Géologie du tracé

Carte géologique à 1/50 000 Aix

et extrait de la notice

e5-4. Lutétien. Calcaire du Montaiguet et de Langesse.

Le Lutétien, entièrement lacustre, paraît présenter trois niveaux :

- Au sommet, calcaire de la butte de Cuques (60 m), blanc ou gris avec Planorbis pseudoammonius, Limnaea michelin, Strophostoma golfieri. La base est masquée par les alluvions de la vallée de l'Arc, et les relations avec les calcaires du Montaiguet ne sont pas visibles.

- La partie moyenne est formée par les Calcaires de Montaiguet (60 m), de teinte grise ou brunâtre, avec quelques lits marneux et ligniteux (route de Meyreuil) ; au sommet de cette partie moyenne, horizon marno-noduleux rosé très fossilifère au bord de l'Arc, au Sud du lieu-dit les Infirmeries (Planorbis pseudoammonius, Limnaea acquensis, Bulimus hopei, Phyllia), etc.

- Les Calcaires de Langesse (40 m) qui forment la base de l'étage sont séparés de ceux du Montaiguet par des lentilles d'argile ligniteuse parfois fossilifère

(Palette). Ils sont gris, avec quelques bancs noduleux. Cette formation, anciennement attribuée à l'Yprésien, se rattacherait plutôt à la base du Lutétien d'après R. Rey. On assimile au Calcaire de Langesse, la barre terminale du Cengle : calcaire gris avec bancs de meulières, surmontant des marnes grises. Toutefois, la découverte de faunes stampiennes (faune de l'horizon à Striatelles) par F. Touraine, près de Saint-Antonin, tendrait à faire attribuer ce niveau à l'Oligocène. Mais la mauvaise qualité des affleurements ne semble pas permettre d'affirmer la continuité des calcaires fossilifères stampiens avec la barre terminale du Cengle. Aussi a-t-on provisoirementmaintenu l'équivalence avec la barre de Langesse.

e3. Sparnacien.

Le Sparnacien comporte deux niveaux :

- Au sommet, argiles rouges (40 m) à débris d'oeufs d'Oiseaux ; cette formation comporte sur le plateau du Cengle un banc de poudingue à galets permo-triasiques.

- A la base, Calcaire de Saint-Marc (40 m) et du Cengle (e3M). La majorité des bancs sont pétris de prismes de calcite (débris de Microcodium) : les Characées

sont plus rares. Dans le rebord du Cengle, la couleur passe du gris au rose, surtout vers l'Est : les Microcodium entiers deviennent très nombreux surtout dans

les niveaux noduleux : corrélativement, l'épaisseur totale diminue très rapidement vers l'Est, montrant la proximité du rivage, La formation s'effile au Nord, au

voisinage de Sainte-Victoire.

Les Calcaires de Saint-Marc, anciennement considérés comme thanétiens, sont attribués par R. Rey, au Sparnacien. Étant donné la rareté des faunes, on est réduit à discuter le lieu de récolte des faunes signalées par Matheron il y a un siècle !

e2. Thanétien.

La partie supérieure est formée d'argiles et marnes rouges (100 m).

A la base, un niveau calcaire à Characées de quelques mètres de puissance est localement silicifié (Calcaire de Meyreuil, e2M). Cette assise, d'âge thanétien

(Physa prisca, affleure de façon discontinue au Sud de Meyreuil et dans le plateau du Grand Cabris ; elle disparaît en coin, à mi-hauteur du talus du Cengle, à l'Est de Beaurecueil.

e1. Montien.

