Géologie près de la cascade

Le circuit emprunté recoupe le grand chevauchement Rians - Salernes (polarité vers le Nord). Celui-ci fait reposer les calcaires du Lias et les dolomies du Jurassique terminal sur le synclinal de Rians constitué par une série argilo-calcaire dano-montienne.

Au Nord de la Bresque, des tufs calcaires quaternaires reposent en discordance sur le Dano-Montien.

Voici un extrait de la carte géologique de Salernes (coin sud-ouest).

EXTRAIT de LA NOTICE DE LA FEUILLE « SALERNES »

U. Tufs.— Des tufs sont bien développés dans le synclinal de Salernes et près de Tourtour où ils forment des placages épais et fortement érodés. Ils doivent être rapportés au sommet du Quaternaire ancien. On notera qu'actuellement des tufs continuent à se déposer.

e3. Sparnacien (sables bleutés). — Près de Salernes, la série éocène se termine par des sables bleutés, à stratification torrentielle, présentant des passées de dragées quartzeuses et de roches cristallines et cristallophyllîennes (granité, gneiss, rhyolite).

Leur épaisseur initiale atteignait plusieurs centaines de mètres. Leur base est riche en inclusions d'argiles rouges. Les sables bleutés représentent probablement le Sparnacien supérieur.

e3-l. Sparnacien à Montien. — C'est une puissante série argileuse près de Salernes, débutant par des argiles rouges, avec des passées ferrugineuses, propres à la cuisson et exploitées pour les poteries et les« tomettes», qui se termine par des argiles rouges à inclusions de sables bleutés.

Au milieu, une lentille de calcaire lacustre, comparable au calcaire à Bythinia bauduensis de Fox-Amphoux, indique la présence du Thanétien, auquel on peutrapporter une partie des argiles rouges supérieures. Par places, il est remplacé par des brèches à éléments de calcaires lacustres éocènes. Localement, entre Villecroze et Salernes, le Sparnacien présente une mince lentille de calcaire lacustre vacuolaire etde brèches analogues à celles du Thanétien.

C8 Danien. — Dans le synclinal de Salernes, le Danien est représenté par des calcaires compacts et des marno-calcaires blanc rosé, très fossilifères par places, admettant des intercalations de marnes mauves feuilletées. Les marno-calcaires renferment Cyclophorus heliciformis, C. solarium, Bauxia disjuncta, B. bulimoidest, Paloeostoa cureti, P. hispanica, P. tenuicostata, Bulimus salernensis, B. panescorsei.

A l'ouest de Sillans, la formation des Grès à Reptiles s'intercale dans les calcaires, ceux-ci n'étant représentés à la base des grès que par une mince couche de marnocalcaires blanc rosé (Cyclophorus heliciformis, Bauxia bulimoides, B. disjuncta, Palceostoa cureti, P. tenuicostata, Bulimus salemensis). Les Grès à Reptiles sont constitués par une intercalation de lentilles de grès à pisolithes, avec des ossements de Reptiles roulés (Hypselosaurus priscus, Rhabdodon priscum), de marnes violacées et de grès au sein d'argiles rouges.

JD. Jurassique supérieur dolomitique. — Dans la partie provençale de la feuille, toute la série jurassique supérieure est à l'état de dolomies grises mal stratifiées, pratiquement azoïques (très rares Nerinea sp., Pecten sp. à Salernes), pouvant atteindre une puissance de l'ordre de 500 mètres. La terminaison méridionale des faciès calcaires du Jurassique supérieur calcaire fossilifère du Nord de la feuille (qui se fondent par dolomitisation progressive dans les dolomies grises) et la présence, au sein de cellesci, de lentilles argoviennes plus ou moins dolomitisées montrent que les dolomies représentent une série compréhensive, montant sans doute jusque dans le Berriasien.

Des intercalations calcaires se rencontrent à différents niveaux, notamment au nord de Lorgues. La stratification est souvent obscure dans les dolomies. Celles-ci présentent fréquemment un aspect ruiniforme et des poches sableuses.

