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SUITE DU DEBAT SUR LE NEO-LIBERALISME
Du boulanger du Zimbabwe à Jean Paul II en passant par le scénario du pire de notre ami Jean Dornac..
et surtout comment Moonman m'a fait découvrir le soir de Noël 2004, l'encyclique de Jean Paul II "CENTESIMUS ANNUS" qui contrairement à ce qu'il pensait , est une mise en garde sévère du souverain pontife contre les abus du capitalisme que, dès la chute du mur de Berlin, il pressentait.
MERCI MOONMAN !
dany - LYON - 16.12.04 10:46
Le discours libéral populiste
Chers Pif et Michel, malheureusement si les idées néo-libérales progressent dans le monde, ce n'est pas par hasard: c'est parce qu'elles correspondent aux discours simplistes, populistes et faussement rassurants que beaucoup d'occidentaux souhaitent entendre. Ces discours, comme ceux de Moonman, sont basés sur "bon sens" et systématiquement repris depuis quelques années par les dirigeants Libéraux, les tenants de "La France d'en Bas", les Raffarin, Seillière, Chirac et le reste de la clique réactionnaire qui nous gouvernent ainsi que la plupart des pays occidentaux.
Ces exemples "limités" que les néo-libéraux prennent en base de toutes leurs démonstrations, par exemple "Le boulanger du Zimbabwe", ou autres artisanats, s'ils peuvent être à la rigueur pertinents pour analyser une situation économique très locale, par exemple à l'intérieur d'un village ou une agglomération, ne le sont absolument plus lorsque l'on monte au niveau d'un pays et encore moins au niveau "global".
Et les Beaufs ne manquent jamais d'imagination pour faire passer ces idées fausses. Fautes de temps je ne vais maintenant en détailler qu'une seule:
IDEE FAUSSE NUMERO 1
"Quant au pauvre boulanger du Zimbabwe, le commerce équitable qui l'arrange, c'est bien le commerce libre aux prix les plus bas. Chez lui un Euro représente beaucoup plus que chez nous en terme de pouvoir d'achat"
Effectivement un Euro représente beaucoup plus que chez nous en terme de pouvoir d'achat mais UNIQUEMENT pour un bien produit au Zimbabwe. Car pour acheter un bien produit ailleurs sur le marché mondial, il se retrouve à des niveaux de prix exorbitants qui lui empêche pratiquement toute importation.
De ce fait l'importation de technologies occidentales qui pourrait lui permettre de se développer est impossible. Le pays ne décolle pas car reste cantonné à des poches limitées de production de produits à très faible valeur ajoutée, vendus à très bas prix sur le marché mondial (J'ajoute que la plupart du temps ces productions "gadget" n'ont aucun intérêt localement).
Le libéral dit: "Vive l'investissement étranger". Lorsqu'un "investissement étranger" se fait dans un pays comme notre Zimbabwe, c'est encore pire. Effectivement quelques autochtones vont être employés et être payés par des produits à plus forte valeur ajoutée vendus sur le marché mondial à prix plus élevés.
Mais c'est sans compter avec la réalité du capitalisme: Premièrement les salaires ne sont pas plus élevés que dans la première production à faible valeur ajoutée car dans ces usines très mécanisées la main d'œuvre est soit étrangères, bien payées car d'un niveau intellectuel élevé, soit locale mais dans ce cas ne concerne que les postes à plus faible valeur ajoutée payés à salaire moins que minima.
Ajoutons que lorsqu'une entreprise d'un pays riche investit dans un pays pauvre, cela a pour effet d'augmenter la dette extérieure de ce pays pauvre (Eh Oui...). Et le grand gendarme "FMI" n'aime pas du tout cela: En général il intervient rapidement avec les menaces diverses et variées que l'on connaît au niveau de l'état pauvre pour l'obliger à rétablir l'équilibre à titre de couverture.
Comment rétablir cet équilibre ? En obligeant l'état pauvre à investir lui aussi à l'étranger, typiquement en achetant des bons du trésor américain.
Bilan: Le pays riche investit dans un pays pauvre des avoirs qui lui rapportent à minima 10-15% et en échange le pays pauvre investit des avoirs extrêmement importants à son niveau sur des valeurs à 2%. On voit bien qu'en fait d'enrichissement, le pays pauvre s'appauvri en réalité.
Dans un cas comme dans l'autre, aucune valeur n'est remontée au niveau de la collectivité de l'état pauvre. Les infrastructures ne progressent pas. Le pays stagne et s'enferme dans la misère.
Ces mécanismes sont parfaitement détaillés dans les ouvrages du prix Noble d'économie J. Stiglitz. Seule la Chine y échappe car ses dirigeants ont choisi depuis longtemps de refuser, puis de limiter les investissements étrangers, ce qui leur a permis de développer le pays en se basant presque uniquement sur la production et la consommation intérieures.
Aujourd'hui les investisseurs occidentaux sont prêts à s'entretuer pour investir en Chine.
moonman - - 16.12.04 12:11
Réponses
Dany, sur la privatisation des chemins de fer, je vous avais trouvé un excellent article. J'ai essayé de le poster ici mais on dirait que le modérateur n'en veut pas, je ne sais pas pourquoi.
En résumé, la qualité des chemins de fer anglais était très mauvaise bien avant la privatisation. Ensuite, la concurrence n'est pas libre, elle est restée très réglementée. En particulier, il ne peut y avoir qu'une seule compagnie par ligne, et donc rien qui ne favorise l'émulation.
Pour le Concorde, le fait que la France ait travaillé avec le Royaume-Uni ne change rien au fait qu'il s'agit d'un programme financé par les Etats.
Pour le Minitel, je ne connais pas le sujet autant que vous, mais vous ne pouvez pas dire qu'ils étaient gratos. Ils étaient payés par le contribuable, et dans votre analyse, vous oubliez complètement de dire le prix que ça a coûté. Il faudrait se poser la question de savoir si chacun aurait préféré garder cet argent pour lui plutôt que de recevoir un Minitel.
Il n'y a pas de pays qui soit véritablement libéral, mais il y en a qui s'en rapprochent. Taiwan, Hong Kong, la Corée du Sud ou le Japon ont vu leur niveau de vie décupler en une trentaine d'années. Il a suffi qu'ils encouragent le respect de la propriété privée, une monnaie stable et l'ouverture des frontières pour constater des progrès fulgurants.
