Géologie

Entre Cotignac et Saint-Antonin-du-Var, on remarque la présence d'un synclinal double dont le coeur est occupé par le Lias et le Dogger.

Sur la carte géologique suivante, on a souligné d'un trait jaune l'axe de ces synclinaux.

Le château d'Entrecasteaux est bâti sur les calcaires à silex du Bajocien - Domérien.

De manière générale, ce sont les calcaires durs du Bajocien - Domérien et ceux du Rhétien qui forment localement l'armature des principaux reliefs.

La direction Est-Ouest des couches est celle des plissements provençaux dont la phase majeure date du début du Bartonien, c'est-à-dire il y a environ 40 millions d'années.

Extrait de la notice de la feuille Draguignan

j2b. Bathonien calcaire.

Dans la moitié sud de la feuille, il est constitué par des calcaires durs, zoogènes, oolithiques et graveleux, jaune clair ou jaune miel, bien stratifiés et parfois à stratification entrecroisée (Cabasse). Certains bancs sont pétris d'entroques (Apiocrinus sp) et de radioles (Rhabdocidaris copeoides).

Au Nord du Luc, au Recou, les calcaires zoogènes passent à leur base, latéralement, au Dogger à Cancellophycus. Près de Cotignac, ils sont remplacés par un faciès de calcaires marneux jaunes esquilleux. Au Sud du lac de Carcès, plusieurs intercalations de marnes jaunes et de calcaires marneux gris, plus argileux que ceux du Dogger à Cancellophycus, ont été cartographiées au sein des calcaires zoogènes. Dans l'angle NE de la feuille, des calcaires blancs

à Rhynchonella decorata, épais d'une centaine de mètres et recelant des intercalations marneuses jaunes, représentent le Bathonien.

j2a-1b. Bathonien inférieur et Bajocien supérieur calcaréomarneux.

C'est une puissante série monotone de calcaires marneux bicolores, jaunes et gris, alternant avec des marnes un peu schisteuses.

Dans toute l'épaisseur,les Cancellophycus et Entolium valauryense sont fréquents. Au sommet, les Parkinsonia ne sont pas rares et datent le Bathonien

inférieur. Vers la base, des Ammonites caractérisent le Bajocien supérieur (Cadomites humphriesi, C. braikenridgei, Coeloceras baylei,

C. subcoronatum). Dans la direction du NE, la série perd rapidement de sa puissance. Dans la région de Salernes, elle est réduite à quelques mètres et manque totalement dans le synclinal du même nom, son sommet passant aux dolomies et sa base aux calcaires à silex. Localement, dans le défilé de la Bouissière, la série

prend le faciès du Bathonien calcaire. On notera que près de Cotignac, la présence de Choffatia subbakeriae de la zone à discus montre que les couches à Cancellophycus peuvent localement monter dans le Bathonien supérieur. Des bancs de calcaires zoogènes, du type de ceux du Bathonien supérieur, sont fréquents.

J1a-I4. Bajocien à Domérien. Calcaires à silex.

Cette série compréhensive est représentée par 60 à 80 m de calcaires durs, souvent ferrugineux, zoogènes et oolithiques, dont de nombreux bancs sont pétris

de fossiles silicifiés et de silex branchus noirs ou bruns. Quelques litsde marnes jaunes, pulvérulentes, y sont intercalés. Les fossiles permettent des subdivisions stratigraphiques, impossibles à représenter sur la carte. Du Sud au Nord, les Calcaires à silex sont de plus en plus récents et de plus en plus incomplets à la base.

Ces lacunes correspondent à un haut-fond installé sur la région du moyen Verdon.

Le Bajocien est représenté par un hard ground fossilifère ou par un banc de calcaire marneux gris renfermant la faune de la zone à Witchellia (à Cabasse, Witchellia sayni, W. romanoides, Sonninia subspinosa, Oppelia praeradiata, Belemnites munieri, Ctenostreon pectiniforme, Lima cardiiformis). En dessous, se trouvent des calcaires durs zoogènes, gris et roux, avec des bancs safranés caractéristiques. Les fossiles permettent d'identifier l'Aalénien (Dumortieria levesquei, Plagiostoma infraoolithica, Terebratula infraoolithica) et le Toarcien (Lillia grunowi, Haugia ogeriensis, Hildoceras bifrons, Dactylioceras commune, Chlamys textoria, Rhynchonella meridionalis).

Au Nord d'Entrecasteaux, le Bajocien présente localement des lentilles d'une trentaine de mètres de puissance, de calcaires à Cancellophycus, ressemblant à la série du Dogger marneux, dont elles se distinguent par des bancs calcaires plus francs. Très fossilifères au défilé de la Bouissière et à Entrecasteaux, ils renferment

les fossiles de la zone à Emileia sauzei (E. sauzei, E. brocchii, E. polyschides, Sonninia sp., Belemnites munieri, Pleurotomaria sp.).

l2. Hettangien. Il est représenté par des dolomies gris cendré, bien stratifiées et à débit souvent parallélépipédique, avec quelques lits de marnes esquilleuses vert réséda (ou rouges). Sa puissance peut atteindre 80 mètres. Pratiquement azoïque, il a étédaté par comparaison avec des terrains semblables du Languedoc. L'Hettangien est cargneulisé par place, en donnant une roche vacuolaire jaune ou rose, à cassure miroitante caractéristique.

l1. Rhétien.

Le Rhétien supérieur forme une barre de calcaires durs, distinguée dans le SW de la feuille, couleur café au lait ou rose, à cassure tranchante, en gros bancs, à cristaux de calcite disséminés, mais sans fossiles. Son épaisseur peut atteindre 30 mètres. Une lame de 1 m d'argile rouge et verte le sépare très localement du Rhétien inférieur, près d'Entrecasteaux.

Le Rhétien inférieur, épais de 30 à 40 m, a son faciès habituel de calcaires gris fumée, alternant avec des marnes esquilleuses vert réséda, des marno-calcaires en plaquettes, de fausses cargneules jaunes et des marno-calcaires gris. La lumachelle habituelle se rencontre surtout dans les calcaires (Avicula contorta, Mytilus minutus, Cardita austriaca).

t3. Keuper.

Par suite d'effets tectoniques intenses, la feuille Draguignan se prête mal à l'étude du Keuper. Celui-ci présente à peu près tous les termes de la série que l'on peut reconstituer plus au Nord. Au sommet, se rencontrent des dolomies blanches qui alternent avec des marnes réséda surmontant des «marnes irisées» lie-de-vin et vert pastel, avec des blocs de cargneules géométriques. Plus bas, existent pêle-mêle des bancs dolomitiques très brisés, des cargneules, des marnes plus ou moins dolomitiques et du gypse en affleurements dispersés, sauf près de Flayosc où il est bien développé. Vers la base, se trouve un banc de calcaire dolomitique

gris fumée clair, marbré de taches plus foncées, passant à la cargneule, et qu'il ne faut pas confondre avec le Muschelkalk.