Blessures d'été
Sur mes blessures d'été, je poserai le souffle de mes lèvres
Pour colmater l'hémorragie de la douleur des jours.
De ma main orpheline, je dessinerai sur le sable rouge
Le profil d'un visage aux traits flous et trompeurs.
De mon doigt endeuillé je suivrai l'épineuse rupture
Les lettres d'un prénom caché au secret de l'absence.
Moi seule connaîtrai la signification de ces graphiques étranges
À la dérobée, j'essuierai l'eau salée gisant à mes paupières brûlantes
À mes tempes affolées, des bruissements lancinants de tristesses ivres
Des échos de serments avortés aux murmures de promesses fantômes;
Enterrées au profond des sillons de ma gorge noueuse
S'étrangleront des vagues de sanglots aux grandes voiles blanches,
Inertes et meurtries,
Prisonnières muettes de souvenirs trop lourds.
Marybé