Noce de solitude

Cloué aux portes de ton regard, ce douloureux message:

J'ai si mal d'être seul et marche dans le brouillard

Ami, je ressens ce qu'éprouve ton âme;

Moi, dont le pas solitaire suit le souffle des hasards.

Mais même si les reflets de l'âge se profilent au miroir des doutes

Je veux croire en demain et poursuivre la route.

Viens, donnons-nous la main pour traverser la nuit,

Il me semble que déjà une étoile nous sourit.

Ensemble, si tu le veux,

Nous dépasserons le cap des habitudes

Détournerons les voiles frémissantes d'inquiétudes

Nos erreurs passées nous servirons de guide

Et nous tendrons nos bras vers l'inaccessible

Pour attraper au vol la magie des départs.

Forts d'avoir envoûté l'ombre de nos solitudes

Nous oublierons la peur d'une mort inévitable

Qui vient sans que jamais on n'en connaisse l'heure.

D'un unique regard, nous défierons les ornières sauvages,

Les détours hypocrites, les renoncements lâches

Nous fuirons les semblants, les trompeuses images

Et nous irons plus loin que permet l'espérance

Jusqu'au seuil rêveur de la lointaine enfance

Où sommeillent encore les élans de nos fièvres.

Comme l'arbre au printemps, nos corps frémiront sous le feu de la sève

Nos cœurs étonnés par la plénitude d'un amour renaissance.

Marybé 10 juillet 1998