Les yeux de la caissière

Ses yeux parlent bien mieux que peut le faire sa voix

Car ils semblent me dire, s’il te plaît écoute-moi

Je suis lasse, mon corps est fatigué

Je croise tant de gens au cours de ma journée

Qui rarement me voient, ils me regardent à peine

Pourtant, je suis comme eux, pourtant, je suis humaine

Machinalement, ils sortent leurs achats du panier

Les posent sur le comptoir et sans me regarder

Attendent que mes doigts jouent sur le clavier

Pressent les touches promptement, avec agilité

Car ils ont mieux à faire que de faire leur marché

Un trop bref merci, parfois du bout des lèvres

Un sourire sans chaleur ; peut-il être sincère ?

Puis, s’en vont rapidement, il ne faut pas traîner

Chacune de leurs minutes est fidèlement comptées

Il y a tant à faire, tant de choses à penser

Il est vrai qu’au sein de notre société

Le temps c’est de l’argent, faut pas le gaspiller

Alors, rapidement ils s’éloignent mais sans avoir pensé

Que peut-être un regard et quelques mots gentils

Un sourire du cœur offert avec amitié

Aurait fait éclore quelques touches de lumière

Des éclairs de bonheur aux yeux de la caissière

Marybé