Ce ne sont pas les pays riches qui pillent les pays pauvres, Michel. Les pays pauvres étaient déjà pauvres bien avant que les multinationales ne s'y installent. Mais là où les multinationales s'installent elles sont toujours bienvenues. Elles créent des emplois, apportent un savoir-faire, fabriquent des biens moins chers et contribuent à élever les niveaux de vie. Elles offrent des conditions de travail meilleures que les entreprises locales. Elles forment leur personnel sur place. Ce que votre scénario du pire ne dit pas, c'est qu'une entreprise doit se préoccuper du confort de son personnel si elle veut le garder. Les investissements des multinationales dans les pays pauvres leur sont beaucoup plus profitables que les aides d'Etat à Etat, car ils améliorent leurs conditions de travail et leurs salaires.
Les aides d'Etat à Etat, en revanche, servent généralement, non pas à distribuer des médicaments ou à éduquer les enfants, mais à maintenir le pouvoir des dictatures. Mobutu a gardé 10 millions $ d'aides pour lui dans un compte en Suisse, l'Ethiopie a utilisé ces aides pour déplacer des populations et financer ses armées. Si ces bases sont trop légères pour Dany, j'en ai d'autres en réserve.
Voilà un exemple d'opposition entre les aides de l'Etat, des milliards engloutis en pure perte et les financements des entreprises privées, gérées dans un souci d'efficacité.
Prenons l'agriculteur du Zimbabwe, qui vit dans la pauvreté la plus totale. Pendant ce temps-là, l'agriculteur européen possède 10 tracteurs climatisés avec système de navigation par satellite. Pourquoi cet écart ?
360 milliards $ sont distribués à nos agriculteurs sous forme de subventions. Ça fait 40% du budget total de l'UE distribués à moins de 1% de sa population.
Non seulement le pauvre agriculteur n'arrivera jamais à vendre chez nous, mais quand il cherche à vendre à d'autres pays pauvres, il se retrouve en dure concurrence avec l'UE qui écoule ses surplus avec des subventions à l'exportation.
Voilà comment les pays riches coupent l'herbe sous le pied des pauvres avec des subventions gigantesques alors que l'agriculteur du Zimbabwe cultive (hors subventions) l'un des blés les moins chers du monde. Et tout ça pour que le consommateur de chez nous paye son blé plus cher, mais européen.
Quand les représentants de pays en voie de développement ne sont pas des dictateurs, ils reprochent vertement aux pays riches leur protectionnisme. Autrefois, la Hollande subventionnait largement ses productions florales. Depuis qu'elle a supprimé ces subventions, l'Ouganda peut cultiver ses fleurs et vendre toute l'année, les enfants des agriculteurs mangent mieux et peuvent aller à l'école.
Alors votre scénario du pire, c'est surtout celui de la Corée du Nord. L'avenir que je défends, moi, ce n'est pas celui de la multinationale qui réduit son personnel à l'Etat d'esclavage, c'est celui des nombreuses PME, ou des particuliers qui se livrent une concurrence stimulante, et pourquoi pas celui des grands-mères, prodiguant leurs recettes appréciées.
C'est celui où les pauvres peuvent s'enrichir grâce au commerce et voir leur niveau de vie s'améliorer jusqu'à atteindre le nôtre. C'est celui qui colle un peu mieux aux observations.
Allala, c'est un problème de riche que celui du particulier qui entend des marchands vanter les qualités de leurs produits et se plaint d'être l'objet de manipulations mentales. Et la solution à ce problème est simple, il suffit de se renseigner sur ce qu'on achète, et d'appuyer sur le bouton off de sa télécommande.
moonman - - 20.12.04 19:01
Dany, Pif
Dany :
Le commerce libre permet des échanges beaucoup plus variés. Pas seulement des cochons et des canards. Des entreprises, donc des organisations, peuvent toujours voir le jour pourvu qu'elles soient rentables. Rien n'empêche de créer des infrastructures, tant qu'elles sont utiles et rendent de bons services.
Et le petit Africain isolé n'est pas libre du tout, il vit sous le joug d'une dictature.
Alors que le patron ne collectionne pas forcément toutes les vertus, il a au moins le souci de placer son argent là où ça peut lui rapporter, et il fait en sorte que ses investissements fassent du bien à sa société. Les investissements des pays riches dans les pays pauvres leur font bien plus de bien que les aides d'Etat à Etat.
C'est un constat : les Etats pauvres n'utilisent pas l'argent qu'ils reçoivent pour distribuer à leurs habitants nourriture et médicaments. Ils renforcent leur armée, leur pouvoir, et demandent un autre prêt. Ils ne rendent pas (ou rarement) service à leurs habitants, et le meilleur service qu'on peut rendre à cas habitants, c'est de ne pas financer leurs dictateurs de chefs d'Etat.
Les erreurs existent dans tous les systèmes politiques, mais le capitalisme permet de faire coexister des millions d'entreprises sans trop de ratés. Celle qui agit mal perd tout de suite ses clients et ses actionnaires, les entreprises doivent surveiller leur image. Beaucoup plus que les gouvernements, qui ont le pouvoir de censurer l'information, de ne pas publier leurs comptes etc. Et ceux qui commettent des erreurs arrivent à se maintenir au pouvoir malgré les électeurs... Chirac réélu !!!
"Je vous mets au défit de me montrer par un raisonnement économique et mathématique cohérent (Vous avez dit que vous étiez Bac+5 en maths, alors allez-y), que les mesures protectionnistes des pays riches appauvrissent les pays pauvres."
Ce genre d'études est difficile, mais a déjà été réalisé par divers organismes.
L'ONG Oxfam a démontré "qu'une augmentation de 5% des exportations des pays en développement génèrerait 350 millions €, soit 7 fois plus que l'aide reçue."
Le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi (directeur de l'OMC), affirme dans son rapport annuel de 2002 que "l'élimination des obstacles au commerce des marchandises [...] pourrait entraîner des gains de bien-être annuels allant de 250 à 620 milliards €, dont un tiers à la moitié irait aux pays en développement. La suppression des soutiens agricoles accroîtrait la prospérité économique mondiale de 128 milliards € supplémentaires par an [...] Une croissance plus rapide, associée à une réduction globale du protectionnisme pourrait réduire de 13% d'ici 2015 le nombre de personnes vivant dans la pauvreté. La libéralisation du commerce et la réduction de la pauvreté vont de pair".
