Aux ados...

et spécialement pour ma petite-fille Raphaëlle avec toute ma tendresse

Aujourd’hui, les chansons te dansent aux lèvres

Tu es heureuse, je le sens, puis ça se voit

Sous ton front fleurit une gerbe de rêves

La confiance, l’avenir et la chance sont à toi

Mais, il arrive et c’est étrange

Et, sans vraiment savoir pourquoi

Qu’en un instant, soudain, tout change

S’évanouissent tes élans de joie

Pensant que plus personne ne t’aime

Tu mets ton cœur en quarantaine

Ceux qui t’entourent ne comprennent pas

Voudraient t’aider,

Mais ils sont gauches et maladroits

Tu les aimes mais ils t’exaspèrent

Avec leurs défenses et leurs règles

Leurs soucis des bonnes manières

De ce qui se fait, ne se fait pas...

Alors, tu marmonnes entre tes lèvres

Comme une sorte de vague prière

Mon Dieu, faites donc qu’ils se taisent

Au lieu de sans cesse me dire

Mais voyons qu’est-ce que tu as ?

Pourtant, vois-tu, faut que j’te l’dise

Ce que tu ressens au fond de toi

Ce n’est que chose bien ordinaire

Si je le sais, c’est que j’ai passé par là

C’est une époque fort lointaine

Puisque me voilà grand-maman

Mais, vois-tu, fidèle à ma mémoire

Je n’ai pas oublié ce temps

Où rires et larmes, joies et peines

Ardeur, enthousiasme et peur

Se mélangent constamment

Si ton cœur tourne à l’envers

Et parce que si fort je t’aime

Regarde-moi, écoute-moi

Vois-tu, faut pas que tu désespères

Surtout, il ne faut pas t’en faire,

Cette période ne dure qu’un temps

Comme les nuages sont chassés par le vent

D’ici peu, tout ce que tu ressens s’envolera

Faut surtout pas que tu désespères

Faut juste que tu gardes confiance

En toi, c’est très important

Bien sûr aussi en tous ceux qui t’aiment

Vois-tu, ma chérie, c’est tout simplement

Ton enfance qui meurt à elle-même

Quand l’adulte n’est pas encore là.

Mamita Marybé