Et pourquoi pas Noël en octobre ?

La scène se passe début octobre dans un appartement qui croule sous un nombre incalculable de décorations de noël.

Deux personnages : Cynthia et Pierre. Ce dernier vient de rentrer après une journée de travail.

- Cynthia (d'une voix joyeuse): coucou chéri, ça gazouille ? Comment trouves-tu mon œuvre ? Ce n'est pas une belle surprise ? Je viens tout juste de finir. Tu tombes à pic. Il ne reste plus que les guirlandes lumineuses à placer au jardin et j'ai besoin de toi.

- Pierre ahuri reste sans voix

- Cynthia : hé ! Pierrot mio, ne prend pas cet air nono. Je ne te demande pas de me décrocher la lune mettant le ciel et les étoiles en émoi. Je te demande juste de m'aider à donner au sapin devant la maison l'allure et la tenue qu'il mérite.

- Pierre (quelque peu remis de sa surprise) : les lumières de Noël ? Ciel ! Je n'en crois pas mes oreilles ! Depuis quand Noël se célèbre en octobre ? Cette jolie fête aurait-elle changé de date ?

- Cynthia (qui se fait rassurante) : Bien sûr que non, Pierrotchounet, Noël est toujours le 25 décembre. Mais j'ai pensé que ce serait amusant de nous mettre dans l'ambiance dès maintenant. Le plaisir et la magie dureront plus longtemps. De plus, se conformer aux traditions, aux habitudes, c'est d'un banal désespérément. Un peu de fantaisie que diable ! Géniale mon idée hein ?

- Pierre (prudent) : Hum ! hum ! Géniale ? Cynthia mia sans vouloir te peiner je dirais plutôt que cette idée est à ton image et à ta ressemblance, donc un tantinet incongrue et farfelue.

- Cynthia (convaincue de l’excellence de son idée) : incongrue ! farfelue ! que nenni, mi amor. Te souviens-tu de l'an dernier ? Te souviens-tu de l'horrible froidure ? Rien qu'à y penser je suis congelée. Pénible de décorer le jardin quand l'hiver s'est montré le nez. Il ne s'était pas écoulé 5 minutes que nos doigts étaient devenus aussi dur que du bois ce qui nous rendait complètement maladroit. 5 minuscules minutes avaient suffit pour nous transformer en congères. Fallait être un tantinet débranché du ciboulot pour choisir délibérément de se mettre dans un tel état, non ?

- Pierre ne peut s'empêcher de sourire et de penser que sa Cynthia est une fille qui ne cessera jamais de l'étonner. Elle est souvent extravagante oui, mais au fond c'est ce qui la rend attendrissante.

- Pierre (attendri et qui semble convaincu) : bon c'est d'accord. Puisque cela te fait plaisir, je vais t'aider à accrocher ces fameuses lumières. C'est moins compliqué que d'avoir à décrocher la lune. Pis tu sais, je crois même que tu me l'aurais demandé je me serais fait un devoir de te contenter. Alors qu'en dis-tu ? Pas génial ça aussi ?

- Cynthia (souriant et un brin émue) : Pierrochounet je t'adore, tu es un amour. Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer. Mais, tiens j'y pense tant qu'on y est, à défaut d'aller décrocher la lune qui est parfaitement bien là où elle est, ce serait super sympa si tu voulais bien décrocher les tentures du salon...

Marybé novembre 2009