Au sommet, argiles et marnes rouges généralement kaolino-illitiques (100 m). Au voisinage de Sainte-Victoire apparaissent des brèches (e1B) assez puissantes

(100 m), parfois discordantes sur le Crétacé supérieur ou le Jurassique. Ces brèches témoignent de l'érosion d'un pli venant de s'accuser, les éboulis

accumulés en glacis étant périodiquement recouverts par des limons de crues. Il semble que le rôle de la karstification dans la formation des cailloux ait été

important. L'aspect cariant des Microcodium apparaît dans ces brèches qui renferment, en outre, des lentilles de plusieurs mètres de long, uniquement formées par ces organismes. Les bancs de conglomérats du Montien apparaissent verticaux et déversés au Sud entre Beaurecueil et Saint-Antonin et mis en relief de façon spectaculaire par l'érosion des argiles encaissantes.

- A la base, on a le Calcaire de Vitrolles (e1V) gris ou rosé, à débris de Microcodium ; des structures pseudo-bréchiques y apparaissent fréquemment ; il

s'effile rapidement en direction du Sud.

De même, vers l'Est, au niveau de Châteauneuf-le-Rouge, le calcaire vitrollien disparaît au bas du talus méridional du Cengle, Il ne réapparaît qu'au NE de ce

plateau. On peut ainsi remarquer la faible dimension du lac vitrollien. Quelques petites Physes, analogues à Physa montensis, ont permis à Vasseur de proposer un âge montien pour le Calcaire de Vitrolles. On lui laissera cette attribution tant que la question du Montien en général ne sera pas réglée.

C8. Rognacien (= Danien).

L'étage comprend en général quatre formations principales et présente de nombreuses variations latérales de faciès.

C8g. Rognacien terminal, Poudingues de la Galante.

Au sommet, la série crétacée se termine, dans la partie orientale du bassin de l'Arc, par un épandage

important de poudingues (2 à 4 m) à éléments variés : grès, quartzites, quartz,

rares phtanites, calcaires jurassiques ou crétacés. La taille des galets diminue

nettement d'Est en Ouest. Cette formation est visible, sous la barre de Vitrolles, au

bord de la RN 96, derrière la ferme de la Galante. Le ciment gréseux contient des

minéraux lourds originaires de roches métamorphiques, identiques à ceux des Maures.

C8c. Argiles et grès supérieurs à Reptiles (100 m).

Cet ensemble, autrefois considéré comme éocène, renferme des oeufs de Dinosauriens (au Nord de Rousset et

à Roques Hautes). Des lentilles de conglomérats à éléments variés, identiques à ceux du poudingue sus-jacent sont visibles çà et là.

C8b. Calcaires de Rognac (30 m).

Cet ensemble de bancs calcaires à Characées, de couleur grise ou blanchâtre, commence souvent par des marnes grises plus ou moins

ligniteuses, Des intercalations d'argiles rouges se développent vers l'Est surtout à partir de Rousset. Les bancs calcaires montrent souvent une surface bosselée, ou même des hard ground dus à des courants sous-lacustres d'eaux limoneuses, après les crues.

A l'Est du Cengle, la barre de Rognac s'effile presque totalement ; les calcaires rognaciens, même avant érosion, n'ont jamais beaucoup dépassé vers l'Est

les affleurements actuels. Vers le Nord, on constate près de Roques Hautes, une disparition discontinue de l'assise au milieu des brèches.

La faune est presque identique à celle du Bégudien avec des Cyclophorus, Pyrgulirera, Bauxia, etc.

C8a. Argiles et grès inférieurs à Reptiles (250 à 300 m).

Ils forment au Nord de Fuveau, la base de la série rognacienne. Cependant dans la partie orientale du bassin de l'Arc à partir de Trets, étant donnée la convergence de faciès, la limite Bégudien - Rognacien devient imprécise dans la série monotone des argiles rouges à lentilles gréseuses. Dans les environs de Rousset, les grès, souvent pisolithiques, ont livré des ossements de Rhabdodon priseum et surtout de Hypselosaurus priscus. La fréquence des restes de ce dernier Dinosaurien lui font attribuer les oeufs découverts fréquemment dans les argiles ou les grès, voire dans les brèches, du Rognacien inférieur ou supérieur. Les plus beaux gisements se trouvent auprès de Sainte-Victoire, à Roques Hautes, au-dessus et au-dessous du calcaire rognacien, l'ensemble de la série passant localement à des brèches.

