À Félix Leclerc
Comme le temps passe Félix ! Tu es parti le 8 août 1988, mais tu es toujours vivant dans ma mémoire et dans mon cœur. Car comment pourrais-je t’oublier ? Comment pourrais-je oublier le parfum de tes mots, l’intensité de ta voix, la couleur de tes chansons, tes poèmes si émouvants de vérité ? Comment pourrais-je jamais oublier l’auteur, le poète généreux et tellement talentueux que tu fus ?
Félix, j’ai un secret à te confier…tu sais, j’ai vu ton petit bonheur…
La fragilité d'une aube rougissante
Vient caresser la nuit qui se dissout.
Émergeant de son voile d'arabesques brumeuses
L'île s'éveille doucement aux promesses du jour.
Un vent timide porte le vol discret des oiseaux
À travers la marée ondulante des blés en croissance.
Et je marche en silence près du fossé sauvage
Foulant de mes pieds nus des perles de rosée.
J'avance lentement, savourant ces minutes de grâce
Où le paysage d'une pureté touchante
Vient poser sa troublante beauté sur le bord de l'âme.
Fredonnant sa chanson, fidèle à sa mémoire
J'imagine Félix en compagnie de son petit bonheur;
Félix dont la voix criait haut et fort l'amour de sa terre
Qui osait nous montrer le vrai chemin du cœur.
Félix, le poète qui chantait les beautés de son île
Comme un amoureux parlerait de la femme qu'il aime.
Soudain au bord du fossé et n'osant pas y croire
Au milieu des cailloux tapissés de broussaille
Je devine une présence, j'aperçois un visage;
Oui, c'est lui, c'est le petit bonheur
Il est là, je le vois et il n'est plus en pleurs,
Mais semble me sourire sous les traits d'une précieuse fleur.
Marybé