Que revienne l'hirondelle !
Portée par la tiédeur du souffle d'une brise
Que revienne l'hirondelle !
Sous le fougueux élan d'une sève impatiente
Qu'explose la pelisse duveteuse des bourgeons !
Pour faire ciel de toile aux terrasses des cafés
Que des auvents coquets s'accrochent aux façades !
Que sous ce voile d'ombre, des fauteuils et des tables
Invitent à la détente d'un salon de plein air
D'un œil amusé suivre tous ces badauds
Qui, l'humeur primesautière, déambulent gaiement.
Qu'on s'offre ces instants d'innocente flânerie
Le plaisir de boire au bonheur d'être là.
Qu'on s'accorde le droit et le temps de vivre
Le temps de s'écouter et le temps de se dire.
Que chantent les trottoirs où fleurissent les vitrines
Qui s'animent à la vue de ces robes légères
Dansant sur la fraîcheur de jambes nues et fines.
Que les bois et les parcs s'habillent pour la fête
Offrant une moisson de fleurs aux baisers d'un soleil
Que les bancs délaissés redeviennent complices
Des serments d'amour mille fois répétés.
Portée par la tiédeur du souffle d'une brise
Que revienne l'hirondelle !
Que revienne le printemps !
Marybé 23 février 1999