Wagon-lits pour primeurs et antiquités

SPECTACLE DE VACANCES

Un dernier virage et le vacancier découvre : Vianden, joyau du Grand-Duché, aimée par Victor Hugo.

Du haut d’un point de vue, il aperçoit la ville qui s’étale à ces pieds. Seul le château est bâtit sur une hauteur ; tout le reste, maisons, hôtels et campings, se situe dans la vallée. Le tout est entouré d’un vieux rempart.

Le touriste admire le paysage merveilleux, respire l’air pur et vivifiant, pêche des truites de rivière, fait des promenades merveilleuses, visite le château. Il s’arrête, essoufflé, au haut d’une colline, descend des pentes rapides, s’assied sur un banc.Et, le soir, il s’endort profondément dans un bon lit moelleux, tandis qu’au dehors, le château brille comme un bijou sous le feu des projecteurs.

Et l’année prochaine, séduit par la beauté de l’endroit, il reviendra admirer le paysage merveilleux, respirer l’air pur et vivifiant, repêcher des truites de rivière, refaire des promenades merveilleuses, revoir le château. Il s’arrêtera essoufflé au haut d’une colline, descendra des pentes rapides, s’assoira sur un banc et viendra retrouver tout ce qu’il a découvert cette année.

(1968 ?)

Note de 2013

Ce texte est un des plus anciens textes « littéraires » que j’aie écrit. Enfant, j’imaginais écrire des livres d’aventure. Je me souviens avoir entamer l’écriture d’une histoire illustrée se passant sur une île au(x) trésor(s).

Ici, il s’agit d’un cahier d’écolier (dont la couverture, d’une manière très inappropriée, est ornée d’un dessin représentant un officier du 79ème Regiment of Cameron Highlanders de 1814 !), dans lequel j’ai repris les photos de trois courts séjours, avec mes grands-parents maternels, au Grand-Duché du Luxembourg, ainsi que des cartes postales et quelques articles découpés dans des illustrés. Les photos datent de 1966, 1967 et 1968, c’est pourquoi je pense que le texte date de 1968. Il est plein de clichés et pauvre en valeur littéraire, mais vous excuserez mon jeune âge, pour ce qui est, au fond, un premier balbutiement … ?

Le château de Vianden en 1968, avant la restauration des toits et la reconstruction de certaines parties.

Si besoin : cliquer sur le lien ci-dessous pour voir la photo.

ENTRETEMPS n° 0/1 – mai 1977

Il y a des tas de livres qui restent des « livres manuscrits écrits à un seul exemplaire. Tu en as, j’en ai aussi.

Je te rappelle mon projet de revue littéraire, qui échelonnerait ses 5 numéros sur 6 mois (p.ex. novembre, décembre ’77 – janvier, février et mars-avril ’78).

ENTRETEMPS se présenterait comme une double feuille de papier ± fort, contenant, sur des feuilles volantes, des poèmes, des textes, des musiques et des dessins de plusieurs personnes.

Je sais que tu as, dans tes cartons, de la matière qu’il serait intéressant de partager avec d’autres. Participe à ce projet.

On pourrait constituer un COLLECTIF de poètes-amateurs, avec pour nom p.ex. « Les mardis de Tante Sophie », avec un clin-d’œil au collectif de chanteurs « Les lundis d’Ortense¹ ».

L’éditeur serait EDITIONS PROVISOIRES. Pas de problème. L’investissement proportionnel au nombre d’exemplaires que tu désires.

Mais tout ceci n’est – évidemment – pas définitif et toujours sujet à modifications, les idées les plus folles étant les biens venues.

Guy

(adresses)

N’hésite pas à me contacter à ce sujet.

Note de 2016 : Ce numéro unique, réalisé pendant mon service militaire, à Soest en Allemagne, est annonciateur de futures initiatives comme l’association MAM, qui sera lancée 2-3 ans plus tard, et la revue Automne.

L’original est réalisé à la main, uniquement au recto, sur papier A4 vert, destiné à être photocopié. Il s’agit plus d’un appel à participer que d’un numéro zéro. Il s’ouvre sur une citation de la présentation d’Arthur Cravan par André Breton, dans l’Anthologie de l’humour noir : « D’avril 1912 à avril 1915 paraissent et disparaissent les cinq numéros, aujourd’hui introuvables, de la petite revue Maintenant, (…) ». Vient ensuite le titre et le texte de présentation, suivis d’une adresse à Soest et une autre à Bruxelles.

La ponctuation a été améliorée.

¹ (sic) À noter que les Lundis d’Hortense ont été créés, en 1976, par un groupe de chanteurs (André Bialek, …) et de musiciens divers, avant de rapidement s’orienter vers le jazz.

ACTE III

Georges entra dans une grande salle de forme quasi circulaire. Les murs étaient ornés de niches contenant, en principe, de grandes statues poussiéreuses. Le plafond était fort haut et c’avait dû être un sacré boulot de peindre tout cela. Derrière l’ôtel, il y avait, de chaque côté, un couloir donnant sur une petite salle qui contenait des morceaux de la famille. C’était des ossements contenus dans des verres et des vases de formes diverses. Georges se dit qu’il allait également faire cela plus tard. Un auriculaire en moins ne le gênerait pas de trop.

Par un autre couloir, on accédait à une salle de dimension plus réduite cette fois. Là étaient quelques tombeaux décorés par Michel-Ange et d’autres statues de lui. Il y avait aussi quelques chaises, mais qui n’étaient pas de lui. Les statues d’hommes des tombeaux avaient de gros zizis dont un était sérieusement endommagé. Les femmes avaient de gros seins, en forme de pommes à cuire et posées sur le reste de la statue de façon à donner l’impression d’une superposition. Georges pensa à la conversation de l’autre jour, dans un café, avec ses amis, selon qui … serait un transsexuel.

À l’extérieur, c’était un bâtiment presque comme les hautres.

« C’est des halles » s’exclamât Georges devant le grand bâtiment face à lui.

« Il faudrait qu’on démolisse pour faire une usine de pétrole. »

La Forteresse de B. avait été utilement et avantageusement transformée en jardin public. Un grand nombre d’enfants y jouaient. Georges, après avoir dormi allongé sur banc, coupait ses ongles dans l’ombre.

« Bonjour » fit une voix debout à côté de lui. En levant les yeux, Georges vit qu’il s’agissait de deux membres de la Congrégation des Gardiens de Parc qu’il n’avait pas vu venir et qui s’adressaient à lui avec un large sourire. Le premier était blond et plus petit que le second qui lui était plus grand et plutôt brun. Ils étaient vêtus de l’uniforme de la C.G.P., à savoir de pantalons bleu et vert, ainsi qu’une chemise blanche avec cravate. De plus, ils portaient une petite plaque à lettres brunes sur fond vert de la Congrégation. Ils avaient les cheveux courts. Le premier – toujours lui – demanda s’il parlait anglais ou italien. Devant la négative, il demanda néanmoins la permission de pouvoir serrer la main de Georges, après quoi ils s’en allèrent serrer d’autres mains à d’autres bancs.

L’eau de la fontaine devait être potable : des boites de limonade y nageaient.

(fin des années 70, au plus tard 1980)