L'été a pris la clé des champs

Et le temps est venu où les épouvantails ne font plus fuir personne

Car les oiseaux repus sont partis vers un autre été.

Les épis engrangés, les fleurs se sentent lasses

S'étiolent et puis se fanent.

Sur le réveil des jours, au sommeil des nuits,

Le vent s'autorise des souffles en rafales,

Faisant ombre au soleil qui doucement pâlit.

Dans le grisé du ciel, les nuages se taisent

Témoins silencieux au chagrin de la pluie.

Avant que d'hiberner, la nature nous offre le plaisir d'une fête

Épousailles radieuses de splendides coloris

Le spectacle grandiose comme une symphonie

Adoucit l'inexorable fuite de la tendre saison.

Le temps poursuit sa course et jamais ne s'essouffle

Et nous voilà surpris; octobre est arrivé.

L'été a pris la clé des champs et les champs paisiblement s'endorment.

Nous marchons en silence, accordant notre pas au rythme de nos cœurs,

Et ma peau, qui légèrement frisonne, accueille la tiédeur d'un soupir songeur

Dans l'échancrure de nos regards, s'entremêlent des fils de nostalgie

Tissant sur le flou de nos yeux comme de fines broderies

Rêveries mélancoliques dans la frêle grisaille de ce nouvel automne.

Marybé 7 août 1998