Nouvelles de Lilybelle

Très chère Vous,

Vous l'ai-je déjà dit ? Sans doute. Dans un tel cas, et vous m'en excuserez, je le répéterai : j'abhorre le téléphone... Quel en est le motif ? Interrogation qui reste sans réponse et pourtant à ce que l'on prétend, il y a une raison à tout.

Trêve de discussion, j'ai vaincu l'aversion et pris grâce à l'invention de notre cher compatriote Graham Bell, de notre amie commune, Lilybelle, les dernières nouvelles dont il me plaît de vous entretenir, par l'entremise de ce modeste billet.

Secouée quelque peu, notre chère Lilybelle, oui, mais bénissant le ciel de s'en être sortie sans trop grandes séquelles.

Son «body», me dit-elle se retrouve parsemé ça et là de quelques ecchymoses aux coloris variés, avec de surcroît une côte fêlées...pas d'autre remède que le passage du temps pour que cette côtelette malmenée récupère son état premier et se voit ressoudée.

Violence, sans nul doute, fut la collision, car sur le véhicule il lui faut faire le deuil. Il n'en reste plus rien qu'un amas d'hétéroclites ferrailles D'un un âge respectable et ayant au compteur un impressionnant et vénérable kilométrage, seules quelques modestes piastres viendront adoucir le chagrin causé par la perte de l'engin. Malheureusement, rien de suffisamment conséquent pour pouvoir s'offrir rapidement un remplaçant.

A son corps défendant, voilà donc notre chère Lilybelle redevenue «pédestre» à la grande joie et sous les applaudissements des Verts et des militants de la protection de l'environnement. Elle m'a confié qu'elle y relevait un certain avantage. En effet, elle comptait sur cette nouvelle manière de se déplacer pour voir s'éclipser les quelques kilogrammes accumulés durant l'été et avec lesquelles elle n'entretient pas une grande amitié.

Quelques nouvelles aussi ayant trait à son nouveau boulot. L'ambiance y est plaisante, le décor agréable et les collègues, dans l'ensemble, plutôt accueillants et bienveillants. Notre Lily se dit heureuse de ses nouveaux acquis et plus confiante en elle. Elle avoue cependant, qu'il peut lui survenir quelques bouffées d'angoisse, ceci à l'occasion. Mais, n'est-ce pas là un symptôme dont il n'y a pas lieu de s'inquiéter ? Elle va y faire sa place et s'y faire apprécier, je le sens, je le sais. Je lui en ai fait part, et vous vous en doutez sûrement, d'un ton péremptoire, bref d'un ton à mon image, ce qui, je l'espère, aura servi à la rassurer.

Notre conversation ayant pris une certaine ampleur, j'ai fini par conclure pour libérer la ligne, démocratie oblige. Le fils, qui en la circonstance avait fait preuve d'angélique patience, désirant à son tour user de l'invention...

J'ai, me semble-t-il, très chère, pris trop de votre temps. Alors, je m'éclipse sur la pointe des pieds et ordonne à ma plume le plus grand des silences. Au cas où elle maudirait ce mutisme imposé et que je me verrais forcée sous peine d'avoir à en subir l'outrage, de la faire à nouveau s'épancher, vous serez à nouveau courriellisée...

Mais cela me rassure car mon p'tit doigt me dit vous n'y verrez rien pour vous désobliger...

Je reste, comme hier, aujourd'hui et demain fidèlement et amicalement vôtre

MaryB