16 mars 2011 Alcatraz -The Rock

Je suis toujours fascinée par la façon dont mon compagnon parvient à donner à ses échanges avec les gens une tournure amicale. Un échange peu importe la durée se termine généralement par le rire de l’interlocuteur et cela peu importe son sexe, même s’il me semble que cela soit plus fréquent avec le sexe féminin ! Bien évidemment, j’aime à le taquiner avec ça. Cette facilité lui est toute naturelle et lui est profitable. Cette fois ce fut lors de l’achat de nos city-pass et de la réservation pour la visite d’Alcatraz. Il y avait une longue file qui attendait pour la visite de ce lundi et il n’était pas encore 9 heures. L’employée chargée des réservations et avec qui l’échange avait été très amical, nous offrit d’indiquer sur nos billets la mention Pre-board afin que nous n’ayons pas à faire la longue file pour l’embarquement comme c’est toujours le cas. Pourquoi refuserait-on une telle offre ? Nous n’aurions qu’à nous présenter le mercredi matin à l’endroit qu’elle prit soin de nous indiquer. Et effectivement, nous avons été dans les premiers à monter à bord et à choisir nos places.

Environ 2,5 km sépare l’île de la baie. La traversée est donc courte. Pour atteindre la prison proprement dite, il faut monter une côte assez

raide. Nous choisissons de faire la montée avec le shuttle et de redescendre à pied. La visite s’effectue avec un petit enregistreur et des écouteurs, donc à son propre rythme. On apprend un tas de choses sur le fonctionnement et les règles strictes auxquelles étaient soumis les détenus. Ce ne devait pas être jojo !!!! Les cellules sont extrêmement exigües (1,5 m de large sur 3 de long) normal qu’on puisse devenir claustrophobe...Il y en a 336, mais la moyenne d’occupation n’était que de 260

L’enregistrement relate des tranches de vie de certains détenus, ce qui rend cette visite réellement intéressante. Tous étaient traités de la même manière et n’avaient que 4 droits : de la nourriture, un logement, des vêtements et si besoin des soins médicaux. Les gardiens étaient triés sur le volet afin de s’assurer qu’on ne puisse les acheter. Le plus difficile pour ces reclus c’était d’entendre les rumeurs de la ville. S`il n’y eut jamais d’exécution, on compte cependant 5 suicides et 8 meurtres. Il y eut 14 tentatives d’évasion dont la plus célèbre eut lieu en juin 1962. Ils étaient trois et n’ont jamais été retrouvé. Devenu pénitencier fédéral en 1934 il ferma ses portes en 1963 par une décision de «Robert F Kennedy» ministre de la justice à cette époque.

Environ 70 familles vivaient sur l’île. Il paraît que les gens ne fermaient pas leur porte clé. Les enfants prenaient le traversier pour se rendre l’école et revenir le soir. Ces familles appréciaient le calme et l’environnement naturel car l’endroit possède une variété de plantes et un grand nombre d’oiseaux.

Si les indiens occupèrent l’île à 3 reprises, ils durent finalement renoncer car ils furent déloger par des agents fédéraux en 1971. Les logements du personnel pénitentiaire situés sur l’esplanade furent rasés. Ensuite le Congrès américain mis fin à ce projet de destruction et depuis la gestion revient au National Park Service.

Actuellement, des jardiniers volontaires et bénévoles se chargent de faire l’entretien de ce qui est maintenant un beau parc naturel et un site touristique très fréquenté.

Après cette visite qui nous a plu, nous décidons de visiter l’aquarium qui est inclus dans notre passe. Pas de Oh! ou de Ah! à pousser quand on a déjà visité celui de Boston qui lui est génial. Par contre, je suis restée béate d’admiration devant....des méduses !!!!!!!!!!!!!

Splendides, Magnifiques de formes et de couleurs. Visite agréable, mais sans grand intérêt. Après l’aquarium nous continuons sur l’Embarcadero toujours animé. De loin je distingue une sorte de statue dorée. Il s’agit en fait d’un automate qui représente un corsaire mais personne n’y prête attention. Je m’approche et remarque que son maquillage tout comme son costume est défraîchi. L’homme ne doit plus être tout jeune. Comme si il n’en pouvait plus d’être prisonnier de son immobilité, et ne n’avoir personne qui regarde son numéro, il nous adresse la parole. Les questions toujours les mêmes, d’où venons-nous ? Est-ce la première fois ? Aimons-nous San Francisco ?. Et puis, il me tend le pistolet qu’il tenait dans une main, une espèce de sabre dans l’autre et suggère à Claude de prendre une photo. Je m’y prête volontiers en pensant que gagner sa vie de cette façon ce ne doit pas être toujours bien rigolo. Au moins, il aura gagné un peu de chaleur humaine et bien sûr quelques dollars... Et moi, une photo qui fera rire mes petits-enfants...