Géologie
La carte géologique permet de distinguer :
— la cuvette jurassique de Correns,
— la terminaison orientale du synclinal néo-jurassique et néocrétacé du Val-Vins et
le chevauchement du Val-Vins (surligné en rouge).
Pour les personnes intéressées par la géologie, remarquez, au SE de Fontainebleau, le dôme de Terrubi à coeur de Permien. C'est rare que les roches primaires (paléozoïques) apparaissent dans la Provence calcaire. Ce Permien est représenté par des argiles et des grès rouges, comme ceux observés dans la Plaine des Maures (Les Escarcets).
La localité Terrubi doit probablement son nom à Terre - rubi (terres rouges). Si vous voulez voir ces roches rouges, allez donc à la nouvelle déchetterie entre Carcès et Le Val. Elles sont encore bien exposées.
Marnes du Bajocien (Jurassique moyen) sur l'adret du Vallon de Piaou
Copie de la notice de la carte géologique de Brignoles
r. Permien. Sur le territoire de la feuille Brignoles, le Permien n'est connu que dans
le coeur du petit dôme de Terrubi, 3 km au Nord-Est du Val. Il y affleure sur une
surface inférieure à 1 km2. Il est représenté par des pélites rouges à rares
intercalations conglomératiques.
TERRAINS SECONDAIRES
Trias
t1-2. Trias inférieur. Le Grès bigarré provençal n'affleure que dans le dôme de
Terrubi, où il est légèrement discordant sur le Permien. Cette formation, dont la
position exacte (Trias inférieur ou Trias moyen) n'est pas bien fixée, est constituée
par des grès arkosiques blancs ou rosés, à dragées de quartz et à stratification
souvent entrecroisée. Son épaisseur est de l'ordre d'une dizaine de mètres.
Muschelkalk et Lettenkohle
Au Sud de l'Argens
Contrairement à ce qui a été fait au Nord de l'Argens, on a distingué plusieurs
formations dans la partie inférieure de l'étage : des niveaux carbonates, des assises
marno-évaporitiques et une formation volcano-sédimentaire. Par contre, dans la
partie supérieure, on a bloqué les calcaires et les dolomies sous la même notation.
t3. Muschelkalk inférieur. Calcaires et dolomies.
Dolomies cargneulisées bréchiformes,
surmontées par des calcaires gris-fumée, bien stratifiés, à vermiculations
abondantes. L'ensemble est épais de quelques dizaines de mètres.
t4M. Muschelkalk moyen. Marnes et évaporites.
20 à 40 m de marnes dolomitiques
blanches ou jaunes, alternant avec des niveaux gypsifères, des cargneules ou des
dolomies et se terminant souvent au sommet par 3 ou 4 m de dolomie compacte de
teinte brique.
t4B. Muschelkalk moyen. Intercalations volcano-sédimentaires.
Au sommet du Muschelkalk moyen, ce sont deux niveaux de laves basaltiques relativement compactes,
mais s'altérant rapidement, associés à des faciès volcano-sédimentaires à
fragments de basaltes remaniés. Ils sont séparés par une assise de cargneule gris clair; à la base les formations sont fines, jaunes ou brunes, bien stratifiées (3 à 4 m) ; au sommet, ce sont des conglomérats grossiers à éléments volcaniques (10 à 12 m).
t5-6. Muschelkalk supérieur. Calcaires et dolomies.
La partie inférieure est constituée
par des calcaires compacts et noduleux, avec quelques passées marneuses.
Certains niveaux sont très fossilifères, avec notamment Coenothyris vulgaris et
Encrinus Iiliiformis. La microfaune est abondante à la base et la microflore au
sommet (Calcaires à Dasycladacées).
La partie moyenne correspond aux calcaires gris-fumée dans lesquels s'intercalent
irrégulièrement de fines passées de Calcarénites. On y observe une alternance
rythmique de calcaires argileux gris ou jaunes et de calcaires gris-fumée (Calcaires
bicolores), ayant livré Myophoria goldfussi et Enantiostreon subspondyloides.
La partie supérieure, rapportée à la Lettenkohle, est à l'état de calcaires
dolomitiques ou de dolomies claires, sans faune, bien stratifiés.
La complexité de la structure ne permet guère des mesures précises d'épaisseur.
Dans la tranchée de chemin de fer au Nord de Boulon (J.-P. Caron, 1969), la
puissance de la partie inférieure est de 16 m et celle de la partie moyenne de
14 mètres. Quant à la Lettenkohle, elle n'est visible, là, que sur 5 m, mais elle semble
devoir atteindre une quinzaine de mètres.
Keuper et Rhétien
Au Sud de l'Argens
t7-9M, t7-9C. Keuper marneux, Keuper calcaire. Dans la partie sud de l'arc de
Barjols, J.-P. Caron a pu individualiser trois unités. À la base, ce sont des argiles et
marnes bariolées, à stratification confuse (t7-9M). Vient ensuite une assise de calcaire
dolomitique beige (t7-9C). Au sommet apparaît un deuxième niveau d'argiles et de
marnes (t7-9M) difficile à différencier du niveau inférieur quand on ne connaît pas la
polarité de la série. Les niveaux marneux peuvent comporter au contact d'accidents
des amas de gypse blanc, gris ou rouge, plissotés, très analogues à ceux du
Muschelkalk.
