La source

La source, en serpentin, se faufile joyeuse

Effleure le parfum subtile du serpolet,

Le lierre lui fait cortège, la fougère malicieuse

Se mire avec complaisance au sein de ses reflets.

Tapie sous la verdoyante chevelure d'un chêne,

Amoureusement lovée dans le sous-bois fleuri,

L'eau en cascade limpide fredonne son clapotis,

Caresse avec tendresse les galets rebondis.

Quand un soleil lourd appose son empreinte,

Qu'un voile d'humidité enveloppe de son haleine,

La forêt qui transpire sous les jours accablants,

La source espiègle se rit du torride du temps.

Clore un instant les yeux et se laisser bercer,

Par son murmure empli de sa fraîche pureté

Le corps et l'âme suspendus, tous les sens apaisés,

Savourent cet instant de douce plénitude.

Marybé février 1997