Le parc
Sous le règne de Louis XIV se développe une nouvelle science : l’horticulture. Le monarque, qui a déjà un potager, le juge insuffisant. Dès 1679, Louis XIV lance l’aménagement de celui qui va le remplacer. Jean-Baptiste La Quintinie, son jardinier, va le créer, aidé de Jules Hardouin-Mansart pour les bâtiments et terrasses. Les deux premières années, il coûte, rien que pour les murs qui délimitent le terrain, 177.000 livres par an. Les travaux durent jusqu’en 1685. Ce potager de neuf hectares a été construit proche de l’étang puant, une zone marécageuse vaste. On va drainer les lieux et remblayer ensuite avec la terre sortie lors du creusement de la pièce d’eau des Suisses et du Grand Canal.
Le potager est divisé en plusieurs zones. Au centre se trouve un bassin imposant, tout autour sont répartis des petits jardins. Les murs protègent le potager des éventuels voleurs, mais aussi du vent et permet de conserver la chaleur en journée. L’entrée entre le potager et la Pièce d’eau des Suisses, située juste à côté, est composée d’une grille en fer forgé, qui existe toujours aujourd’hui. Cette pièce d’eau, nous l’avons vu, sert au drainage du potager, qui produisait les fruits et légumes servis à la table du Roi. En 1682, Louis XIV fait bâtir des maisons pour son jardinier en chef, La Quintinie, et pour les autres jardiniers.
La Quintinie, voulant satisfaire son souverain, va créer un système de couche sourde permettant de garder la chaleur sur une culture. Une couche sourde est une culture enterrée au raz de la terre, sur une couche de fumier et parfois recouverte d’une chape de verre, afin de conserver la chaleur et donc d’optimiser la pousse des plantes. Ainsi, il parvient à faire pousser des asperges en plein mois de décembre et des fraises en avril ! Friand de figues, Louis XIV demande à La Quintinie de lui en faire pousser. Il va instaurer une figuerie, comme l’Orangerie, permettant d’en récolter de mai à décembre. Pour déplacer les sept-cents arbres de la figuerie, mais aussi les orangers, on utilise un système créé par Valentin Lopin, une sorte de chariot à roulettes. Le potager est une fierté pour Louis XIV qui aime s’y promener régulièrement, mais aussi une source de développement scientifique majeur en termes de botanique.
Plan du potager du Roy, par Pierre Aveline
Bientôt, on y cultivera des ananas et du café. Aujourd’hui, ces produits sont vendus sur le marché (tandis que ceux de Trianon sont réservés aux professionnels de la gastronomie) et le potager est accessible au public. Il a également accueilli, depuis la Révolution, plusieurs écoles, notamment l’Ecole Nationale d’Horticulture.
Source photo du potager : Paris Histoire