L'épaisseur des calcaires est de 20 à 30 mètres. Celle des marnes est difficile à
évaluer; elle est d'ailleurs très variable pour des raisons essentiellement tectoniques.
t10. Rhétien. Calcaires, marno-calcaires, cargneules et marnes.
Le Rhétien est constitué par quelques dizaines de mètres de calcaires sublithographiques gris fumée,
de marno-calcaires jaunes en plaquettes, de lits de fausse cargneule et de
marnes esquilleuses vert-réséda. Les lumachelles à Avicula contorta ne sont pas
rares, ainsi que les bonebeds. Le sommet de l'étage est constitué par des calcaires
durs de couleur beige rosé ou café au lait, parfois dolomitisés, qui ont été distingués
sur une partie de la feuille sous la notation t10b; dans ces mêmes zones la partie
inférieure de l'étage a été notée t10a. L'épaisseur des calcaires supérieurs ne dépasse
pas quelques dizaines de mètres.
Jurassique
jBr. Jurassique indifférencié. Brèche tectonique.
À l'Ouest de Tourves, brèche
tectonique dolomitisée, à éléments empruntés au Dogger, au Callovo-Oxfordien et au
Kimméridgien.
Sur le front nord de l'Aurélien, brèches tectoniques débitées en écailles et
exploitées comme marbre (mab), à éléments attribuables à différents niveaux du
Jurassique supérieur et au Crétacé supérieur (en particulier le Santonien).
Ces brèches, fréquemment dolomitisées, peuvent être associées à des
fragments de bauxite. Le minerai peut être aussi remanié et constituer alors le ciment
de la brèche, ou de faux joints entre des blocs de grandes dimensions.
12. Hettangien. Dolomies claires, bien litées, à débit parallélépipédique et sans
fossiles.
À la partie inférieure, on note des "mtercalations minces de marnes
dolomitiques vertes. Au sommet, on observe des mud-cracks sur les surfaces bien
dégagées des bancs. L'épaisseur normale varie de 100 à 200 m, mais sur le front
nord de l'Aurélien, elle peut être considérablement augmentée, du moins en
apparence, du fait de multiples replis et duplicatures.
14-jl a. Lias moyen et supérieur à Bajocien inférieur. Calcaires à silex. La formation,
épaisse de quelques dizaines de mètres, est constituée par des calcaires zoogènes
gris à silex, souvent de teinte brune et à patine safranée, riche en fossiles silicifiés.
Au Sud de Brignoles, sur la colline de Notre-Dame de l'Espérance, le Domérien a été
identifié par Modiola thiollieri, Chlamys textorius, Rhynchonella curviceps, Terebratula
subpunctata, T. punctata et T. jauberti.
Le Toarcien est caractérisé par Pseudogrammoceras quadratum et Rhynchonella
curviceps, Hildoceras sp., Haugia sp. La partie supérieure de l'étage (Aalénien
inférieur de Haug) est plus fossilifère, notamment à l'Est de Brignoles : Dumortieria
levesquei, D. prisca, D. curvata, D. multicostata, Plagiostoma hersilia, P. pseudovalis,
Terebratula infraoolica.
Le Bajocien inférieur constitue le hard-ground qui termine la formation avec
Ludwigia corrugata, Sonninia adicra, Coeloceras baylei, Modiola cuneata, Pecten
laeviradiatus, Rhabdocidaris copoides.
Jurassique moyen et supérieur (parties nord, est et sud-est)
j1b-2a. Bajocien supérieur et Bathonien inférieur. Marno-calcaires. Il s'agit d'une
formation marno-calcaire et marneuse à empreintes de Cancellophycus, souvent
micacée. Elle est puissante de 150 m sur le Gros Bessillon et de 200 m près de
Brignoles. Les Ammonites indiquent soit le Bajocien : Cosmoceras baculatum, soit
ie Bathonien : Grossouvreia sp. On récolte en outre : Entolium valauryense,
Plagiostoma ovalis, Arcomya schardti. Près du Val existent des intercalations de
calcaires zoogènes.
j2bC, j2bM. Bathonien supérieur. Calcaires, marno-calcaires. Dans la partie orientale
de la feuille, le Bathonien supérieur est représenté par des calcaires argileux
jaunes, à cassure esquilleuse, atteignant 140 m sur les Bessillons et 100 m près du
Val. Ils ont fourni Oecotraustes bombordi et O. nodifer.