La CNUCED maintient que les pays en développement connaîtraient une croissance annuelle de 700 milliards € s'ils pouvaient obtenir un meilleur accès aux marchés des pays riches.
Quant à la Chine, évidemment qu'elle est encore très encadrée. Mais la libéralisation de 1978 a permis aux paysans de se retirer de la ferme collective et de gérer eux-mêmes leurs terres. Résultat : 800 millions de fermiers chinois ont doublé leurs revenus en seulement 6 ans.
Quant à l'Inde, elle n'est pas tellement néolibérale et souffre encore d'une lourde administration. Mais depuis 1960 l'espérance de vie a doublé, le taux de pauvreté a chuté de 10% (ça fait 300 millions d'Indiens qui ne sont plus considérés comme pauvres). Pour être plus précis, certains Etats de l'Inde (comme le Karnataka) ont libéralisé leur économie, et ont vu leur croissance décoller. D'autres Etats n'ont bénéficié d'aucune mesure de libéralisation, et le niveau de pauvreté y est plus ou moins resté le même.
Pif :
Libertaire, l'esprit des Droits de l'Homme ? Libertarien pour être plus précis. Il n'y a pas de candidat libertarien aux élections francaises, car il serait aussitôt considéré comme un dangereux extrémiste à côté duquel Madelin est un rassurant étatiste. Il y en avait un aux élections US, qui s'appelait Badnarik.
Les articles 1 et 4 des Droits de l'Homme que vous citez sont les fondements mêmes de l'éthique libérale, dont parlait Salin. Michel nous expliquera que cette éthique est égoïste, car centrée sur l'individu. En attendant, c'est ce qui assure à l'individu qu'il a le droit de jouir des fruits de son travail.
Si un système contredit un des articles que vous citez (et quelques autres), c'est qu'il y a atteinte aux libertés d'un individu, et en bon libéral je suis forcément contre.
Norberg approuve peut-être certains aspects de l'économie américaine, mais il critique largement leur interventionnisme et leur protectionnisme.
"3000 familles dirigent économiquement notre Monde!..."
Non Pif, ce n'est pas parce qu'un individu a beaucoup d'argent qu'il dirige qui que ce soit, mais je l'ai déjà expliqué.
michel1955 - toulouse - 21.12.04 18:45
Réponses aux réponses de moonman
Absent depuis une semaine je réponds à quelques-unes de vos réponses
C'est parti : tournée générale ! : moonman (12.12.04 18:47) (suite)
"Est-ce que le SMIC est trop bas pour être incitatif ? Le problème c'est que plus vous montez le SMIC, moins les entreprises peuvent se permettre d'acheter du personnel, plus il y a de chômage. Il faudrait plutôt réduire les aides, et désolé pour ceux qui en vivent."
Vous montrez là le visage le plus inhumain du capitalisme (je ne dis pas libéralisme, mais bien capitalisme devenu néolibéralisme). Les pauvres n'ont pas à être aidés. Par ce raisonnement soit vous contribuez à leur élimination que j'ai décrite dans "le scénario du pire" soit vous poussez ceux qui en vivent dans la délinquance ou le désespoir qui peut mener au suicide ou au terrorisme.
Il faut au contraire harmoniser vers le haut les niveaux de salaires et de charges, et je ne vois pas d'autre solution que les Etats du Sud, aient le courage de mettre en place des politiques sociales en faveur de leurs populations et pour cela qu'ils mettent en place des réglementations semblables aux nôtres, par augmentation des charges et impôts sur les entreprises multinationales. S'ils ne peuvent pas le faire c'est qu'ils sont corrompus par ces mêmes multinationales, ou même menacés, dans leur vie par des sbires à leur solde.
Au lieu d'accuser à longueur de forum les Etats de céder aux pressions de toutes sortes, accusez donc les lobbies économiques de tout faire pour faire céder ses serviteurs qui ne sont que des humains... petits cadeaux ou belles réceptions, pots de vin, corruption, chantage à l'emploi, menaces de mort...
"Sur l'électronique embarquée, croyez bien que je n'apprécie pas plus que vous ces gadgets liberticides qui vous préviennent du moindre écart de vitesse ou du moindre manquement au règlement. Et je suis loin d'être le seul. Vous commencez à connaître le refrain, mais là encore, c'est bien l'Etat qui s'immisce dans nos vies privées et encourage ce genre de "progrès".
Veuillez préciser SVP votre pensée.
Je reviens sur : "C'est parce que 20% de la population produisent 80% des biens qu'ils les consomment. Il ne tient qu'aux 80% de la population restante de produire ce dont ils ont besoin"
Voilà donc si je vous suis votre raisonnement... les pays pauvres sont incapables de produire ce dont ils ont besoin, ils sont trop c..s pour cela et c'est les riches qui viennent leur apporter... le salut... grâce à leurs multinationales, qui élèvent leur niveau de vie, comme celui de ce pauvre boulanger du Zimbabwe, obligé de vendre ses terres, à vil prix (quand ce n'est pas se faire exproprier) pour aller se faire embaucher par cette même multinationale, et pour cela aller vivre avec sa famille dans les bidonvilles, et y faire bosser ses enfants ou prostituer ses filles... Vous dites que c'est son libre choix, mais où est la liberté quand on a le canon d'un revolver sur la tempe? (au sens figuré bien sûr, mais la menace du revolver ou de la famine c'est pour moi pareil)
Votre capitalisme a substitué la famine au revolver encore que il utilise grâce à des bandes armées payées parfois par les Etats qu'il corrompt, des revolvers, pour les expulsions. Je me rappelle d'un reportage vu sur France 2 en septembre sur la Chine, un de vos exemples de réussite économique (j'y reviendrai).
"C'est vrai, mais dès qu'une ressource se fait trop rare, on en exploite d'autres, on pourrait recycler l'eau de mer, trouver de nouvelles sources d'énergie, etc., etc."
Foi sans limite des libéraux capitalistes comme vous dans le progrès technique au service de la croissance économique qui justifie entre autre le nucléaire les Ogm, la mainmise sur le vivant, le clonage et le massacre de notre environnement, mais c'est un autre débat.
Réponses moonman - - 16.12.04 12:11
"Quand les représentants de pays en voie de développement ne sont pas des dictateurs, ils reprochent vertement aux pays riches leur protectionnisme. Autrefois, la Hollande subventionnait largement ses productions florales. Depuis qu'elle a supprimé ces subventions, l'Ouganda peut cultiver ses fleurs et vendre toute l'année, les enfants des agriculteurs mangent mieux et peuvent aller à l'école."
