Guérillero
Ses yeux dissimulés ont des reflets d'orage
Dévorent le visage qui se devine sous une étoffe noire.
Deux mains coléreuses se dressent comme des étendards
Crient leur rage aveugle face au monde sans justice,
Dénoncent l'oppression du faible qui ne peut se défendre.
À la tête du pays, des potentats imposent leur pouvoir.
Pour régner et trancher de façon arbitraire
Ils se sont investis de droits tentaculaires
Et gardent pour eux seuls un lot de privilèges.
Sous les cheveux de jais, son front est lourd
De volonté farouche, de luttes à mener
De luttes à gagner peu importe le prix qu'il lui faudra payer;
Disposé s'il le faut à recourir aux armes.
Pour atteindre son but, il est prêt à offrir
Le bien le plus précieux qu'un jour il a reçu,
Afin que ses frères de sang, de cœur et d'âme
Puissent se nourrir du pain de la victoire,
Que leurs yeux enfin découvre la fierté
D'un drapeau aux couleurs de l'espoir.