Dans l'angle nord-ouest de la feuille, au Nord de Saint-Maximim, la formation
bathonienne a été subdivisée en fonction de la lithologie; sa majeure partie, à l'état
de calcaires zoogènes clairs, a été notée j2bC. Le sommet constitué par des horizons
marneux et marno-calcaires gris, a été distingué par un figuré et affecté de la notation
j2bM.
j2-3. Callovien. Calcaires sublithographiques. Le Callovien franc est représenté par
quelques mètres de calcaires sublithographiques à cassure cireuse se terminant par
un hard-ground. Les Ammonites indiquent en général le Callovien moyen (Calliphylloceras
disputabile, Brichtia luceoni, B. suevum, Perisphinctes cheyensis, P. submutatus,
Reineckeia anceps sur la feuille Tavernes) ou un niveau un peu plus élevé
(Pachyceras crassum). Il passe vers le bas à des marno-calcaires, admettant vers le
haut des intercalations de marnes grises légèrement micacées, dont la base empiète
certainement sur le Bathonien.
j4-5. Oxfordien inférieur et moyen. Marnes. L'Oxfordien inférieur est représenté par
une mince couche de marnes jaunes ne dépassant pas 2 m et reposant sur un hardground
ferrugineux callovien. Les fossiles, calcaires ou pyriteux, sont fréquents et
indiquent l'Oxfordien supérieur (Creniceras crenatum, Neolissoceras erato, Oppelia
subcostaria, Peltoceras arduennense, Perisphinctes athletoides, P. sarasini, Sowerhyceras
tortisulcatum, Glossothyris douvillei sur la feuille Tavernes).
Au-dessus vient un ensemble qui se caractérise par ses alternances de calcaires
sublithographiques gris et de marno-calcaires noduleux gris verdâtre riches en
fossiles (Alligaticeras regalmicense, Enaspidoceras oegir, Epipeltoceras bimmamatum,
Ochetoceras canaliculatum, Perisphinctes birmensdorfensis, P. helenae, P. lucingensis,
P. orbignyi, P. wartae, Sowerbyceras protortisulcatum, S. tortisulcatum,
Taramelliceras callicerum, Trimarginites arolicus d'après des récoltes sur la feuille
Tavernes). Une partie du Rauracien est certainement incluse dans la partie haute de
la formation qui atteint de 40 à 60 mètres.
j5. Oxfordien moyen (Argovien). Calcaires blancs ou marno-calcaires. Dans le coin
nord-est de la feuille, les marnes et les marno-calcaires disparaissent : l'Argovien
passe à des calcaires blancs, caractérisés, près de Barjols, par Perisphinctes
lucingensis et Euaspidoceras aegir. Ces calcaires se retrouvent, sans fossiles, sur le
Gros-Bessillon et dans la cuvette de Correns.
j6-8. Oxfordien supérieur et Kimméridgien. Calcaires sublithographiques. Dans
l'angle nord-ouest de la feuille, ces étages sont représentés par des calcaires
sublithographiques de teinte café au lait, à patine claire et bien lités. D'après des
récoltes sur la feuille Tavernes, les Ammonites permettent de distinguer une partie
inférieure à Perisphinctes effrenatus, P. hypselocyclus, P. janus, P. stenocyclus,
Ochetoceras maranti, et une partie supérieure à Lissoceras cf. subelimatum,
Perisphinctes balderus, P. roubyi. Des calcaires de même faciès mais qui n'ont pas
encore livré de fossiles déterminables, se retrouvent entre Bras et Brignoles dans la
partie occidentale du synclinal du Val, soit en grosses masses paraissant directement
superposées au Bathonien, soit en lentilles discontinues disséminées dans les
dolomies jurassiques. Au Nord de Camps, existe un liseré de ces mêmes calcaires
entre le Bathonien et les calcaires marmoréens du Portlandien. Dans l'angle nordouest
de la feuille leur épaisseur atteint de 200 à 300 mètres. À l'Ouest-Nord-Ouest
de Brignoles, l'ensemble calcaréo-dolomitique rapportable au Kimméridgien dépasse
500 mètres.
j3-8. Callovien—Kimméridgien indifférenciés. Calcaires. Entre Seillons et Saint-
Maximin, les calcaires compris entre le Portlandien et le Bathonien n'ont pas été
différenciés.
j9. Portlandien. Calcaires blancs. Lorsque cet étage n'est pas dolomitisé, ce qui n'est
pas souvent le cas sur le territoire de la feuille Brignoles, le Portlandien est à l'état
de calcaires blancs marmoréens. Il s'agit la plupart du temps de lentilles ayant
échappé à la dolomitisation ou de témoins au sommet de l'ensemble dolomitique
décrit ci-après.
jD. Jurassique indifférencié. Dolomies. Le Jurassique supérieur peut être envahi
plus ou moins totalement par de grosses masses de dolomies ruiniformes grises, à
stratification plus ou moins nette. Dans la partie nord-ouest de la feuille, la
dolomitisation peut descendre jusque dans le Bathonien, mais la plupart du temps,
elle s'arrête, plus ou moins haut, au-dessus de cet étage. Des vestiges de calcaires
bien conservés ou partiellement assimilés sont conservés çà et là, mais n'ont pas
toujours été distingués.
Carte géologique vectorisée
Détail de la carte géologique vectorisée