Pour l'Ouganda je ne sais pas... pour la Thaïlande par contre, ce pays qui était le grenier à riz de l'Asie, a du abandonner sa production de riz pour cultiver des fleurs à destination de l'Europe, et importer du riz d'Europe, largement subventionné, pour se nourrir. Là où le riz faisait vivre 10 paysans (peut-être mal), les fleurs n'en font vivre plus qu'un (sûrement mieux) car il y a eu industrialisation des cultures pour tendre vers les prix les plus bas. Pour les 9 autres les enfants de ses agriculteurs se sont retrouvés dans les bidonvilles et leurs filles dans les bordels, de Bangkok ou de Pattaya... En plus on marche sur la tête ! Faire venir en Europe des fleurs de Thaïlande et en Thaïlande du riz... Bonjour la pollution par les transports! (encore un autre débat sur les méfaits de ce capitalisme néolibéral qui s'est fait sur les transports pas chers)
Je suis aussi CONTRE les subventions à l'exportation qui ne favorisent que les grandes exploitations mais POUR des mesures protectionnistes, pour protéger les petits producteurs de chez nous comme des pays en voie de développement.
Pour plus de précisions j'avais fait à l'aide de mes amis de la conf, une réponse à Mark de Paris sur ce sujet sur le forum José Bové, je crois... voulez-vous un copié collé?
Les prix du marché, les prix les plus bas, c'est un de vos credo, à vous les libéraux, à qui sont ils bénéfiques ?
Pas aux producteurs qui doivent être subventionnés pour s'agrandir, ou continuer à vivre.
Pas aux consommateurs... voyez la différence que vous payez pour votre alimentation...
Qui s'en met plein les poches ?
Réponses : moonman (18.12.04 15:15)
"Et si vous ne voulez pas vous enfoncer à votre tour, ne contestez pas les progrès en Chine. Il n'y a pas si longtemps il n'y avait pas d'inégalité, tout simplement parce que tout le monde était pauvre."
Pour la Chine je vous renvoie au reportage sur France 2 dont je parlais et pour lequel j'ai fais une intervention sur le forum Chine que vous retrouverez facilement. A moins que vous ne préfériez aussi un copié collé?
Dany, Pif : moonman (20.12.04 19:01)
"Les articles 1 et 4 des Droits de l'Homme que vous citez sont les fondements mêmes de l'éthique libérale, dont parlait Salin. Michel nous expliquera que cette éthique est égoïste, car centrée sur l'individu. En attendant, c'est ce qui assure à l'individu qu'il a le droit de jouir des fruits de son travail."
Tout à fait d'accord avec Pif, relisez:
Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.
Ces 2 articles posent une limite à la notion de liberté (ne pas nuire à autrui). Ils donnent à la loi (l'Etat) le rôle de freiner les égoïsmes des individus que vous ne voulez pas condamner et notamment ceux des plus forts ou des plus ambitieux. Si l' éthique libérale est basée sur les droits de l'Homme, le soi-disant libéralisme que vous défendez n'a plus rien à voir avec.
Je re cite Pif "En aucun cas le libéralisme ne correspond à ces deux articles ni à ces notions d'utilité commune ni à la législation qui les déterminent."
"Moins d'état équivaudrait à la loi du plus fort, du plus fortuné et mettrait des Nations entières à la merci de ces individus!..."
Je dis que l'Etat (entendez Service Public) est une excellente chose pour le progrès Humain. Je vous renvoie au "Welfare State" aux USA, aux politiques d'inspiration Keynésienne des 30 glorieuses et au modèle de société, des Etats Nordiques ou le niveau de vie est l'un des plus élevé au monde. Et où les inégalités sont les plus faibles. A CONDITION de ne pas se faire corrompre par le pouvoir économique. ET CE POUVOIR ECONOMIQUE détenu par quelques-uns seulement EXISTE BIEN. Appelez-le Multinationales, Haute Finance, 3000 familles ou Oligarchie financière comme vous le voulez.
Et GW Bush qui fait partie de ces 3000 familles... Oseriez-vous dire qu'il n'a aucune influence?
Bien à vous
michel1955 - Toulouse - 21.12.04 18:51
Moonman sur la réussite de l'Inde
Sur la réussite économique de l'Inde et sa révolution verte
Je vous invite à lire cet article publié le 20 déc. dans le très libéral journal l'Express et intitulé "Inde Révolution verte à refaire"
"Quarante ans après le lancement de la modernisation agraire, la colère gronde parmi les paysans, chez qui les suicides atteignent des taux record.
Pour quelques gagnants, beaucoup paient au prix fort la course au rendement et le recours massif aux OGM "
Me répondrez-vous que l'Express est socialiste?
moonman - - 22.12.04 00:37
Michel : je vous en ressers un !!!
Je vais essayer de répondre à votre long message
Le SMIC :
Pour les emplois qualifiés, le SMIC ne change rien.
Pour les emplois non qualifiés, un SMIC trop haut décourage les employeurs d'embaucher du personnel. Un SMIC trop haut est donc ce qui empêche ceux qui ne sont pas qualifiés de trouver un travail. Même si c'est un travail difficile en attendant de trouver mieux.
La logique socialiste voudrait que les riches soient obligés de payer pour ceux qui n'ont rien. L'un des effets pervers est qu'il décourage ceux qui touchent des allocs de se lancer dans l'aventure.
Le libéral n'a évidemment rien contre les dons volontaires (ils existent), et meme il l'approuve. Mais il regrette que l'Etat utilise la force pour obliger certains à payer pour d'autres.
Si vous rêvez que les Etats du Sud mettent en place ce genre de mesure, je vous arrête tout de suite : ils n'en ont pas les moyens. Et de fait ceux qui s'en sortent ne sont pas ceux qui mettent en place des réformes socialistes, mais ceux qui mettent en place des réformes libérales. Ensuite, les salaires augmentent avec les progrès dus au libéralisme de ces Etats vers une main d'œuvre de plus en plus qualifiée et un niveau de vie plus élevé.
Enfin, vous voudriez accuser, non pas les Etats, mais les lobbies, des conditions de travail de ces pauvres. Pourquoi n'accuseriez-vous pas aussi les consommateurs, qui privilégient des prix de plus en plus bas (meme quand ils sont altermondialistes) ? Il est certain que s'il existait un véritable marché pour des produits à prix élevés, mais avec d'excellentes conditions de travail et de hauts salaires pour les employés, alors ces produits existeraient grâce à la magie du capitalisme. Le capitalisme ne fait que satisfaire la demande, quelle qu'elle soit.
