ses rires et aux noeuds de ses drames
Les soleils rouges de ses passions.
Marybé février 1997