J2a-1b. Bathonien inférieur. — Bajocien supérieur calcaréo-marneux. — La série calcaréo-marneuse à Cancellophycus, très développée en Basse-Provence, est ici très réduite et localisée dans l'angle SW de la feuille. Elle est bien fossilifère près de Salernes (Coeloceras baylei, C. turgidulum, C. subcoronatumt, Cosmoceras garanti, Entolium valauryense). Vers le Nord, elle passe par sa base à des calcaires à silex et par son sommet aux dolomies du Jurassique.

j 1 a - l 5 . Bajocien-Toarcien (Calcaires à silex), — Le Bajocien est constitué par des calcaires, épais de 40 à 80 mètres, roux ou gris, zoogènes, parfois oolithiques, avec débris de fossiles silicifiés et quelques intercalations de marnes pulvérulentes, parfois assez fossilifères (Le Malmont, au-dessus de Draguignan : Emileia sauzei, Ctenostreon pectiniforme, Terebratula ventricosa. — Beausoleil : Rhynchonella davidsoni, Terebratula ovoides, Pentacrinus bajocensis). Ces calcaires sont fréquemment envahis par les dolomies, les silex s'effaçant peu à peu, notamment sous Châteaudouble et entre Aups et Ampus, où ils sont remplacés par des dolomies grises, marbrées de violacé» d'un aspect caractéristique.

Dans la partie méridionale de la feuille, les bancs les plus inférieurs des calcaires à silex représentent l'Aalénien bien fossilifère entre Tourtour et Ampus (Cotteswoldia cf. distans, C. cf. costulata, Pleydellia gr. aalensis, Plagiostoma semicirculare ; les Ammonites appartenant à la zone à Pleydellia aalensis). Le Toarcien existe encore plus au Sud, près de Salernes.

l2. Hettangien. — Il est constitué, dans le Sud de la feuille, par des dolomies gris cend ré, azoïques, bien stratifiées, à débit souvent parallélépipédique, admettant quelques intercalations de marnes vert réséda. Leur puissance atteint 80 mètres. Plus au Nord, la dolomitisation locale du Bajocien au contact direct du Rhétien a pu faire croire à sa présence, mais il manque en réalité dans toute la partie septentrionale de la feuille.

l1. Rhétien. — Il est représenté par une alternance typique de calcaires durs gris fumée, de marno-calcaires jaunes, de fausses cargneules de même couleur et de marnes feuilletées. Plusieurs bancs de marnes vert réséda, ou noires (région de Montferrat) se rencontrent à différents niveaux, La lumachelle s'observe principalement dans les bancs durs, très riches en individus de petite taille (Avicula contorta, Mytilus minutus, Cardita austriaca, Ostrea hisingeri, Myophoria postera). Au nord de la ligne Vérignon- Beausoleil, le Rhétien se réduit et finit par disparaître totalement. Sa puissance maximale est d'une quarantaine de mètres.

t 3 . Keuper. — Cet étage forme une masse puissante et chaotique, où toute stratigraphie détaillée est très délicate, voire impossible. Néanmoins, de haut en bas on peut reconstituer la série suivante : dolomies blanches à débit parallélépipédique alternant avec des marnes vert réséda (au jour); marnes irisées vert pastel et lie-devin, avec des cargneules géométriques plus ou moins massives (parfois en blocs énormes), gypses panachés, dolomies stratifiées en un banc d'une dizaine de mètres, argiles plastiques grises avec amas de lignite sur le bord est de la feuille à Montferrat (cette formation se développe sur la feuille de Fayence) représentant les

Grès à roseaux); argiles noires avec gypse panaché et marnes verdâtres; dolomies cargneulisées en bancs stratifiés et épaisses de plusieurs mètres; enfin, marnes dolomitiques.

Carte géologique (source BRGM)

Schéma structural de la Provence d'après J. Debelmas