Electronique embarquée
"Veuillez préciser SVP votre pensée." :
Il me semble que ce sont les Etats qui imposent les réglementations de vitesse et qui obligent les constructeurs à brider les machines quand elles dépassent trop facilement les vitesses autorisées. Sans ces obligations, pas de petit gadget pour vous signaler le premier dépassement de la limite autorisée.
Pays pauvres/Pays riches
"Voilà donc si je vous suis votre raisonnement... les pays pauvres sont incapables de produire ce dont ils ont besoin, ils sont trop c..s pour cela et c'est les riches qui viennent leur apporter... le salut... grâce à leurs multinationales..." :
Non Michel, je ne dis pas qu'ils sont trop c**s pour produire. Seulement ils n'ont pas forcément eu la chance d'acquérir notre savoir-faire, ou alors (et souvent les deux en meme temps) ils vivent sous le joug de dictatures qui contrôlent tous leurs mouvements et les empêchent de développer leurs affaires. S'ils ont besoin d'un coup de pouce, les multinationales peuvent toujours leur prêter un peu de capital dont ils ont besoin. Si ces multinationales n'étaient pas là, eh bien le revolver ils l'auraient toujours sous la tempe. Mais cette fois-ci, pas d'alternative.
"Foi sans limite des libéraux capitalistes comme vous dans le progrès technique au service de la croissance économique qui justifie entre autre le nucléaire les Ogm, la mainmise sur le vivant, le clonage et le massacre de notre environnement, mais c'est un autre débat."
Ou crainte de la croissance économique sans limite des gauchistes, qui auraient pu en d'autres temps imposer un quota sur le nombre de mammouths à chasser pour préserver cette espèce "indispensable au salut de l'être humain", mais comme vous le dites c'est un autre débat.
Thaïlande :
Je vois que vous abondez comme moi contre la subvention à l'agriculture européenne (par contre vous accordez à la pollution des transports un peu trop d'importance par rapport aux avantages que ceux qui veulent ces transports y trouvent, à mon avis). Par contre, je ne suis pas sûr que cet avis soit partagé par le vandale moustachu que vous admirez, ni par son syndicat, ni par une très célèbre association altermondialiste (que même Tobin lui-même a largement reniée).
"Les prix du marché, les prix les plus bas, c'est un de vos credo, à vous les libéraux, à qui sont ils bénéfiques ?"
Déjà, à TOUS les consommateurs.
Ensuite aux producteurs qui n'ont pas la chance d'être subventionnés par des Etats très riches.
"Qui s'en met plein les poches ?"
Eh bien sans aucun doute les grands producteurs des pays riches. C'est surtout à eux que profitent en tous cas les subventions à l'agriculture que protège le syndicat de vos pensées.
Chine :
"Pour la Chine je vous renvoie au reportage sur France 2 dont je parlais et pour lequel j'ai fais une intervention sur le forum Chine que vous retrouverez facilement. A moins que vous ne préfériez aussi un copié collé?"
Vous savez, je n'aime pas trop les copier-collers, parce que moi je n'y ai pas droit. Mais je crois avoir trouvé l'intervention à laquelle vous vous référez.
"ces paysans expulsés, de leurs terres pour la construction d'une université qui parce qu'ils résistaient, étaient menacés dans leur vie par ce même type de voyous, (ces voyous étant aussi des chômeurs, que les autorités embauchaient pour faire ce sale boulot), ces habitants de Pékin expulsés sans être relogés, pour permettre la construction de la future cité olympique, sans parler des joyaux historiques, irrémédiablement détruits..."
Est-ce de cette intervention que vous parlez ? Le passage que j'ai sélectionné est évidemment de la faute de l'Etat chinois, encore trop communiste, et dans le meme thème on aurait pu parler du Tibet aussi.
Mais j'ai espoir que le libéralisme finira par triompher du communisme en Chine. Le paysan, maintenant qu'il a le droit d'investir son argent là où il veut, le paysan n'acceptera plus l'intrusion de l'Etat dans ses affaires. Idem pour les classes plus riches. Le communisme est voué à l'échec en Chine, comme il a connu l'échec dans le reste du monde.
Droits de l'Homme :
"Ces 2 articles posent une limite à la notion de liberté (ne pas nuire à autrui). Ils donnent à la loi (l'Etat) le rôle de freiner les égoïsmes des individus que vous ne voulez pas condamner et notamment ceux des plus forts ou des plus ambitieux."
Non Michel, pas leur égoïsme (et après tout, c'est leur Droit d'être égoïstes). Mais ils empêchent effectivement la loi d'aller à l'encontre de leurs droits (liberté, propriété...), les droits que vous mettez en avant dans les articles 1 et 4 des Droits de l'Homme. Ces mêmes droits sont ceux que les pauvres opprimés respectent naturellement.
"Si l' éthique libérale est basée sur les droits de l'Homme, le soi-disant libéralisme que vous défendez n'a plus rien à voir avec." :
Si une entreprise a enfreint l'un de ces droits, il est certain que je ne l'approuve pas et que ses représentants doivent le payer devant les tribunaux.
Pouvoir des riches :
"Et GW Bush qui fait partie de ces 3000 familles... Oseriez-vous dire qu'il n'a aucune influence? "
C'est bien que vous citiez un exemple concret. Mais son pouvoir à lui est surtout politique, pas économique. Attention dans vos critiques des riches de bien différencier les pouvoirs des Etats des pouvoirs de l'argent.
L'Inde :
"Me répondrez-vous que l'Express est socialiste?" :
Chiche !
:D :D :D
nan j'rigole !!
Mais attention à bien différencier les Etats de l'Inde où des réformes libérales ont eu lieu des autres, et attention aux cas particuliers, qui ne sont peut-être pas significatifs !!
Je n'ai pas lu l'article que vous citez, mais je sais très bien quel est l'impact (positif) des Etats qui ont accepté l'ouverture. Ils en sont très heureux et ne demandent qu'à commercer davantage avec les pays riches.
Juste une ptite goutte pour Pif :
Vous savez, Chimère n'a pas inventé les chiffres auxquels il se réfère, ils sont très connus. Si vous pouviez nous montrer qu'ils sont faux, ça rendrait un grand service à la cause socialiste que vous défendez.
