22 mars 2011 - Veille de départ…

22 mars – Ce matin, comme il semble que la pluie sommeille encore, allons donc, me dis-je, saluer une dernière fois cet océan qui porte un nom que l’on souhaiterait voir porter par la planète entière. Et puis, ce ne sera qu’en début juin prochain, à Hampton Beach, que je pourrai à nouveau admirer cette vaste étendue aux vagues puissantes et dansantes. Un p’tit séjour filles et mère… Les papas et le grand-papa auront la charge de la jeunesse. Du vendredi au lundi pour mes 2 filles. Moi, je les laisserai repartir et attendrai la venue de leur père le mardi et ensemble nous passerons le restant de la semaine.

Sortant, du métro, refuser de voir la couleur du ciel c’est être complètement aveugle. Je lui adresse une fervente prière : Veuillez avoir l’obligeance de métriser vos larmes, lui dis-je. Un peu de retenue que diable ! Est-ce trop vous demander ?

Contrairement à ce qui existe généralement dans ce genre d’endroit, aucun commerce ne vient enlaidir la place, à part un modeste et vieux bistro. Quel plaisir que de nous balader sur cette étendue quasi déserte en ce mardi matin. Avoir un tel endroit pour soi tout seul cela relève de la magie. Mais, cette magie devait soudainement disparaître, lavée par une pluie disgracieuse qui a cru bon de venir rompre le charme.

Ce modeste café va nous servir de refuge. L’optimisme naturel de mon compagnon estime qu’il ne s’agit que d’une averse passagère. Sachons nous montrer patients et je lui marque mon accord. Finalement notre patience a porté fruit. Profitons vite de cette accalmie qui bien que réelle sera brève.

Rien à faire contre une nature qui depuis le premier jour semble aimer nous jouer de mauvais tours. Il ne nous reste plus qu’à reconnaître son pouvoir et nous incliner avec humilité. Accepter ce que je ne puis changer. Je connais cette maxime depuis tellement longtemps et je l’applique le plus souvent.

Le métro N circule sous terre et parfois hors-terre. Ici au terminus d’Océan Beach, il est extérieur. Que vois-je ? Il fait le pied de grue, semblant nous attendre. Voilà un engin compréhensif, me dis-je. Il doit sans doute éprouver de la compassion pour ces 2 touristes égarés sous leur parapluie. Ce dernier doit penser qu’il a été mis à rude épreuve ces derniers jours et qu’il se mérite bien un peu de repos.

Qu’il se rassure, même si cela ne nous plaît pas vraiment, on va lui accorder cette faveur pour le reste de la journée.