C7. Bégudien (= Maestrichtien) (300 m).

Argiles et marnes, rouges à lie-de-vin, avec des lentilles de grès grossier irrégulièrement réparties, passant sans limites nettes au Rognacien dans la partie orientale de la feuille. Par contre, dans la partie centrale du bassin de l'Arc (Fuveau) se développent des formations calcaires où l'on observe, de haut en bas :

- alternances de calcaires gris ou rosés à Characées et marnes grises également à Characées ;

- marnes grises souvent très calcaires et argiles rouges à lentilles gréseuses ;

- bancs calcaires (6 à 8 m) formant la crête nord de Fuveau (barre Saint-Roch) ;

- argiles violacées avec quelques intercalations calcaires ;

- grès fins ou grenus avec bancs à pisolithes (renfermant souvent des valves d'Unios) ;

- marnes grises avec quelques bancs calcaires à Characées ;

- bancs jaunes masquant le sommet du Fuvélien.

On observe entre Fuveau et Trets, un passage latéral très rapide des formations calcaires aux assises marno-gréseuses, développées dans la partie orientale de la feuille. Dans ce secteur, et plus à l'Est, à Pourcieux (feuille Brignoles), le Bégudien est discordant sur le Fuvélien et le Jurassique supérieur.

Au voisinage de Sainte-Victoire, le Bégudien prend un faciès conglomératique : les brèches peuvent atteindre 150 m d'épaisseur, formant en particulier une énorme lentille renversée sous le Portlandien ; les éléments provenant des calcaires portlandiens et valanginiens sont fréquemment cariés par des Microcodium. La faune du Bégudien, en dehors de quelques rares Unios, se réduit à des Gastéropodes parmi lesquels Viviparus beaumonti, Cyclophorus heliciformis, C. galloprovincialis, Lychnus marioni, etc.

C6b. Fuvélien (= Campanien supérieur).

Cet étage est représenté par des calcaires gris à Characées, en plaquettes ou en gros bancs, parfois un peu argileux, utilisés autrefois comme pierre à ciment. La faune est voisine de celle du Valdonnien (S. Taxy-Fabre) ; si la fréquence de certaines espèces est différente, il est possible que cela soit dû à des conditions de milieu localement différentes. On constate d'ailleurs vers l'Est, dans la région de Peynier et de Trets, d'importantes variations de faciès rendant imprécise la distinction entre Valdonnien et Fuvélien.

L'épaisseur normale de l'étage est de 200 m, mais peut atteindre 300 m dans le lambeau de Gardanne. Par contre, elle se réduit à 150 m vers l'Est, et tombe

même à 20 m au NE, vers Pourrières.

La faune comprend Campylostylus galloprovincialis. Melania praelonga, Viviparus bosqui, Cyclotus heberti, Corbicula cuneata. En plus de ces espèces, on trouve en abondance au Sud de Fuveau Corbicula concinna et Unio galloprovincialis. La surface de certains bancs calcaires est couverte de Corbicules, coquilles blanches côtelées ou de grands Unios nacrés. Plusieurs couches de lignites sont intercalées dans le Fuvélien. Parmi les végétaux aquatiques, on a déterminé des Nelumbium et des Pistia, les espèces terrestres étant représentées par des Conifères, Sequoia et Flabellaria, et des Fougères.

Des ossements de Crocodiles et des fragments de Tortues ont été également découverts dans le Fuvélien.

Les exploitations de lignite sont actuellement cantonnées dans la région de Gardanne, mais ont existé auparavant au NE du Regagnas (Trets) et au Sud de ce massif.

L'anticlinal de Vauvenargues

2 interprétations : Corroy et al., 1964 et Rousset, 2014

Le schéma précédent montre l'évolution de l'interprétation de la Sainte-Victoire vers une conception polyphasée.