Salutations
moonman - - 23.12.04 18:15
Michel, sur la question de la légalisation des drogues, je pense qu'on peut comparer la situation avec celle de l'alcool. Tout d'abord, vous noterez que si les alcooliques font fausse route, ils ne sont quand même pas esclaves des producteurs d'alcool.
Ensuite, remarquons les mauvais effets qu'a engendrés la Prohibition de l'alcool aux USA. Non seulement la consommation d'alcool n'avait pas baissée, mais elle était devenue extrêmement dangereuse. L'alcool était alors produit dans des distilleries clandestines dans de très mauvaises conditions, avec pour conséquence de gros problèmes de santé pour les consommateurs, et les victimes n'avaient alors aucun recours car elles étaient dans l'illégalité. En plus, comme le commerce d'alcool était devenu plus difficile, les trafiquants ont été obligés de privilégier uniquement les produits les plus "rentables", c'est-à-dire ceux qui faisaient le plus d'effet par rapport à la quantité. La bière et le cidre ont disparu au profit du whisky et du gin.
L'interdiction des drogues a les mêmes effets : produits plus dangereux, plus chers et récupération du marché par des trafiquants peu scrupuleux.
Sinon, Pif, rien d'étonnant à ce que les opérateurs privés s'attaquent d'abord aux marchés les plus rentables. Ils s'occuperont des autres ensuite.
Et après tout, celui qui a choisi de s'installer dans un petit village loin de tout paiera forcément plus cher l'acheminement des ressources jusqu'à chez lui. Devrait-il s'attendre à ce que quelqu'un d'autre paye ce prix à sa place ?
michel1955 - toulouse - 23.12.04 20:30
MoonMan, vous avez l'art d'esquiver...
J'ai l'impression d'entendre un disque rayé !
J'essaye de vous montrer que ce que vous critiquez ce sont les Etats non pas en tant que tels, (ils sont nécessaires même pour des libéraux comme vous) mais parce qu'ils sont corrompus, par le capitalisme. Et que vous condamnez les Etats parce qu'ils se font corrompre mais vous ne condamnez pas les corrupteurs.
Estimez-vous comme certain que la corruption, n'est pas un délit mais au contraire fait partie du "business "?
Vous êtes en contradiction avec vous-même quand vous me dites "Attention dans vos critiques des riches de bien différencier les pouvoirs des Etats des pouvoirs de l'argent." A propos de Bush, Vous avez essayé de nous démontrer ici même que GW BUSH n'était pas un libéral, mais un socialiste.
Vous oubliez que son pouvoir politique est au service entre autres de ses intérêts économiques dans l'industrie pétrolière.
Vous oubliez les liens très étroits qu'il y a entre les dictateurs qui oppriment les paysans du tiers monde et les dirigeants des multinationales.
Les uns comme les autres se servent de ces régimes d'abord pour s'enrichir personnellement.
Sur la Chine, c'était bien ce post. (les copiés collés entre 2 forums sont autorisés me semble t'il)
Ce qui se passe là-bas, est identique à ce qui se passe en Amérique latine qui n'est pas communiste, pour vous dire que le capitalisme sait très bien corrompre n'importe quel régime.
Vous dites "différencier les pouvoirs des Etats des pouvoirs de l'argent".
Je dis les 2 sont étroitement imbriqués, quelque soit le régime, C'est l'Argent qui permet d'acheter le pouvoir politique.
Le pouvoir politique doit se plier à celui de l'Argent.
Regardez ce pauvre président Lula au Brésil, contraint malgré ses promesses qui l'on fait élire, d'appliquer la politique du FMI... (celle des multinationales).
Lisez un peu plus attentivement mes réponses, voire complètement au lieu de les survoler et ne prendre que ce qui vous semble.
Lisez en particulier le texte de l'Express sur l'Inde auquel vous avez répondu complètement à côté.
Juste un extrait mais qui ne vous dispense pas de lire la totalité de cet article
"Mais le colosse agricole indien a des pieds d'argile. Derrière l'image idyllique de la réussite des frères Singh se cache une autre réalité, beaucoup plus sombre. La très grande majorité des 700 millions de paysans que compte le sous-continent vivent sur de minuscules parcelles de moins de 1 hectare. Ceux-là aussi ont adopté les techniques de la révolution verte, mais sans avoir les moyens des grands exploitants. Poussés depuis des années à investir pour s'équiper, ils se sont endettés pour passer des cultures vivrières à la monoculture du riz ou du coton, quitte à devenir totalement dépendants des firmes agroalimentaires qui leur vendent semences, engrais et produits de traitement."
de notre envoyé spécial Gilbert Charles
Je vous laisse lire la suite
Sur les subventions à l'agriculture, je parlais des SUBVENTIONS A L'EXPORTATION "qui ne favorisent que les grandes exploitations mais (que j'étais) POUR des mesures protectionnistes, pour protéger les petits producteurs de chez nous comme des pays en voie de développement".
Je vous invitais à relire mes échanges avec Mark de Paris sur le forum José Bové.
A Mark, : michel1955 (20.09.04 14:58)
Ce que veut José Bové. : Mark (16.09.04 11:22)
Je suis donc en totale conformité avec ce que disent mes amis de "la conf".
POUR la petite agriculture paysanne qui puissent les faire vivre dignement de leur travail et assurer l'autonomie alimentaire de toute une région au nord comme au sud.
CONTRE les exploitations industrielles dominée par les multinationales de l'agroalimentaire destinées à l'exportation qui ruine les petites paysanneries de tous les pays du monde et n'assure même pas une couverture contre la faim dans le monde..
Je vais vous faire de la provoc en vous disant que je pense écrire comme un VRAI libéral en affirmant cela, et vous vous n'êtes Moonman pas tellement différent de Serge Dassault, c'est à dire un néolibéral qui encouragez en essayant de les justifier les excès du capitalisme.
Bien à vous et bon Noël
moonman - - 24.12.04 15:41
Joyeux Noël
Michel, au risque de jouer au disque rayé, je persiste à dire que ce sont bien les Etats , des pays riches comme des pays pauvres, qui causent les problèmes. Tout vient de ce que les gouvernements s'attribuent le droit de conclure les affaires qui les arrangent au détriment de leurs populations. Leurs pouvoirs ne sont pas limités par des constitutions strictes, ce qui fait que le pouvoir politique est achetable. Indépendamment de ça, un échange librement consenti par les deux parties n'a jamais fait de tort à personne.
