Phase terminale

Affaiblie et meurtrie dans sa chair et son âme,

Prise au piège des murs qui transpirent sa souffrance,

Elle n'ose plus l'espoir d'un demain sans douleurs.

Une mélodie plaintive gémit le mal qui la ronge ;

L'éclat de son regard fixe ses veines bleuies,

Où s'infiltrent goutte à goutte à travers le profil d'une aiguille

Les chimiques substances qui la maintiennent en vie.

Un ballet incessant de blouses blanches habite son univers,

Rythme le souffle de sa vie qui trop lentement s'efface,

Dans la brumeuse angoisse qui jalonne ses traces.

Quelques fois, d'un mouvement de ses lèvres

Elle supplie et appelle la mort ;

La mort ne l'entend pas ; elle a bien trop à faire

Dans ces pays lointains où sévissent tant guerres.

Alors, chaque minute qui passe prolonge l'infernale agonie ;

Quand donc y aura-t-il quelqu'un qui la comprenne ?

Comprenne son désir légitime de cesser de souffrir.

Quelqu'un qui osera le geste de délivrance

Et lui tenant la main l'aide à s'endormir.