S'il fallait qu'un jour...

S'il fallait qu'un jour les rires des enfants viennent me tourmenter

Que je ne prête plus qu'une oreille distraite à leurs questions naïves

Que leur soif d'apprendre ne me fasse plus rêver

Alors, si cela était, je serais tel un désert aride

S'il fallait qu'un jour aux révoltes d'adolescents en quête de bonheur

Mon regard se détournent refusant de comprendre

Et que je les repousse par mes mots sans chaleur

Alors, si cela était, je serais tel un désert aride

S'il fallait qu'un jour devant le corps usé qui légèrement tremble

Et les lèvres muettes qui souhaitent encore raconter leur histoire

Hâtivement je m'éloigne laissant la solitude lui tenir compagnie

Alors, si cela était, je serais tel un désert aride

S'il fallait qu'un jour au travers d'un secret que l'on m'aurait confié

Je ne sache plus voir la confiance qu'on me fait

Que je le sème au vent au lieu de le garder

Caché comme un trésor, à l'abri d'indiscrets

Alors, si cela était, je serais tel un désert aride

S'il fallait qu'un jour tes peines et tes chagrins me laissent sans inquiétudes

Que mon cœur ne trouve plus les mots de soulagement

Que je ne sache plus faire les gestes que tu attends

Alors, si cela était, je serais tel un désert aride

S'il fallait qu'un jour marcher à tes côtés me devienne pesant

Que l'amour profond que je ressens pour toi

Perde de sa vigueur, la force de son élan

Que tous nos souvenirs s'éparpillent au vent

Alors, si cela était, je serais tel un désert aride

Mais je ne veux pas croire que puisse venir ce jour

Je veux croire aux merveilles de l'enfance, à la beauté de vivre

Je veux croire en une terre fertile ensemencée d'amour

Je veux croire que tu seras près moi quand j'embrasserai ma vie avant que de partir.

Marybé août 1998