Sur l'Inde, désolé je n'ai pas retrouvé l'article dont vous parlez. Mais je connais bien ce pays, j'y ai séjourné quatre mois. Il y a toujours eu beaucoup de misère en Inde, quel que soit le système politique, et les paysans dont vous me parlez ont toujours été pauvres. Mais force est de constater que la pauvreté a nettement reculé ces dernières décennies, une classe moyenne est apparue, l'éducation a progressé. L'Inde a encore des progrès à faire, mais c'est de plus d'échanges avec les autres pays qu'elle a besoin pour poursuivre sur la bonne voie.
Votre scénario du pire, je vous le dis franchement, c'est un délire irrationnel qui ne tient pas compte du fait que jamais dans le monde une proportion aussi élevée de la population n'a pu manger à sa faim, et que c'est grâce au libre-échange que les pays pauvres s'enrichissent.
Et pour tous ceux qui s'obstinent à faire de moi un sosie de Dassault, voici une citation de Jean-Paul II, à méditer en ce jour de Noël :
"Quand une entreprise génère du profit, cela signifie que les facteurs productifs ont été dûment utilisés et les besoins humains correspondant convenablement satisfaits [...] L'expérience de ces dernières années a montré que les pays qui sont exclus des échanges généraux de l'activité économique sur le plan international ont connu la stagnation et la régression, et que le développement a bénéficié aux pays qui ont réussi à y entrer."
Je sais, je sais, encore un beauf néolibéral...
Les mesures protectionnistes de la PAC font autant de mal aux pays pauvres que les subventions à l'exportation. Ils empêchent les pays pauvres de pénétrer nos marchés, ce qui leur serait très profitable (relisez les chiffres que je citais à Dany). Ils empêchent les consommateurs de chez nous de voir leur pouvoir d'achat augmenter (ils payent le prix des subventions + la différence avec les prix plus bas du marché mondial). Au final, des milliards de dollars sont engloutis chaque année pour préserver une situation qui avantage une poignée d'agriculteurs (souvent de riches exploitants) qui sait faire pression. Qui sait quelles révolutions industrielles pourraient voir le jour sans cette politique ultraconservatrice de la PAC ?
Ce n'est pas pour moi que je joue le tiroir-caisse. Car cet argent gâché, ce sont d'abord les plus pauvres qui le payent.
Et Pif, comme les lignes téléphoniques privées, les lignes téléphoniques publiques ont été prioritairement installées dans les grandes villes. Le problème serait plutôt que la privatisation est encore très récente et que les opérateurs privés n'en ont pas encore eu le temps.
Bon c'est pas tout ça, mais je vais bientôt partir en vacances loin de mon PC. Ce fut un plaisir de discuter avec vous et la bûche était excellente, mais je ne reviendrai sans doute pas (ou alors pas avant longtemps).
Si vous voulez faire plus ample connaissance avec le libéralisme, il y a un type qui s'appelle Hervé de Quengo qui a réuni plein de textes sur son site. Il y a aussi des forums libéraux où vous pourrez poser toutes les questions et faire toutes les remarques que vous voudrez, peut-être m'y retrouverez-vous.
Bonne fêtes à tous !!
michel1955 - toulouse - 27.12.04 00:25
bonne continuation...Moonman
Vous ne m'avez pas convaincu des vertus de ce libéralisme dont vous êtes l'ardent défenseur, et avant de vous souhaiter bon vent, je voudrais revenir sur cette phrase de sa Sainteté Jean Paul II dont vous n'avez donné qu'un tout petit extrait
la voici cette phrase dans son intégralité elle est tirée la LETTRE ENCYCLIQUE CENTESIMUS ANNUS DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II
A SES FRERES DANS L'EPISCOPAT, AU CLERGE,
AUX FAMILLES RELIGIEUSES, AUX FIDELES DE L'EGLISE
CATHOLIQUE
ET A TOUS LES HOMMES DE BONNE VOLONTÉ
A L'OCCASION DU CENTENAIRE DE L'ENCYCLIQUE RERUM NOVARUM
et Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 1er mai 1991 mémoire de saint Joseph, travailleur, en la treizième année de mon pontificat....
C'était quelques jours après la chute du mur de Berlin.
"(...)L'Eglise reconnaît le rôle pertinent du profit comme indicateur du bon fonctionnement de l'entreprise. Quand une entreprise génère du profit, cela signifie que les facteurs productifs ont été dûment utilisés et les besoins humains correspondants convenablement satisfaits.
Cependant, le profit n'est pas le seul indicateur de l'état de l'entreprise. Il peut arriver que les comptes économiques soient satisfaisants et qu'en même temps les hommes qui constituent le patrimoine le plus précieux de l'entreprise soient humiliés et offensés dans leur dignité. Non seulement cela est moralement inadmissible, mais cela ne peut pas ne pas entraîner par la suite des conséquences négatives même pour l'efficacité économique de l'entreprise. En effet, le but de l'entreprise n'est pas uniquement la production du profit, mais l'existence même de l'entreprise comme communauté de personnes qui, de différentes manières, recherchent la satisfaction de leurs besoins fondamentaux et qui constituent un groupe particulier au service de la
société tout entière.
Le profit est un régulateur dans la vie de l'établissement mais il n'en est pas le seul ;
il faut y ajouter la prise en compte d'autres facteurs humains et moraux qui, à long terme, sont au moins aussi essentiels pour la vie de l'entreprise.
On a vu que l'on ne peut accepter l'affirmation selon laquelle la défaite du "socialisme réel", comme on l'appelle, fait place au seul modèle capitaliste d'organisation économique. Il faut rompre les barrières et les monopoles qui maintiennent de nombreux peuples en marge du développement,
assurer à tous les individus et à toutes les nations les conditions élémentaires qui permettent de participer au développement (...) "
Bien à vous
michel1955 - toulouse - 10.01.05 18:04
ce que dit le St Pere, Moonman
Et encore merci de m'avoir permis de lire la lettre encyclique CENTESIMUS ANNUS... du Saint Père Jean Paul II.
Non ce n'est pas une approbation sans réserves du capitalisme et du libre échange sans aucune intervention des Etats, même s'il condamne sans appel comme je le fais d'ailleurs moi aussi les régimes marxistes.
