Ouf ! enfin les vacances...

Jour 1 - Vive les vacances !

Un rayon de soleil filtre au travers du store annonçant une superbe journée. Alors que je tire prestement sur le cordon pour saluer ce nouveau jour , je me sens comme habitée par une étrange idée. Mais, ce n'est pas le moment de t'y attarder, me dis-je. C'est l'heure du café et de rôties dorée. Quand l'estomac crie, la tête ne peut pas bien fonctionner, tout le monde sait ça. Rassasiée, informée ( lecture des grands titres obligée) , passage à la salle de bain exécuté, tenue confortable enfilée, les vacances peuvent commencer. Relaxe, ma fille, me dis-je, tu l'as bien mérité., Mais, je dois me rendre à l'évidence : cette fichue idée ne veut pas me lâcher. Après une journée remplie d'une bienheureuse paresse, à l'heure du coucher, elle me tient toujours compagnie. J'ai l'impression qu'elle s'est incrustée sous mon front aussi profondément que l'autre jour une méchante écharde l'avait fait dans mon pied.

Jour 2

J'ouvre un œil et subitement devant moi se présente une étonnante image. Mon vieux cabanon à l'allure déglinguée s'est métamorphosé. Sa peinture écalée n'est plus, disparue, envolée. Remplacée par une jolie tenue d'un blanc immaculé. Les petits volets sont tout pimpants en vert forêt. Serait-ce qu'un magicien soit venu durant la nuit ? Nenni, ce n'est que cette fichue et persistante idée qui s'est visualisée. Je sens que je devrai passer à l'action, si je veux qu'elle cesse de me tourmenter. Donc, demain après le petit déjeuner et un minimum de 2 cafés, je pars m'approvisionner.

Jour 3

10 h. Peu de clients chez Monsieur Aimé , quincaillier de métier. Tant mieux, cela lui permettra de me conseiller ! Le cher homme qui m'a toujours servie avec efficacité. Cette fois encore il va savoir me suggérer tout le matériel dont j'ai besoin pour mener à bien l'entreprise. Oui, cher vieux cabanon, je te l'annonce : bien que les travaux de peinture ne soit pas ma tasse de thé, c'est décidé : je vais te remettre en forme, je vais te recolorer !

Jour 4

C'est le «Jour J». J'endosse jeans et t-shirt qui témoignent, que si je sais mettre de la peinture sur ce qui en a besoin, je sais aussi en disposer sur des nippes qui, elles, s'en seraient agréablement passées. À peine avais-je terminé de recouvrir ma tignasse d'une casquette dont l'allure laisse à désirer (cadeau de Monsieur Aimé et portant les armes de son commerce) et destinée à la protéger, que le téléphone sonne. C'est ma copine Jojo. Je suis dans la m..., peux-tu me dépanner, me demande-t-elle ? Bien sûr, ma Jojo, j'arrive, j'accours, je vole. La compassion pour le mauvais état d'un cabanon ne peut rivaliser avec un véritable sentiment d'amitié.

Jour 5

Une épouvantable drache en guise de bonjour. Non, mais qu'est-ce donc que cela ? Je n'habite plus en Belgique et nous ne sommes pas le 21 juillet. Si Gene Kelly peut chanter sous la pluie, je ne suis pas lui. Donc, tout comme pour moi, il y aura jour de congé pour les bidons. La vie est ainsi faite, qu'il survient des impondérables, et ma foi, pas toujours désagréables !

Jour 6

Un timide soleil a ordonné à la pluie de cesser, mais tout est encore mouillé.. Or appliquer de la peinture ne peut s'effectuer que sur une surface parfaitement sèche. Bon, mais existe-t-il des séchoirs pour murs de cabanon ? Au moins, si ce bidule à pression qui sert à laver le patio offrait deux options. Mais non, il ne peut qu'envoyer de l'eau sous pression. S'il pouvait remplacer ses jets par de l'air chaud ce serait rudement pratique non ? Bon, l'opération peinture ne peut se faire aujourd'hui ce sera donc demain, me dis-je, enfin si aucun imprévu ne survient...

Jour 7

Il se fait que ce n'est pas un imprévu qui survient ce matin, mais au contraire, une chose planifiée que j'avais complètement oubliée. C'est que nous sommes le 13 du neuvième mois, date fixée pour prendre soin de mon capital santé. Dentiste et toubib au programme. Bon c'est ainsi, malgré toute ma bonne volonté, ce fichu cabanon aura encore à patienter. Car, il est hors de question de lui consacrer les jours prochains. C'est qu'avant de reprendre le boulot, j'ai décidé de suivre mes amies les outardes : je m'envole, direction sud. Tenez, je vous glisse un secret mais n'en dites rien à mon patron : je me demande sérieusement si je ne vais pas faire comme elles....ne revenir qu'au printemps...

Marybé