Notre avion pour New York est à 10h10 du soir. Le shuttle Lorrie’s doit venir nous chercher à 20 h20. Nous avons du temps devant nous avant cette envolée.
C’est étrange, mais quand un événement est irréversible, je préfère le vivre immédiatement. Cet espace temps me semble être un leurre, comme si ce départ pouvait ne pas survenir, et cela ne m’est pas agréable. Puisque ce retour à la normalité doit obligatoirement avoir lieu, qu’il se passe au plus vite, sans vaine attente. Car la séparation d’avec ce qui m’a plu m’apporte toujours un léger sentiment que je ne sais trop comment définir sinon par le terme nostalgie.
Ce pourquoi je préfère que les retours de voyages se fassent le matin au réveil. On se lève, on passe à l’action, celle de faire les bagages, le moment est arrivé de passer à autre chose. Puisqu’il faut partir, partons. Ce départ-ci ne me mène pas vers des choses à découvrir, il me ramène vers du connu, du familier, il est sans surprises, ce qui bien évidemment ne m’apporte pas la même excitation, la même fébrilité, la même satisfaction.
Nous devons quitter notre studio pour 13 heures et cette fois encore la pluie est au rendez-vous. Le cœur n’a plus envie de s’offrir une ultime balade sous le parapluie et l’hôtel ne possède pas un salon confortable pour s’y réfugier afin d’y lire par exemple ou encore d’écrire. D’un commun accord, nous décidons d’appeler Lorrie’s afin qu’il vienne nous prendre en charge plutôt. Ces heures qui nous séparent du retour, nous les passerons au sein de l’ambiance particulière qui règne toujours dans les aéroports et que nous aimons. Observer ce qui s’y passe, c’est un spectacle en soi dont je ne me lasse pas. Il y a un départ pour Manille. Deux impressionnantes files de gens aux allures exotiques qui sont non avec des valises mais de grosses boîtes…. Que peuvent bien contenir ces colis ?
Le «San Francisco Airport» est magnifique esthétiquement parlant. Il est très vaste et j’ai trouvé amusant d’y voir un policier à vélo. Amusant aussi cet autre policier portant un casque sur sa tête qui lui utilisait un segway.
Je me balade et je découvre plusieurs vitrines exposant des œuvres d’art. Peu de boutiques, car elles se trouvent de l’autre côté, après les barrières de contrôle où nous aurons à passer dans cette machine qui a fait jaser, le fameux et indiscret scanner corporel.
Plusieurs restaurants spacieux, agréables et confortables. Dans l’un d’eux nous prenons un bon souper pour un prix plus que raisonnable. Jet Blue n’offre pas de repas à bord, vu les prix bas que la compagnie pratique. De plus, nous n’avons pas à payer de supplément pour longues jambes, car tous les sièges ont l’espace suffisant pour être assis confortablement.
Un coup d’œil au tableau. L’avion pour NY part à 11h22. Donc avec plus d’une heure de retard. Beaucoup moins long, sera ce voyage de retour. Environ 5 h et nous atterrissions en douceur À New York. Il est 7 heures du matin, pour nous seulement 4 heures et nous sommes le jeudi 25 mars. Nous allons prendre un déjeuner. Sandwich fourré d’une omelette au fromage et café corsé. Délicieux après ce vol de nuit.
A New York, l’avion pour Burlington part à l’heure prévue, mais nous attendrons plus de ¾ d’heure avant de pouvoir décoller. La porte de la soute à bagages a un problème nous explique le commandant.
Une petite heure de vol et nous voici à Burlington. Vite un allo à «Ali Baba» pour qu’il vienne nous chercher et nous mener à l’hôtel où est restée sagement notre fidèle Malibu. Maintenant, il nous reste à reprendre la route. Mon compagnon a dormi un peu dans l’avion et m’assure qu’il se sent en forme pour prendre le volant. Ok, alors en route.
Chaque tour de roue nous rapproche de notre «chez nous» et peu à peu je sens s’estomper ce voile de diffuse nostalgie qui m’habitait depuis hier matin. Bientôt, je vais retrouver ceux que j’aime les voir, les toucher, les embrasser. Je me sens mieux, je me sens bien et je me réjouis à l’avance car dimanche, suivant une tradition familiale, nous allons tous ensemble à la cabane à sucre, fêter le retour du printemps et l’anniversaire de Damy.
Nous voici arrivé au bercail. Damy nous apprend qu’elle a fait une chute le matin même soit jeudi matin. Les radios ont confirmé qu’elle a la jambe et le pied cassés… Ouf ne n’est pas trop grave, cela aurait pu être pire… Là voilà le pied et la jambe gainés de plâtre pour les 6 prochaines semaines… Heureusement, qu’elle prend la chose avec un grain de sel et que Mégane et Émérick sont 2 enfants autonomes et responsables.