Bien au contraire !!! Le Saint père est très critique vis à vis du système qui se mettait en place en 1990... Lisez comme je l'ai fait et si vous ne l'avez fait ce document fort instructif (40 pages en pdf…) qui donne de l'eau à mon moulin. Jean Paul II prône ni plus ni moins la liberté surveillée... !
Il se réfère essentiellement à l'encyclique RERUM NOVARUM du Pape Léon XIII (dont c'était le centenaire) et dans laquelle déjà l'église se prononçait contre la misère et l'exploitation des travailleurs générée par ce qu'elle appelait "le capitalisme sauvage" et prenait position pour un interventionnisme des Etats en matière économique (dans certaines limites).
Chapitre (4)
Disparition d'une société traditionnelle et naissance d'une nouvelle société marquée par l'espoir de nouvelles libertés, mais également par le risque de nouvelles formes d'injustice et d'esclavage.
Dans le domaine économique, où convergeaient les découvertes et les applications des sciences, on avait progressivement atteint de nouvelles structures pour la production des biens de consommation. On avait assisté à l'apparition d'une nouvelle forme de propriété, le capital, et d'une nouvelle forme de travail, le travail salarié, caractérisé par de pénibles rythmes de production, négligeant toute considération de sexe, d'âge ou de situation familiale, uniquement déterminé par l'efficacité en vue d'augmenter le prof it.
Ainsi, le travail devenait une marchandise qui pouvait être librement acquise et vendue sur le marché et dont le prix n'était établi qu'en fonction de la loi de l'offre et de la demande, sans tenir compte du minimum vital nécessaire à la subsistance de la personne et de sa famille. De plus, le travailleur n'était pas même certain de réussir à vendre sa "marchandise" et il se trouvait constamment sous la menace du chômage, ce qui, en l'absence de protection sociale, lui faisait courir le risque de mourir de faim.
Chapitre (6)
Sur la propriété privée : il réaffirme que c'est un droit important mais pas absolu et proclame des principes complémentaires indispensables tels que celui de la destination universelle des biens de la terre...
Et dénonce (...)
les négations de la propriété privée, qui se présentent dans beaucoup de régions du monde, y compris celles où prédominent les systèmes qui reposent sur l'affirmation du droit à la propriété privée.(...) "
lisez aussi le IV "LA PROPRIETE PRIVEE ET LA DESTINATION UNIVERSELLE DES BIENS "
Chapitres (10) (15) sur le rôle de l'Etat que vous dénigrez...
Rerum novarum s'oppose à l'étatisation des instruments de production, qui réduirait chaque citoyen à n'être qu'une pièce dans la machine de l'Etat. Elle critique aussi résolument la conception de l'Etat qui laisse le domaine de l'économie totalement en dehors de son champ d'intérêt et d'action. Certes, il existe une sphère légitime d'autonomie pour les activités économiques, dans laquelle l'Etat ne doit pas entrer. Cependant, il a le devoir de déterminer le cadre juridique à l'intérieur duquel se déploient les rapports économiques et de sauvegarder ainsi les conditions premières d'une économie libre, qui présuppose une certaine égalité entre les parties, d'une manière telle que l'une d'elles ne soit pas par rapport à l'autre puissante au point de la réduire pratiquement en esclavage (...)"
Chapitre (34) sur l'économie de marché, "instrument le plus approprié pour répartir les ressources et répondre efficacement aux besoins"... mais insuffisant car il y a des besoins non solvables liés à sa dignité
Chapitre (40) la sauvegarde des biens collectifs par l'Etat...
Chapitres (42) (43) sur les 2 faces du capitalisme où il reconnaît le bien-fondé du rôle fondamental et positif de l'entreprise, du marché de la propriété privée et de la responsabilité de la créativité qu'elle implique... mais que "si par "capitalisme" on entend un système où la liberté dans le domaine économique n'est pas encadrée par un contexte juridique ferme qui la met au service de la liberté humaine intégrale et la considère comme admettant a priori que toute tentative d'y faire face directement est vouée à l'insuccès, et qui, par principe, en attend la solution du libre développement des forces du marché alors la réponse est nettement négative..."
Chapitre (48) sur le rôle économique de l'Etat public efficace. "Le devoir essentiel de l'Etat est cependant d'assurer ces garanties, afin que ceux qui travaillent et qui produisent puissent jouir du fruit de leur travail et donc se sentir stimulés à l'accomplir avec efficacité et honnêteté. L'un des principaux obstacles au développement et au bon ordre économiques est le défaut de sécurité, accompagné de la corruption des pouvoirs publics et de la multiplication de manières impropres de s'enrichir et de réaliser des profits faciles en recourant à des activités illégales ou purement spéculatives."
"L'Etat a par ailleurs le devoir de surveiller et de conduire l'application des droits humains dans le secteur économique... "
Pour conclure (provisoirement) sur le rôle des riches...
Chapitre (30)... ce magnifique passage...
Tandis qu'il proclamait le droit à la propriété privée, le Pape (Leon XIII) affirmait avec la même clarté que l'« usage » des biens, laissé à la liberté, est subordonné à leur destination originelle commune de biens créés et aussi à la volonté de Jésus-Christ, exprimée dans l'Evangile. Il écrivait en effet : "Les fortunés de ce monde sont avertis (...) qu'ils doivent trembler devant les menaces inusitées que Jésus profère contre les riches ; qu'enfin il viendra un jour où ils devront rendre à Dieu, leur juge, un compte très rigoureux de l'usage qu'ils auront fait de leur fortune" ;
Le libéralisme comme celui-là oui...
A méditer Moonman
moonman - - 11.01.05 23:33
Michel, le Pape
Je n'ai pas lu son discours, pas le temps. Si j'en juge par les extraits que vous en donnez, on peut considérer sa position est libérale. Par exemple, je pense qu'il tomberait souvent d'accord avec Madelin.
Apparemment, c'est ce genre de passage qui vous plait :
"Les fortunés de ce monde sont avertis (...) qu'ils doivent trembler devant les menaces inusitées que Jésus profère contre les riches ; qu'enfin il viendra un jour où ils devront rendre à Dieu, leur juge, un compte très rigoureux de l'usage qu'ils auront fait de leur fortune"
Comme quoi il suffit de dire "honte aux riches" pour séduire les gauchistes.
Un peu comme les FN (ne soyez pas trop vexé par la comparaison) il suffit de leur dire "à bas les immigrés" et ils sont contents.