(texte publié sous forme de tract)
UNE LAMENTABLE AFFAIRE …
La mésentente, née entre les initiateurs du Congrès international décentralisé du Mail-Art (été 1986), est une chose qui m’écœure profondément. Je ne jette la pierre ni à Hans-Rudi Fricker ni à Günter Ruch : je ne suis pas en mesure de dire qui a raison et qui a tort, et, de toute façon, à quoi bon … Je leur suis reconnaissant d’avoir lancé l’idée du Congrès, d’avoir été présents à un maximum de sessions, d’avoir mis tout cela en mouvement et de nous avoir invités à réfléchir sur notre pratique artistique, et ceci en connaissant les risques d’une telle entreprise (e.a. celle d’une « théorisation » d’une chose aussi éloignée de la théorie que le mail-art).
Mais ce risque devait être assumé collectivement par tous les mail-artistes – du moins ceux qui ont participé aux sessions. En ce sens, il est extrêmement grave et gênant de voir que cette période de Congrès se solde par une impossibilité d’encore travailler ensemble de la part des initiateurs, alors que les principes mêmes du mail-art, mis en avant dans les sessions, sont l’amitié, la communication, la paix, la relation privilégiée entre des êtres différents, séparés par de nombreuses frontières (politiques, géographiques, artistiques, …) !
Ecce homo. Les mail-artistes sont des hommes, et nul n’est parfait. Je continue à croire en l’homo-mailarticus, en l’incontrôlable pouvoir d’action de l’art postal et de sa composante relationnelle. Peu m’importe, et peu importe, que les conclusions des sessions soient publiées de telle ou telle façon, par untel ou un autre, qu’il faille payer … ; la conclusion que je veux retenir c’est : « I want to say to everybody : I love you ! » (un participant).
Alors, les ami/e/s : peace, love & mail-art … and keep on mailing !
4/2/1987