Kisokaidô: Kano - Etape 53

Utagawa Hiroshige - Série des 69 étapes du Kisokaido: Etape Kano (55ème estampe) (Kano)

© Trustees of the British Museum

Après Unuma, la route traverse une plaine et, après une dizaine de km, nous arrivons à l’étape de Kano. Tokugawa Ieyasu avait confié la ville de Kano à l’un des ses gendres avec mission de la fortifier et d’y construire un château. Le donjon brûla en 1728 et ne fut jamais reconstruit et au temps de Hiroshige, il ne reste du château que les fortifications que l’on voit (1) au loin derrière le petit restaurant (2) de bord de route. Un Daimyo dans son palanquin (3) et sa procession se sont mis en route, bordée par les pins (4). Sur le bas-côté, deux voyageurs (5) se sont agenouillés et ont enlevé leurs chapeaux en signe de respect. S’ils ne l’avaient pas fait, ils auraient pu être exécutés sur le champ par les samouraïs de l’escorte. Les premières éditions ont une gradation rougeâtre dans le ciel suggérant le matin, mais les éditions ultérieures ont une gradation bleue indiquant la fin de journée.

Gifu et le temple Inaba-sha tiré de "Kisoji Meisho Zue" ou album illustré des lieux célèbres de la route du Kiso (1805)

Le village d'Unuma (en bas à gauche) et Kano et son château (au fond à gauche). Dessin de Hiroshige dans Guide du Kisokaido publié en 1851

Et maintenant ?

Après Unuma, nous nous éloignons de la rivière Kiso que nous ne reverrons plus, même si le tracé de la route lui est parallèle. La route passe devant la base aérienne de Gifu, une des plus grandes du pays. Kano était la plus grande étape de cette partie du Nakasendo. C’est maintenant le quartier autour de la gare de Gifu et il ne reste rien de l’ancienne étape, détruite par un tremblement de terre en 1891, puis par les bombardements de 1945. Le temple Kano Tenman-gu au départ sanctuaire du château de Kano est le seul témoignage de la période Edo. Gifu, préfecture de la région est dominé par son château, reconstruit dans les années 1950. C’était un des châteaux qu’Oda Nobunaga avait conquis sur le clan Saito en 1567, mais très abimé après les guerres civiles, il fut démoli par les Tokugawa vers 1650.

Au nord de Gifu, se trouve la ville de Mino, centre de la fabrication du papier japonais traditionnel ou « washi », fait avec des fibres de murier. Le washi est fabriqué en hiver. On enlève l’écorce des branches qui sont ensuite mises à bouillir avec de la chaux pour se débarrasser de l’amidon et du tannin. Ensuite elles sont mises à tremper dans un ruisseau et toutes les impuretés restantes sont enlevées à la main. Puis elles sont battues et réduites en fibres et relavées. Ensuite les fibres sont mises dans une cuve et réparties sur des tamis en une couche égale, puis mises à sécher. Le papier japonais est très solide, plus proche d’un tissu que d’un papier occidental. Les washi sont utilisés comme papier pour impression, comme papier pour pliage (origami), pour faire les cloisons mobiles (shoji), des lampes, des boîtes, des ombrelles…..

Vue aérienne de Gifu avec les ruines du château de Kano

Le "haiden" (hall de prières) du sanctuaire de Kano Tenman-gu (1810)

Une vieille maison dans Kano

Donjon du château de Gifu

Fabrication du papier washi: les fibres sont réparties sur un tamis

Des feuilles de papier japonais

Des lampes en washi, papier japonais

Les shoji, cloisons mobiles en washi

Une ombrelle en washi

Vue aérienne de Gifu avec le Mt. Kinka-san